Un film sur la lâcheté ordinaire, voilà ce que c'est. Une ambiance de tragédie grecque, une menace qui se fait attendre, on ne sait pas à quoi ressemble ce fameux Frank Miller, mais on connaît sa réputation, ce qui ne fait que monter la tension.
On voit petit à petit tous les gens tourner le dos au héros, sa femme, ses adjoints, le citoyen moyen, le juge, son "mentor"... Il est seul contre cette bande de vilains qui arrivent avec autant de certitude que le soleil se couche ! On a donc Gary Cooper qui a beau être un monstre de charisme qui se met à douter, désespéré, enfermé dans sa solitude.
Mais le plus horrible c'est que l'on pourrait appliquer les thématiques universelles de ce film à notre époque, rien n'a changé. L'être humain garde sa lâcheté, il n'a pas de mémoire, il opte pour la facilité, nous ne méritons pas le héros.
Ce que j'ai aimé c'est cette façon de faire le lien avec la tragédie grecque (la petite histoire de la ville qui ouvre ses portes aux bandits qu'ils avaient banni), mais aussi cette simplicité dans l'écriture menant à ce film en temps réel à l'unité de lieu et d'action. Franchement grandiose.
Et soudain le train arrive, la tension est vraiment forte, la musique s'envole. C'est vraiment un film bien fait et bien pensé.
C'est à la fois un pur divertissement, mais également un film qui dit des choses sur l'être humain, donc un grand film.
Après si je devais mettre un bémol, le fait de mettre toute l'action à la fin pour faire monter l'action, c'était la façon de le faire, mais disons que j'aurai préféré un truc plus classe, plus exubérant qui serve limite d'exutoire après cette heure vingt de montée en puissance.