Hyams avait l’intention de réaliser le meilleur film avec Van Damme. Ben pour moi c’est raté ! Timecop n’est pas un mauvais film, mais ça reste encore une fois une série B. Même dans des productions plus friquées, Van Damme n’est jamais vraiment sorti de ce registre. Ce film lorgne un peu vers Total Recall dans l’ambiance, l’esthétique, mais on en est loin. Le souci pour moi ne vient pas du casting, plutôt bon. Van Damme trouve un assez bon rôle, un peu plus dans l’émotion que d’ordinaire, même si au final il reste un acteur modeste. Face à lui Ron Silver est tout trouvé pour ce rôle de méchant en costume chic. Mia Sara assure une présence charmante mais sans grand relief. Gloria Reuben est plutôt convaincante dans son rôle gris, moins caricatural que les autres.
Ce casting intéressant est au service d’une histoire non moins intéressante sur le papier mais qui paraît un peu grotesque quand on y pense ! Employer le passé uniquement pour boucler son budget de campagne électorale lorsqu’on est un méchant mégalo, n’est-ce pas bizarre ? Il y avait mieux à faire je crois. Le film arrive quand même à avoir un rythme correct, à exploiter assez bien son concept d’anomalie temporelle, et même si la fin n’est pas sans facilité un peu trop grosses, on va pas se mentir, elle a un côté doudou qui fait plaisir aussi ! En tout cas le film ne va pas assez loin dans son concept, paraîtra trop en surface à cause des ambitions bizarres du méchant, mais globalement ça se tient.
Formellement, on sent le budget en hausse dans ce Van Damme, mais faudra accepter que les premiers films avec des images numériques ont malheureusement beaucoup vieilli, et c’est le cas ici. Il n’y en a heureusement pas beaucoup mais souvent à des moments clés et c’est terrible. Pour le reste, le film dispose quand même de décors plutôt bons, de scènes d’action convaincantes, notamment côté pyrotechnique, et la réalisation tient la route.
Dans l’ensemble, Timecop est une série B d’action qui a pris un coup de vieux, assurément, qui a quelque chose d’un peu kitsch, et ce n’est pas le Van Damme qui a le mieux vieilli, sûrement car il lorgne vers la sf, et que la sf, sauf quelques chef-d’œuvres, ça se démode vite ! Maintenant, on reste sur un honnête divertissement qui exploite, pas plus mal que beaucoup d’autres, l’idée du voyage dans le temps. 3