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13Witus
13 abonnés
8 critiques
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4,0
Publiée le 16 octobre 2022
L'émotion opère tout au long de l'oeuvre comme le court d'une rivière défait de ses barrages, il s'en dégage un image immergée de beauté, de magnificence, le film crée une proximité avec nos protagonistes, leurs moeures nous impreint et dictent nos émotions dans une totale non-pudeur. Une fresque qui dépeint un monde Gitans dur mais qui par l'amour tient, mais quand l'amour cède à la volupté, on court vers la...
Pour parler d'un sujet grave, la prostitution enfantine et l'usage des enfants pour le commerce, Kusturica use de lyrisme et de poésie dans un film flamboyant . 30 ans après , il n’y a rien à changer, à redire, à refaire . Pour parler du peuple gitan, de son histoire et de ses composants, pour dire leurs joies, leurs peines et leur contradiction marquée par la colère et la joie immédiate, Emir Kusturica a repris un fait divers tragique : l’organisation d’une mafia yougoslave en direction de l’Italie où des enfants se prostituent. De la légèreté à la gravité des situations, du réalisme social à l’imaginaire fantastique, Kusturica élabore un monde qui loin du cinéma nous échappe toujours. AVIS BONUS Beaucoup de chapitres intéressants sur l’histoire de la Yougoslavie à travers ce film, lui-même historique. Ce sont souvent les mêmes séquences qui illustrent les propos des nombreux intervenants. En prime des interviews du réalisateur dont celle réalisée dans son village qui a le droit également à un petit documentaire. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
C'est très fort et je ne vois pas bien ce que l'on pourrait reprocher à ce monument du cinéma (éventuellement la photo trop bistre). L'histoire prend comme prétexte le parcours erratique d'un jeune Rom pour nous montrer la vie des gitans de Yougoslavie, C'est sans concession, comme Scola dans "Affreux, bêtes et méchants" il montre que la misère er la précarité ne sauve pas de la vertu et que certains n'hésitent pas à rouler dans la farine leurs proches, voire à les exploiter ou à se livrer à des trafics abjects. Mais Kusturica ne juge rien, ce n'est pas un donneur de leçons, il montre et il montre bien. La direction d'acteurs impliquant de parfaits inconnus est un véritable sans faute avec des personnages bien campés. Outre le personnage principal il nous faut noter la prestation étonnante de la Mamma (Ljubica Adzovic ) et celle toute en douceur de la très jolie Sinolicka Trpkova. Et puis ces scènes de folie spoiler: dont le sommet sera atteint par La nuit de la St Georges avec baignade dans le fleuve et musique envoutante de Goran Bregovic, on pourrait évoquer aussi la scène du sauvetage du chaton, un grand moment de tendresse. Et puis Kusturica n'hésite pas à nous faire un peu d'humour, (la dinde apprivoisée est craquante. Du grand cinéma, on peut parler de chef d'œuvre même si j'ai préféré "Chat noir, chat blanc".
Pour moi les mots ne suffiront pas à décrire la fresque qui s’est déroulée devant moi pendant quelques 2h20, aussi vous dirais-je de voir absolument ce film si vous pouvez pour vous en faire votre propre avis, mais surtout regardez les bonus aussi fascinants que le film même. Si la scène d’ouverture d’Arizona dream m’a bouleversé, là c’est tout le film qui a remué mon âme en me secouant les tripes. Arriver à concilier des acteurs professionnels et non professionnels, en cassant les règles des genres, qui plus est en rendant hommage à De Sica, Welles, Bergman, Fellini, Tarkovski, Charlot et...Bruce Lee, rien que ça, dans le même film, tout en gardant sa propre patte, et tout ça avec une telle justesse, relève forcément du génie. Je crois bien que chef-d’oeuvre ne suffit pas à enfermer toute l’ampleur de ce film...
4 474 abonnés
18 103 critiques
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5,0
Publiée le 22 avril 2021
Le Temps des Gitans n'est pas un film qu'un spectateur moyen peut comprendre à fond mais cela ne change rien au fait que ce soit un chef-d'œuvre. La narration d'Emir Kusturica requiert du talent de l'intelligence et une attention sans faille pour la suivre et la comprendre correctement mais elle est absolument unique et fantastique. Je n'aurais jamais pensé que j'apprécierais de voir le monde à travers les yeux des gitans yougoslaves mais cela s'est avéré possible tant que c'est Kusturica qui ouvre la fenêtre. Les adorables mélodies de Goran Bregovic conviennent aussi parfaitement a l'histoire. Ce film est l'un de ceux qui ont renforcé mon opinion selon laquelle les films européens sont un milliard de fois meilleurs que les films américains. Merci à Kusturica et Goran Bregović pour sa musique pour avoir créé un film d'une telle beauté...
A Lubiana, Sarajevo, Milan, sur fond ininterrompu de musique tzigane, des scènes violentes, émouvantes, improbables, des séquences flamboyantes (fête de la Saint-Georges) décrivent un monde délirant et conduisent au drame final, à la façon d’un opéra.
Belle fresque. Découverte d'un monde et de gens différent. Le style du film est intéressant, la musique est superbe. Certes c'est un peu lent voir lourd par moment
Réalisé entre les deux Palme d’or d’Emir Kusturica (Papa est en voyage d’affaires, Underground) et juste avant le magnifique Arizona dream, tourné aux États-Unis, Le temps des gitans est une fresque intimiste et baroque qui nous embarque aux côtés de Perhan, un jeune rom de Yougoslavie qui va apprendre à jongler entre son enfance et sa vie d’adulte, au sein d’une communauté riche en couleur mais qui laisse peu de place à l’émancipation individuelle. Sur une musique magnifique du fidèle Goran Bregović, Kusturica enchaîne des séquences tour à tour subjuguantes de beauté – à l’instar de la scène de la fête de la Saint-Georges, sur le fleuve – grotesques ou sordides. Véritable condensé du talent d’Emir Kusturica, ce film intemporel et foisonnant est un traité de mise en scène qui dresse un portrait tendre, fascinant et sans concession de la communauté rom, dont les chefs s’adonnent ici sans vergogne au trafic d’enfants. Mâtiné de réalisme magique, ce long-métrage fascinant à bien des égards reçut le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1989.
Dans l'histoire du drame, Le temps des Gitans se place dans ceux qui sont aussi bizarre qu'ils sont complexes. J'ai eu la sensation de voir Les Affranchis version serbe. Et surtout version Kusturica. Il n'empêche que nous avons ici un film qui ne manque pas de proposer quelque chose très beau avec son personnage principale. Il change tout au long du film que ce soit dans sa façon d'être ou dans ses actes. On sent la vie du personnage défiler à toute allure. Il subit ce qu'on lui impose et il refuse ce que l'on lui dicte. La caméra cette fois si n'est pas un œil d'idéalisation de la vie des gitans. C'est une caméra qui exacerbe la misère, dans les guirlandes de papier ou dans la boue des paysages de villages. Là où Chat Noir Chat Blanc m'était le côté champêtre et le compte en premier plan. Dans le temps des Gitans les couleurs semblent plus réels. Plus fade et salit. spoiler: Dans les épisodes de rêve, on assiste à un idéal de vie; presque sacrée, inspirant la sérénité. Dès que l'on retombe dans la froideur du véritable le drame reprends.
Un film moins débordant de bonheur, de fantaisie. On sent aussi que les moyens ne sont pas les mêmes dans ce Kusturica, à la comparaison, dans la mise en scène; il s'agit de décors plus modeste. Mais l'ambition est toujours présente. Peut-être une bonne manière pour découvrir Kusturica.
Ça commençais mal. Foutraque, bruyant et sans queue ni tête. Et puis le film prend corps, le scénario démarre et le récit devient intéressant. C'est dur, cru et même si Kusturuca se permet quelques fantaisies poétiques c'est assez réaliste sur la traite des enfants dans la mendicité et la prostitution. J'aime beaucoup également le traitement du personnage principale très attachant au début du film qui au fur à mesure de l'histoire devient de plus en plus détestable. Kusturica c'est pas spécialement ma tasse de thé mais ce film avec un peu d'effort il est vrai se laisse agréablement regarder.
Plutôt long, l'univers des gitans m'a un peu moins séduit que celui des souterrains de Underground. A l'évidence, Kustorica aime ces gitans dont il ne cache pourtant aucun coté sordide dans cette histoire de trafics d'enfants entre la Bosnie et la bourgeoise Milan. La fatalité de leur destinée entraîne chez les protagonistes leurs coups de folie, leur esprit libre, leur échelle de valeurs si éloignées des nôtres. Cette réalité tzigane s'enjolive d'ésotérisme, de pouvoirs surnaturels, de religiosité au rabais. La musique omniprésente accompagne le jeune Perhan dans sa quête impossible de sauver tous ses proches. On ne risque pas d'oublier ces univers glauques, pluvieux, nocturnes, matrimoniaux issus s'une imagination décidément très fertile. Quel cinéaste inclassable! TV vo - aout 2019
Peut-être le film le plus représentatif du l’univers de Kusturica. Le spectateur est immédiatement immergé dans l’univers fétiche du cinéaste et envouté par la magie de sa réalisation. La richesse créative est constante et les moments de grâce se succèdent, poétiques, oniriques ou humoristiques. Puis le film passe de la magie au sordide, triste réalité de la vie, pour revenir à la première, pérennisant ainsi l’âme et les traditions du peuple montré. La merveilleuse musique (de Goran Bregovic) faisant partie intégrante de la vie des protagonistes et de l’ambiance du film. Merci Monsieur Kusturica pour ces personnages (la grand-mère, symbole de la communauté et du film), cette histoire et ce voyage débordants de chaleur humaine, fascinants, émouvants et inoubliables.
Mélange de réalité et d’imaginaire, mélange de baroque et de réalisme, le temps des gitans est une sorte de poème visuel rappelant certains vers angoissants d’Arthur Rimbaud. Ce n’est pas rien, c’est une vraie œuvre cinématographique réussie mais qui ne peu plaire (outre aux cinéphiles) à titres divers qu’à un grand public allant parfois au cinéma pour apprendre des aspects de la vie qu’il ignorerait sans lui. Ces Gitans ou plutôt ces Roms malgré tous leurs défauts, bien exagérés dans le film, ont au moins une chose à nous apprendre : c’est la liberté de vivre dégagée de toute obligation. Chacun pour soi certes, au sein des divers groupes, mais chacun le sait quitte à profiter de la naïveté des plus faibles ou de ne pas se laisser faire. Dans tous les cas un beau film, lumineux et totalement maitrisé dans la diversité réaliste et dans l’imaginaire. Que de talents chez ce cinéaste qui évite d’intellectualiser les comportements, qui fait foisonner la vie où qu’elle se trouve y compris chez les animaux domestiques.
Adoptez l'attitude du gitan en regardant ce film : vous êtes libre de chanter, de pleurer ou de rire. Ce drame magistralement mis en scène par Emir Kusturica nous offre une superbe photographie. Le scénario, coécrit par le réalisateur, allie légèreté et tragédie. Soutenu par une BO remarquable, il nous conte avec ingéniosité une histoire ou règnent émotion, humour, sincérité et démesure. A l'affiche, Davor Dujmovic se révèle très convaincant dans le rôle principal de Perhan. Ce film, nommé aux Césars 1990 et Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 1989, mérite amplement ses récompenses.