5,0
Publiée le 30 novembre 2024
Comment faire d’un film un poème ? Il suffit de demander à Sorrentino. Ce film est pour moi un chef d’œuvre, une ode à la grâce, à la beauté, et à l’esthétisme de Naples. Tout le film est beau, tout y est magnifié y compris les sujets parfois graves qui y sont abordés.
L’actrice qui joue Parthenope jeune est simplement parfaite. Sa beauté et sa profondeur nous inondent.
Je retournerai sûrement le voir lors de sa sortie.
3,5
Publiée le 27 mai 2024
Pompeux, le dernier Sorrentino ? Par essence, la représentation de la beauté n'a t-elle pas cette caractéristique intrinsèque, tout du moins pour ceux qui la trouvent creuse plutôt que profonde. Si l'on veut bien admettre que la trame narrative de Parthenope, malgré le passage du temps, n'est pas son point fort, est-ce une raison pour vouer aux gémonies ce portrait de Naples, symbolisée par une femme dont la splendeur laisse coi (Celeste Dalla Porta, dans son premier long-métrage, qui est loin de capitaliser uniquement sur sa plastique, n'en déplaisent aux mauvaises langues) ? Là où certains dénoncent la pompe, il n'est pas interdit d'y voir une forme de grâce, dans cette tranche napolitaine qui n'oublie pas les côtés misérables de la capitale de la Campanie. Parthenope est à déguster comme une célébration de la ville (jusqu'au titre historique de champion d'Italie de football, en 2023), de son tempérament artistique et de sa monstruosité (l'une des scènes finales, traumatisante). Enfin, bref, que ceux qui n'aiment pas Parthenope n'en dégoûtent pas les autres, en particulier les amoureux de Naples, cité baroque et excessive, et même céleste, sans que cela soit une allusion à l'actrice principale du film, quoique ...
5,0
Publiée le 12 mars 2025
Paolo Sorrentino fait un cinéma à nul autre pareil : mouvements de caméra, plans élaborés, enchaînements originaux, un temps nonchalant, narration impressionniste, par association d'idées plus que par logique, personnages bizarres, comme chez Fellini mais plus intériorisés… Dire que c'est esthétisant revient à prendre les choses à l'envers, il ne s’agit pas d’un vernis, tout, absolument tout passe par la plastique du film. C’est remarquable, fascinant, et dans Parthenope, le réalisateur de La grande bellezza (2013, à connaître absolument) pousse son écriture plus loin que précédemment.

Ce conte aigre doux, où les scènes surprenantes abondent, nous raconte la vie de Parthenope (sirène associée à Naples où se situe tout le film), de sa naissance en 1950 jusqu’à nos jours, incarnée par la superbe Celeste Dalla Porta. Une façon de revisiter les années 60, 70, 80 sur lesquelles le film se concentre, plus profond et philosophique qu’il n’en a l’air. Un moment de cinéma unique, à la fois étonnant et captivant.
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4,0
Publiée le 25 mai 2024
Pour ma part, le meilleur film de Paolo Sorrentino depuis La Grande Belezza !

Parthenope peut déconcerter au premier abord, semblant aborder l'incroyable beauté de son personnage principal via une fétichisation de son actrice (Celeste Dalla Porta), mais d'entrée de jeu le réalisateur italien filme sa sirène par un prisme de récit antique, tel un conte initiatique !

Dès lors, le long-métrage prendra des allures de récit piccaresque où une femme déifiée par le regard des hommes entreprend un chemin de vie en corrélation avec ses études d'anthropologie. Premiers amours, confrontation à la vieillesse, à la religion, l'érudition..

Sorrentino trouve toujours une approche sensuelle et sensorielle pour aborder ces tranches de vie, portées par une photographie solaire absolument saisissante, et un regard entre le surréalisme et le naturalisme napolitain.

Bref une très bonne expérience !
4,0
Publiée le 25 février 2025
Capri, c’est joli, Celeste aussi !

Provocations grossières, manque de rigueur, brouillon, publicité de parfum italien, etc. Le dernier film de Paolo Sorrentino est si mal accueilli au Québec que pareille férocité me donne envie d’en dire du bien.

Notez qu’il n’y a pas que chez nous où "Parthenope" est plutôt mal reçu. Le célèbre site Rotten Tomatoes, par exemple, ne lui accorde que 45% de critiques favorables, ce qui fait pas mal de tomates vertes. Vous voilà donc prévenus: le nouveau Sorrentino ne plaît pas à tout le monde.

Il est vrai que ce nouvel opus peut paraître déroutant tant sa ligne directrice reste floue. Le réalisateur de "La Grande Bellezza" décrit ainsi son film : «Il est né de l’idée que l’aventure du passage du temps dans la vie d’un individu est quelque chose d’épique, de majestueux, de sauvage, de douloureux et de merveilleux.»

La vie racontée, c’est celle d’une femme, nommée Parthenope, que l’on suit depuis sa naissance en 1950 jusqu'à sa retraite quelque 70 années plus tard. Mais on la voit surtout durant sa jeunesse, où sa sublime beauté brise les cœurs, dont celui de son frère, éperdument amoureux d’elle.

Le critique de Cinematografo, Valerio Sammarco, décrit "Parthenope" comme «continuellement suspendu entre la tension vers le sublime et la chute dans l’abîme, peuplé de fantômes mélancoliques». C’est une jolie formule, fidèle à l’esprit de l’œuvre.

Comme le précédent film de Sorrentino, "È stata la mano del Dio", tourné aussi à Naples, "Parthenope" doit beaucoup à un illustre précurseur, Federico Fellini. Comme le réalisateur d’"Amarcord", Sorrentino a préféré au récit classique une série de tableaux, tantôt réalistes, tantôt invraisemblables, le plus souvent éblouissants. C’est parfois un peu long, quelquefois complaisant. Au final, on se laisse charmer. Ou pas.

Un mot enfin sur la vedette du film, Celeste Dalla Porta, qui porte bien son joli prénom. Elle fait ici ses débuts au cinéma. Sa présence lumineuse irradie "Parthenope" de bout en bout. C’est un point sur lequel, je crois, tout le monde s’entend.
4,5
Publiée le 16 février 2025
Vu en avant-première ! Une claque ! La réalisation de Sorrentino, le magnétisme de l'actrice principale de Celeste Dalla Porta, un film à ne pas manquer en ce début 2025.
4,5
Publiée le 12 mars 2025
Ce film est une poésie, à la fois sombre et d’une grande beauté comme est la vie, certaines scènes sont sulfureuses, d’autres sont riches avec des idées à foison, beaucoup de métaphores rendent ce film intéressant. un bon moment de cinéma
4,0
Publiée le 13 mars 2025
Elles sont admirables : Parthé et Naples !
Une fresque cinématographique mêlant l’anthropologie universitaire au comportement des hommes face à la beauté qui se refuse. Elle affole les compteurs en minaudant beaucoup : ils se pâment, l’attendent, la couvrent de concupiscence frustrée… Les extravagances à l’italienne se multiplient : cérémonie traditionnelle pour consacrer un miracle spoiler: entâché de sang
, procession mortuaire face à spoiler: une désinfecteuse urbaine pour combattre le choléra
, procréation publique pour fusionner 2 grandes familles, spoiler: filiation monstrueuse
du prof d’université,…
Les musiques indolentes sont innombrables, parsemées de classiques (Malambo de Yma SUMAC, Cocciante, valse triste de GRIEG,…). La photographie est magnifique (château de Sant’Elmo, rochers de Capri).
Très belle œuvre insolente !
5,0
Publiée le 11 février 2025
Parthenope nous emmène dans une dystopie en 1950, remontant le temps progressivement.
Tout d'abord, l'érotisme dans ce long métrage n'est pas graveleux, mais réalisé vraiment avec la plus grande intelligence.
Visuellement, c'est magnifique et ça mérite 10/10 ; voir plus, j'ai été envouté, subjugué par ce film qui m'a donné des frissons comme je n'en ai jamais eu.
La photographie est juste exceptionnelle, la réalisation est juste lécher et est totalement un sans-faute.
Ce film est juste un sans-faute dans son intégralité et est une œuvre d'art, un énorme 10/10
4,0
Publiée le 27 mai 2024
"Parthenope" est un long-métrage sur la beauté, incarné par une déesse dans des plans somptueux et une musique divine. Le film retrace la vie d'une magnifique femme des années 50 à nos jours. Vivante mais seule, la mélancolie effleure son visage à chaque instant de sa vie troublante et ambiguë avec les hommes, notamment son frère. Alors oui, nombre pourra y voir la superficialité esthétique de Paolo Sorrentino. Pourtant, sous le vernis et les beaux costumes, se cache une Naples tourmentée et profondément philosophique.
4,5
Publiée le 29 novembre 2024
Film vu lors de son avant-première le 17 novembre à Clermont L'Herrault.
Un moment suspendu de cinéma. Une lenteur jubilatoire et un douce mélancolie qui nous ramène à l'époque actuelle.
4,5
Publiée le 14 mars 2025
« Splendeur et décadences napolitaine»
Je suis tombé sous le charme absolu de Parthenope , splendide et convaincante Celeste Dalla Porta dans son premier rôle, et de ce film italien de Paolo Sorrentino qui célèbre Naples et qui ose tout (2 scènes de sexe dans des contextes bien surprenants notamment). Certains n’y auront vu qu’une carte postale, j’y vois une œuvre cinématographique. Il faut se laisser porter par sa beauté, son esthétisme et ses surprises pour en profiter pleinement.
1,5
Publiée le 12 mars 2025
Parthenope est née sur les bords de la Méditerranée, à Naples, au sein d’une famille fortunée, au début des années 50. Elle y passera sa vie.

"La Grande Bellezza" avait eu un tel succès que Paolo Sorrentino essaie de refaire pour Naples ce qu’il avait réalisé pour Rome : un film qui en capte l’essence et qui ralliera tous ceux – et ils sont nombreux – qui sont amoureux de la cité parthénopéenne. Car, à ceux qui, comme moi, l’ignoraient, ce film aura eu au moins le mérite de nous apprendre que Parthenope était le nom de la colonie grecque qui donna naissance à Naples.

Hélas, ce qui a marché une fois ne fonctionne pas deux. Comme sa bande-annonce le laissait augurer, qui ressemblait plus à une publicité pour Dior qu’à la bande-annonce d’un film, "Parthenope" s’égare dans ses belles images et dans la contemplation masturbatoire de sa splendide héroïne, l’ancienne mannequin Celeste Dalla Porta.

Le film raconte moins une histoire qu’il ne met en scène une série de rencontres. Avec John Cheever (Gary Oldman), le célèbre romancier américain dont Parthenope dévore tous les romans et qui finit sa vie à Capri. Avec une professeure de théâtre obsédée par son image. Avec une ancienne diva qui professe un mépris souverain pour sa ville de naissance. Avec un professeur d’anthropologie dont Parthenope fera à la fois son père de substitution et son mentor. Avec un mafieux terriblement séduisant. Avec un évêque ambitieux et libidineux… Le tout sur fond d’une musique envahissante qui fait alterner les grands airs classiques aux tubes dégoulinants de la pop italienne (les fans de Richard Cocciante – s’il en existe encore – en auront pour leur argent)

Ces rencontres sont autant de courtes saynètes qui, prises isolément, ont leur intérêt (la scène avec le mafieux est malaisante à souhait, l’évêque ne se laisse pas oublier de sitôt) ; mais, mises bout à bout, elles ne font pas grand sens. On aurait pu en rajouter quelques unes, en ôter quelques autres, sans que l’architecture de l’ensemble en soit modifiée. Parthenope reste identique à elle-même, n’évolue pas, clouée au drame séminal qui a endeuillé la fin de son adolescence.

L’autre reproche que je ferai à "Parthenope" est d’être un film sur Naples qui ne nous en montre presque rien sinon quelques rares vues du Vésuve ou de Capri, du Castell dell’Ovo ou de la Galleria Umberto I. Je n’exclus pas dans mon reproche une part de mauvaise foi : si on en avait plus vu, j’aurais peut-être regretté une imagerie de carte postale. Mais l’attrait de Naples étant le ressort puissant qui m’avait donné envie de voir ce film, j’en suis ressorti bien frustré.
4,0
Publiée le 1 mars 2025
Vu au Festival de Cannes 2024.

La beauté de film est dans les plans montrant Naples dans les années 1950 - 1960, mais également pour les personnages en particulier celui de Celesta della Porta, qui joue magnifiquement bien une icône de la beauté qui attire tout les regards.
3,5
Publiée le 12 mars 2025
Parthenope embrasse tout à la fois un espace précis, la ville de Naples, et une temporalité étendue, depuis les années 50 jusqu’à aujourd’hui, choisit la chronologie à la différence d’un Federico Fellini qui préférait l’esthétique de la vignette pour explorer l’identité contradictoire et irréductible de Rome (Roma, 1972), depuis ses origines – par le filmage de fresques antiques – jusqu’aux autoroutes modernes ; choix également adopté par l’auteur Alberto Savinio, soucieux de déambuler librement dans Milan au fil des réminiscences et en dialogue permanent avec ses représentations artistiques (Ascolto il tuo cuore, città, 1944). Napolitain d’origine, Paolo Sorrentino compose une déclaration d’amour tourmentée à sa ville mal-aimée, sous-estimée voire ridiculisée par des préjugés tenaces que cristallise le discours de l’actrice qui remercie en les insultant la ville et ses habitants pour la statue qu’ils lui consacrent.
Le récit d’apprentissage adopte une approche à la fois géographique et « anthropologique », terme répété ad nauseam par étudiants et enseignants : il s’agit d’étudier, au sein d’un environnement défini, l’être humain dans sa relation à soi et aux autres suivant les différents âges qu’il traverse. Là où, dans La Grande Bellezza (2013), le cinéaste italien se faisait alchimiste en extrayant la beauté de la laideur romaine, il procède ici de façon inverse : il part des séductions faciles de la jeunesse, avec une séquence urbaine au ralenti qui esthétise à outrance minets et minettes, pour interroger la quête de la beauté véritable et profonde, celle associée à la connaissance intellectuelle. Le fils du professeur des universités figure alors cette bascule entre deux conceptions de la beauté, puisqu’il constitue le support à une façon nouvelle et éclairée de regarder, capable de convertir le Laid apparent en Beau par la métaphore spoiler: associant le gonflement des tissus à l’eau et au sel de la mer, milieu de naissance de Parthenope
.
L’eau occupe une place centrale dans le film, liée au mythe de la sirène, à l’image de l’écoulement du temps ainsi qu’à celle du sac et du ressac des souvenirs heureux ou malheureux qui fluctuent dans la mémoire. « Le temps s’écoule auprès de la douleur », affirme l’homme d’Église ; dès lors, selon la définition baudelairienne, le Beau se doit d’articuler l’éternel et le transitoire, tous les deux circonscrits dans le « trouble » que suscite notre héroïne dans le cœur et dans l’esprit des hommes. Comme Naples, elle demeure farouche et indépendante, faisant tourner la tête des hommes qui patientent, jalousent, tentent leur (mal)chance à l’image de l’hélicoptère tournoyant en vain dans le ciel dans l’espoir que la belle jeune femme se décide. Les bustes et autres têtes statuaires inscrivent Parthenope parmi les mythes qui fondent Naples, éprouvés par le temps mais toujours là.
Le maître mot du long métrage serait donc celui de résistance. Résistance sensuelle, que nécessite le désir pour advenir et s’exprimer – le récit cartographie les tabous, spoiler: de l’amour fraternel aux plaisirs de la chair pour un religieux
. Résistance idéologique face aux diktats d’une société qui ne comprend pas pourquoi une femme s’accomplit seule et sans enfants. Résistance spirituelle et intellectuelle au contact d’une éminence grise et grisonnante qui a su dépasser les apparences pour accéder à la liberté. Paolo Sorrentino signe une œuvre intelligente et personnelle, que desservent longueurs et dialogues sentencieux.
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