Votre avis sur Parthenope ?
3,5
Publiée le 18 mars 2025
Avec Parthenope, Paolo Sorrentino poursuit son dialogue obsessionnel sur la beauté et l’évanescence. Ce portrait d’une femme à la fois objet de fascination physique et intellectuelle, incarnée par Celeste Dalla Porta, convoque tout le cinéma de son cinéaste.

Dès son titre, Parthenope inscrit son héroïne dans la mythologie napolitaine. Fille-sirène échouée sur la côte, légende d’une beauté qui se consume dans son propre chant, Parthenope est ici une jeune femme dont l’existence semble suspendue entre l’admiration qu’elle suscite et le vide qu’elle ressent. Loin de la quête existentielle, elle incarne une jeunesse qui ne se sent déjà plus jeune, un beauté qui se sait éphémère. Sorrentino filme son errance avec la fascination d’un peintre de la Renaissance, traquant la lumière sur sa peau, le reflet d’un monde qui la regarde plus qu’il ne la comprend.

Parthenope fait de Naples un territoire du mythe, un espace où le réel et l’imaginaire se confondent. La ville devient un personnage, une présence qui hante l’héroïne autant qu’elle la définit. Sorrentino y insère des figures masculines : un prêtre âgé, un vieil homme homosexuel et intellectuelle : Eux voit en elle la réminiscence de leurs désirs passés, une figure de papier à laquelle il aimerait donner un destin. Elle lutte pour exister en dehors du regard des hommes, tentant de s’extraire du rôle d’icône qu’on lui assigne. C’est là que le film trouve sa véritable profondeur, Parthenope pose la question de la liberté des corps admirés.

Autre motif troublant : la relation teintée d’une tension érotique avec son propre frère. Sorrentino pousse ici son exploration du désir jusqu’à ses frontières les plus troubles : Parthenope est si enfermée dans son image que l’autre devient un reflet d’elle-même.

Visuellement, Parthenope est une épure dans la filmographie de Sorrentino. Moins baroque que ses précédents opus, il privilégie les plans fixes, la langueur des regards, la contemplation d’un monde où les gestes comptent autant que les mots. Pourtant, cette sobriété nouvelle ne signifie pas l’abandon de la virtuosité et de la surprise.
1,0
Publiée le 19 mars 2025
Quel ennui ; un film creux qui ne repose que sur la plastique de son actrice principale ; malsain aussi : relation incestueuse , relation avec un cardinal immonde sans que l’on comprenne le désir qu’il suscite chez l’héroïne , amoureux sincère malmené dont celle ci se joue , le tout sans approfondissement des ressorts censés animer ces situations ; la photo est belle mais ne suffit pas à sauver le film ; je regrette de ne pas être sortie avant la fin , sortant de la séance avec le sentiment d’avoir perdu mon temps
1,5
Publiée le 18 mars 2025
Quelle deception...Un fantasme de vieil homme on repense à david Hamilton et ses derniers films ...un viol est aussi mis en scène...les féministes ne pourront que lever des oppositions à ce déballage qui encore une fois positionne la femme comme victime.
Maryvonne

1 critique

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5,0
Publiée le 16 mars 2025
Un film magnifique. Les synopsis que j'ai lu sur AlloCine ou ailleurs ne disent rien du film. Traduisent un manque de vie intérieure, alors que le film est un hommage à chacun.e de ses personnages. Non pas uniquement de leurs rôles et fonctions en ce monde, qui sont subtilement mis en contextes et décors des scènes par Paolo Sorrientino. Tandis que chaque dimension humaine est mise en évidence, sous les yeux du temps qui passe, de la jeunesse, de la beauté, du sens de l'amour...
Le tempo est lent, par rapport aux films d'aujourd'hui. Et normal, pour qui prend le temps de vivre, observer, réfléchir.
Et ce film réfléchit. Et transmet une essence, un parfum, que j'avais oublié. Celui de la découverte de la vie, dans sa jeunesse, l'exploration du monde, des sensations, du jeu des relations, quand on est belle ou beau. Et chaque image est prise sous l'angle de la beauté.
Pas que des physiques, mais de chaque humain. Selon son histoire et son rôle, qui rapidement serait perçu (souvent justement) comme mauvais, Sorrentino nous montre chaque humain comme beau, avec son explication de l'amour, de la vie, de cette interrelation.
La personnage principale est magnifique, et traverse sa vie avec curiosité et nonchalance, qui lui donne de l'applomb.
Elle nous donne la chance de rencontrer, comme elle, des femmes et des hommes uniques. Les aimer ou pas n'est pas la question. La rencontre est la question.
Ce film m'a fait un bien fou. Il m'a renoué avec mon passé, et donc mon présent. Mon avenir ne s'en portera d'autant mieux.
Les dialogues sont précieux. Pleins de réponses qui parlent à l'âme et l'inconscient. Un bonheur subtil qui ne se discute pas, ne se décrit pas.
Reste peut-être l'indicible et le mystère, mais un peu moins. Ou du moins pas tout.e seul.e.
Sorrentino nous parle du mystère et de l'indicible, et je l'ai compris, je crois. Avec bonheur.
Pour finir, un des rares film féministe de nature, sans vouloir l'être. Ca fait un bien fou de voir une telle femme, belle et intelligente, faire sa vie comme elle peut, sans se faire violer ou abuser. En croisant pourtant des prédateurs, qui dans cette histoire fondent miraculeusement devant sa beauté et sa peronnalité, qui ne laisse pas l'option d'être victime. Le respect des hommes envers elle frise l'irréalisme. Il est en faveur d'une présentation approndie de ces hommes, dont un seul voudra luifaire du mal, ouvertement, en essayant de la convaincre qu'elle est bête et de peu de valeur.
Parthenope n'est pas dupe, et continue d'essayer de découvrir et comprendre le monde et les humains.
Les images sont sublimes, en sortant du cinéma le monde me semblait plus beau.
Merci Paolo Sorrentino :)
4,0
Publiée le 15 mars 2025
La baie de Naples tellement bien filmée. l'histoire d'une déesse de beauté à travers le temps. images superbes et belles musiques avec certaines scènes qui m'ont fait penser à Feliini. Je me suis régalé.
2,5
Publiée le 16 mars 2025
Un film faussement intellectuel qui s'essouffle à partir de la moitié, malgré un début plaisant et des paysages magnifiques. Le film n'a pas beaucoup de substance et on finit par se perdre dans un déluge de non-sens qui nous sort du film. Dommage, car la première partie du film donnait vraiment envie.
3,5
Publiée le 19 mars 2025
J’ai adoré ce film de Paolo Sorrentino malgré les 2h15 au rythme imparfait. C’est une superbe histoire, complexe mais limpide qui nous embarque dans la frénésie et les festivités napolitaines à travers un cadrage millimétré offrant des plans magnifiques. La géniale Celeste Dalla Porta vient sublimer les beaux décors et la belle photographie de l’œuvre. Il y a même des fulgurances très poétiques dans l’écriture des dialogues.
Tiphaine Capitant

3 critiques

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1,0
Publiée le 14 mars 2025
Franchement, sans déconner… Ce film est d’une prétention ! Mis à part quelques beaux plans, ce film est un calvaire cinématographique. Seule la beauté de la jeune actrice est remarquable.
4,0
Publiée le 4 novembre 2024
vu en avant première. touchant, personnel et allégorique. meilleur film du réalisateur avec La Grande Belleza
5,0
Publiée le 18 mars 2025
Que faire de la beauté? Question à l'apparence esthétique que Sorrentino l'esthète transforme à nouveau en réflexion existentielle. La vie partageant avec la beauté d'être cette chose fuyante qui nous appartient si peu même quand elle est à nous... Si Duras filmait comme elle a écrit, pas impossible qu'elle aurait pondu ce chef d'oeuvre-là.
4,0
Publiée le 19 novembre 2024
Une Ode à Naples poétique à l’italienne, toute en philosophie.
Magnifique dans tous ses décors, ses visages, ces bruits d’oiseaux, de vagues et de chants de supporter.
Le tout incarné dans son personnage féminin, dépositaire de l’âme de la ville italienne, telle une envoyée du panthéon Romain.

Naples faite femme.
4,5
Publiée le 19 mars 2025
Je crois que c’est pour ce genre de films que le cinéma a été créé. Ce néoréaliste italien immémorial qui rappelle la folie les ballades touristiques de Fellini et l’errance de Rossellini. On est ce touriste qui s’égare dans les rues de Naples, aucune action, rien n’est signifiant, on accueille en silence. Des hommes monstrueux flirtent avec le péché, des regards ostensibles morguent des corps nus, des personnages baroques et somptueux rivalisent d’une élégance iconoclaste et se perdent en oxymores. J’ai parfois eu l’impression de feuilleter un album photos de Martin Parr, aux couleurs outrées et aux situations insensées, témoin de la dérision des villes, des âmes et du temps.

Parthenope est une œuvre lascive, languide et énigmatique, cruelle et magique. Un condensé de scènes de rues sombres, où règnent violence et décadence, et juste après des espaces de chic et d’extravagance. Un puritanisme emphatique, très italien qui se dispute une sexualité sans intimité.

On n’est pas que touristes, on est aussi voyeurs. Figurants d’un cinéma d’optiques. On déambule dans un musée où des œuvres intemporelles et futuristes s'incarnent.

On est placés en situation d’anthropologue.

Parthenope n’existe pas : c’est vous, c’est nous, c’est moi.

Parthenope, c’est une ode à la beauté, à la ville, à la vie. Chaque scène révèle une essence, le rideau se soulève, entre ombre et lumière, aube et crépuscule. La vie, la ville, soi : un choc esthétique et moral, de la trivialité et du lyrisme qui se répètent à l’infini, ça ne meurt jamais pourvu que l’on sache en profiter et le perpétuer.

Il suffit de regarder et de voir.

Sans filtre.

Pour ne rien oublier du voyage, car après tout il se termine toujours. Autant le sublimer.

Une Mention très spéciale pour l'actrice Celeste Dalla Porta dont c'est le premier rôle je crois: elle porte le film sur ses épaules, elle est La Femme, Naples, la recherche de la vie éternelle, ces choses immatérielles et illusoires qu'on transmet à la naissance.

Une Mention spéciale pour Gary Oldman en parfait gentleman décati, qui joue John Cheever. Qui ressuscite l'écrivain aux regards désabusés.
3,0
Publiée le 25 novembre 2024
Avec Parthenope, Paolo Sorrentino nous emmène dans une fresque intime et mélancolique, retraçant la vie de son héroïne éponyme de sa naissance dans les années 1950 à nos jours. Naples, à la fois envoûtante et rugissante, sert de toile de fond à cette odyssée féminine, marquée par des amours, des drames, et une quête de liberté. Cette liberté et cette beauté, l'héroïne en fait son mojo, une manière d'éviter de trouver du sens à sa vie. "Ô fière, ingrate, et fâcheuse beauté, Avec que toi je veux mourir et vivre." disait Ronsard à juste titre. Belle certes, brillante surtout. Pourtant, Parthenope est vide d'amour, du vrai, et incapable de charmer par sa spontanéité.

Visuellement, Sorrentino brille une fois encore : chaque plan est une œuvre d’art. Pourtant, cette virtuosité peut tourner à la mécanique. Les ralentis expressifs, les décors sublimes et les motifs formels s’enchaînent parfois avec trop de systématisme, donnant l’impression d’un "beau" calculé plus qu’authentique.

Les immersions dans les traditions napolitaines, bien que visuellement saisissantes, sont difficiles d'accès pour qui n'est pas déjà initié à cette ville, et laissent le spectateur extérieur à cet univers souvent perplexe. Le film séduit par moments, ennuie à d’autres, à cause de certaines longueurs frustrantes, qui manquent parfois de cohérence, et nous éloigne de l’essence du film : Parthenope. Si l’élégie mélancolique et romanesque de Parthenope rappelle les grandes œuvres de Sorrentino, elle trahit aussi une certaine répétition de ses thèmes, ses techniques et la lourdeur de certains de ses excès.
Virgil GATINE

25 critiques

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4,0
Publiée le 20 février 2025
C'est un magnifique film de chef op vu au Festival de Cannes, là dessus il n'y a rien à redire. Petit bémol sur l'histoire qui à mon sens pas assez importante et à la hauteur des images sublimes.
2,0
Publiée le 13 mars 2025
Malgré une mise en scène baroque et exubérante, souvent jusqu’à l’excès, cela n’empêche pas d’apprécier la beauté perturbante et envoûtante de Naples. Par ailleurs, le regard porté sur les femmes soulève beaucoup d’interrogations.
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