Votre avis sur Parthenope ?
4,5
Publiée le 28 mai 2024
Film vu lors du festival de Cannes. Excellent film poétique qui remet en question notre définition contemporaine de l'amour.
Louki

1 critique

Suivre son activité

4,5
Publiée le 14 mars 2025
Il y a des films qui s’oublient en sortant de la salle, et il y a Parthenope. Un de ces films qui restent dans le corps, qui s’imprègnent sans prévenir et qui, sans qu’on sache exactement comment, nous laissent un peu différents après les dernières images.

Et ce n’est pas seulement à cause de l’histoire, ni même du regard de Sorrentino sur Naples et l’Italie. C’est à cause d’elle. Céleste Dalla Porta. Parthenope.

Dès sa première apparition, elle ne joue pas : elle existe. Elle est une évidence, une fatalité. Sorrentino la filme comme un mirage qui nous hante, et pourtant on y croit. Elle a cette présence insaisissable, ce magnétisme qui fait que chaque fois qu’elle revient à l’écran, on tombe amoureux à nouveau. Comme si on l’avait oubliée entre deux scènes. Comme si on repartait à zéro à chaque regard.

C’est le genre de femme pour qui on brûle un village, pour qui on trahirait un empire, pour qui on se ferait bannir de l’Olympe. Celle qu’on aperçoit gamin dans un film et qui définit à jamais nos goûts en matière de beauté. Celle pour qui on choisit son orientation après le bac, non pas par vocation, mais juste pour la voir encore quelques années.

Et c’est là qu’est la vraie cruauté du film. On la veut inatteignable, sublime, hors du monde. Et puis, parfois, elle cède à un autre. Et là, c’est la frustration pure. Voir Parthenope s’offrir, ne serait-ce qu’un instant, c’est une injustice qu’on ressent au fond du ventre. On comprend Raimondo, son obsession, son vertige.

Sorrentino le sait et joue avec nous, en maître. Il étire le temps, ralentit le récit, nous enferme dans un rythme où tout est fait pour qu’on ressente cette attente, ce désir impossible. Certains diront que c’est trop lent, mais c’est précisément cette lenteur qui fait tout. Il nous oblige à savourer chaque lumière, chaque couleur, chaque silence, chaque plan, chaque réplique, chaque costume.

Et puis il y a la musique. Era già tutto previsto. Deux fois dans le film. Riccardo Cocciante, ce chanteur franco-italien qui a compris un jour que l’amour, le vrai, celui qui saigne, celui qui est un cri du cœur, ne pouvait s’exprimer qu’en italien. Il a supprimé toute sa discographie française des plateformes, tourné le dos à une langue qui ne pouvait pas porter une telle intensité, pour en choisir une où on peut chialer pour de bon. Et dans Parthenope, cette chanson ne fait pas qu’accompagner, elle scelle le film. Elle nous prend par la main et nous dit : tout était déjà prévu.

On l’entend pour la première fois sur cette scène du slow. À deux, puis à trois, puis à deux encore. Un instant suspendu, un jeu de chaises musicales où quelqu’un finira forcément seul. Une scène qui dit tout du film.

C’est là que Sorrentino excelle : quand il filme l’Italie, Naples, la beauté, la sprezzatura. Il n’a jamais été aussi bon que quand il parle de cette lumière dorée, de cet été qui semble éternel, de ces femmes qu’on ne pourra jamais attraper. Dès qu’il s’éloigne de ça (Youth, This Must Be the Place), il perd sa magie. Mais ici, il est chez lui.

Chaque année, à Naples, certains attendent que le miracle de San Gennaro se produise, guettant le sang qui se liquéfie comme un signe, une promesse d’espoir. D'autres, comme nous, attendent de même, sans certitude, mais avec la même ferveur : un nouveau film de Sorrentino.
2,0
Publiée le 30 mai 2024
Si vous voulez une belle carte postale des paysages méditerranéens ensoleillés, sans rien d'écrit au dos, alors Parthenope est fait pour vous. Si, en revanche, vous cherchez autre chose qu'une photo donnant envie de vacances, vous allez vous ennuyer ferme. Parthenope est un bel emballage, qui ne contient rien. Une longue histoire de jeune femme qui croise des personnages pendant cinq minutes, juste pas assez pour qu'ils la fassent évoluer, et continue son périple jusqu'à un spoiler: curé aux mœurs légères
(allez, critique de l'église aussi fine qu'un éléphant dans 3,2,1...) qui, étonnamment, la marquera plus sa construction que toute la flopée de personnages qu'elle a croisé jusque-là (quelle perte de temps, autant commencer le film avec celui-ci). Aussi, si vous venez pour le toujours impeccable Gary Oldman, faites de suite demi-tour : il n'a que cinq minutes de temps d'écran, et tout au plus un rôle de figurant parlant. On espérait pourtant beaucoup de son personnage touchant, celui d'un écrivain soiffard et torturé par le mal-être de l'artiste, qui aurait pu nourrir grandement le personnage de Parthenope, faire un écho émouvant avec son frère spoiler: suicidé
, aurait pu l'accompagner dans ses aventures comme une âme en peine qui met un peu de contraste au soleil éclatant de la méditerranée... Eh bien non. En cinq minutes (inutiles), voilà que le seul personnage un peu touchant et construit, disparaît, rideau, rendez-vous dans deux heures pour le générique de fin salutaire. Parthenope nous a plus qu'assommé, avec son seul intérêt situé sur son esthétique très propre et ses décors balnéaires, qui délaissent complètement le scénario, les jeux d'acteurs (ils s'ennuient aussi, non ?), l'évolution de Parthenope (elle lambine émotionnellement jusqu'à rencontrer le cureton immoral), avec une fin "chars de foot" qu'on n'a toujours pas comprise. Sorrentino aime les belles images, en zappant tout ce que le personnage de Gary Oldman aurait pu apporter d'amertume poétique à son récit resté fade, long, mou, et qui nous fait dire qu'il ferait bien de prendre des vacances au soleil.
0,5
Publiée le 10 mars 2025
L’une des plus grosses déceptions de l’année, sans le moindre doute.
Un scénario exsangue, prétexte à se faire pavaner une tribu d’apprentis comédiens ou de mannequins apprêtés, prenant des mines tragiques pour une intrigue digne d’un roman-photo. Des dialogues abscons et totalement prétentieux.
Des décors bling bling, où tout est luxe et volupté, cachant bien entendu un ennui très mondain.
Et enfin une réalisation prétentieuse , m’as tu vu, étouffante et ringarde, sorte de copier-coller des publicités pour parfum de grande marque, nous infligeant des poses aguicheuses et des ralentis accrocheurs
Côté interprétation, grosse tristesse pour Stefania Sandrelli que l’on a pourtant tant aimée, et clin d’œil pour Gary Oldman dont le personnage n’apporte pas grand chose à l’histoire.
Voilà pour l’emballage. Et à l’intérieur ? Rien ou presque. Le scénario sonne creux et paraît néanmoins confus ( il faut le faire tout de même)
Alors, si vous avez gardé un bon souvenir de quelques précédentes pépites de Sorentino, vous pouvez toujours tenter votre chance, à vos risques et périls …
3,0
Publiée le 13 mars 2025
Du beau, mais aussi du lourdingue et du long, voire du ridicule lors de l'anti-cléricalisme. Dommage car le thème de la solitude de la beauté et de l'intelligence est bien incarné par l'actrice principale.
2,0
Publiée le 10 février 2025
« C'est impossible d'être heureux dans le plus bel endroit du monde. » Baptisée selon le nom de la sirène qui se serait noyée dans les eaux où elle est née, Parthénope est d'une beauté à couper le souffle. Elle ne laisse personne indifférent, ce que l'on découvre à travers un récit qui s'étale sur plusieurs années. Paolo Sorrentino, qui a l'habitude de s'intéresser à la jeunesse et à la beauté, présente une femme aussi belle qu'intelligente, mais c'est son charme envoûtant qui est sans cesse mis en avant dans les différentes relations. Son nouveau film est proche de la parodie avec cette contemplation de la perfection juste lassante au bout d'un moment. Tout le monde est beau, les décors sont agréables, les images sont séduisantes, mais c'est un joli tableau qui n'a aucune profondeur. Tout se passe sans accroc même quand il y a un drame. Un parcours de vie sans obstacle pour une histoire ridiculement superficielle. La première partie se laisse suivre, car agréable à l'œil puis au bout d'un moment, on se demande si on ne teste tout simplement pas nos limites... Bref, ça ne raconte rien.
5,0
Publiée le 18 mars 2025
Un film-monde.
C'est lent, baroque, imprévisible, blasphématoire, excessif, intelligent, bouleversant, très mystérieux.
Un moment à la fois étiré et fulgurant.
Que les gens ironiques passent leur chemin.
C'est très profond, et d'une stupéfiante beauté.
Joris CM

4 critiques

Suivre son activité

5,0
Publiée le 3 décembre 2024
Un bijou d'esthétisme et de poésie. Une ode à la beauté féminine, à la recherche de liberté, de consolation et d'une communion authentique. Bravo !
5,0
Publiée le 27 mai 2024
Un film ultra-léché, à la limite du catalogue de mode. La ville de Naples et l’île de Capri sont sublimés. Reste une longueur injustifiée…
2,0
Publiée le 16 mars 2025
Un esthétisme baroque au service d'une histoire dont on cherche en vain le sens profond pendant plus de deux heures, ou plutôt une successions de scènes viscomntiennes avec des personnages étranges, mystérieux, grotesques ou monstrueux, avec comme ténu fil de trame la vie d'une jeune femme belle, triste qui va devenir professeur d'anthropologie dans avoir jamais savoir ce qu'était l'anthropologie.
le cadre est celui de Naples, sa baie, ses palais, ses rues sordides, la mafia et le football/
Des images parfois insolites, une musique supportable et un prof humaniste nous aident à passer le temps d'un film bien trop long et trop abscons
3,5
Publiée le 15 mars 2025
Présenté en CO (Cannes 2024), reparti la corbeille vide, " Parthenope" autrement dit Naples, ( du nom d'une des sirènes qui faillirent emporter Ulysse et son équipage), propose un portrait de la ville, de son âme, de ses secrets à travers le parcours de vie d'une jeune femme aussi belle, envoutante, intelligente, cultivée que maléfique.

Maléfique car Parthenope porte un lourd secret de famille dont elle est loin d'être sans lien et sans responsabilité ( comme elle le prétendra ).

Mais à Naples, semble nous dire Sorrentino, chacun à un secret ( le professeur, figure du savoir et de la culture ; le cardinal promis (peut-être) aux plus hautes responsabilités et dont les valeurs morales et de respect du sacrement ne sont pas ce qui le définissent le plus).

Derrière les façades et la beauté apparente, il y a un peu comme avec la sirène, la figure du double. Poisson et humain. Partie immergée et cachée au regard, partie séduisante et chemin de la perdition. Naples selon Sorrentino.

Les premières 45 minutes laissent espérer ( à mon goût) qu'on va avoir affaire à un très grand film, la seconde partie perd malheureusement en force émotionnelle.

Autant " la gran belleza" et " youth" surtout m'avaient laissé de marbre, " Parthenope" m'a réconcilié avec Sorrentino, cinéaste inégal mais pourtant majeur au sein du septième art transalpin actuel.
4,5
Publiée le 16 mars 2025
Pour commenter le dernier Paolo Sorrentino, j' avoue devoir chercher un peu les qualificatifs s'approchant du meilleur, sur le thème du sens de la vie, de la nostalgie, de la romance et des paysages italiens..... Double portrait, celui d' une ville et ses plus beaux alentours : Naples, et celui de Parthenope cette Napolitaine bien entendu depuis sa naissance dans la baie, jusqu' à sa retraite, soit 70 années ! Le tout est magnifiquement filmé, les paysages, villas, du bord de la méditerranée sont éblouissants. Et pas moins sur la fabuleuse vie de Parthenope, jeune fille, étudiante, puis professeur Anthropologue, mise en scène avec une infinie précision et douceur. C'est vrai que cette jeune femme est "canon", tout au long des péripéties de sa vie amoureuse, spirituelle et intellectuelle. Sublimement interprétée par Celeste Dalla Porta puis Stefania Sandrelli. La photo est tout simplement fascinante. Elle s' associe à une sensualité que le réalisateur maitrise à la perfection, et à un choix musical extraordinaire ! Notamment, le passage du "Boléro" de Ravel, avec la visite surréaliste de l' église par le curé "Bishop" Pepe Lanzetta. Magnétique.....!!**
3,0
Publiée le 11 mars 2025
Parthenope est une jeune femme dont la beauté subjugue toute personne qu'elle croise, telle une sirène napolitaine. Également brillante dans ses études, elle est remarquée par le directeur du département d'anthropologie. En parallèle, Parthénope entretient une relation ambiguë avec son frère, sous les yeux de son ami d'enfance qui est tendrement amoureux d'elle depuis toujours. Son univers s'effondre après une nuit d'amour et un terrible accident. En salle le 12 mars.

spoiler: "Parthenope" est un une œuvre qui a de véritables atouts esthétiques et de mise en scène. Certains scènes m'ont particulièrement marqué tellement les décors, les mouvements des personnages et l'ambiance méditerranéenne en mettent plein la vue. Le personnage de Parthenope est aussi hypnotisant que la sirène dont il est inspiré, tant par sa beauté que par sa mystérieuse psyché : une véritable déesse parmi les hommes dont on ne cesse de se demander à quoi elle peut bien penser. Je regrette que le scénario soit aussi vide. On assiste aux errances de la jeune femme sans quête de quoi que ce soit de bien intéressant, jusqu'à la rencontre avec un espèce de monstre cauchemardesque qui est le point culminant du cringe, puis un final somme toute assez décevant : Parthenope a perdu son emprise sur nous. La beauté d'un film ne fait pas tout !
Corinne

1 critique

Suivre son activité

5,0
Publiée le 16 mars 2025
D'origine napolitaine, j'ai versé ma larme dès le début (et plusieurs fois dans le film) où je retrouvais ma jeunesse dans la ville de naissance de ma maman:Naples.Tout y est exactement montré comme je l'ai vécu mais dans un milieu pauvre: Le jusqu'au boutisme, la religion hystérique, la violence familiale, la violence du patriarcat, la violence des pervers et des familles, leur relation d'emprise, la séduction incestueuse ou pas, la mise en beauté de la femme façon italienne et sa froideur pour se protéger, la violence qu'elle déploie envers ceux qu'elle aiment pour savoir s'ils l'aiment vraiment, la chaleur irrésistible de certains hommes italiens ainsi que la lubricité et la corruption d'autres.Parmi eux 2 de ces hommes respectueux qui élèvent la jeune femme avec leur tendresse non broyée par les traditions machistes. La symbolique présente partout. Le film est baroque à l'excès avec ses flashs surréalistes comme le sont les églises de Naples, l'esthétique est grande classe, (je pense néoclassique), comme aiment l'être les napolitains, la trâme est mystérieuse et inquiétante, dramatique voire tragique, comme beaucoup de napolitains vivent la vie, à côté du Vesuvio, une épée de Damoclès au dessus de la tête. Et la question de vivre avec élégante férocité qui se pose ou pas pour tout napolitain proche de cette mort imminente possible dès leur naissance et de cette mer hypnoptisante...C'est dans leur culture. Ce n'est pas que Parthenope qui fascine ici par sa perversité, sa beauté, sa quête de briser les codes et de vivre l'amour le vrai, c'est aussi les hommes dépeints, leurs travers, leurs manques, leurs lâchetés, leur force, leur capacité à tricher et voler pour survivre à leur impuissance devant la femme qu'ils adulent et qu'ils objectisent. Merci Sorrentino!
3,0
Publiée le 13 mars 2025
Comme souvent chez le cinéaste on s'aperçoit vite que la forme compense le fond, que la forme sauve un film au fond bien fade. Ainsi on suit une femme magnifique, à la sensualité assez dingue, issue d'une famille bourgeoise et privilégiée, vivant dans une carte postale idyllique, sûr de sa beauté et de son intelligence dont le destin va surtout reposer sur un seul et unique drame... SPOILERS cliquez pour en savoir plus !... Certains passages laissent perplexes, ou pas d'ailleurs !... On constate donc que le cinéaste nous invite dans une Naples où Luxe Calme et Volupté est la norme et situe donc le film dans une sorte de monde parallèle prétentieux et superficiel. Mais le talent de Sorrentino est justement de nous faire croire à cet univers comme un conte moderne et surréaliste où une sirène aurait peut-être traversée les ans jusqu'à cette napolitaine belle et désirable. Plusieurs plans sont digne d'icônes mythologiques, enveloppé d'une photographie sublime comme un écrin. En conclusion, on ne croit pas du tout à ce destin trop parfait mais dieu que c'est beau...
Site : Selenie.fr
Les meilleurs films de tous les temps