Quelle fabuleuse histoire ! J'ai été vraiment enchanté par ce petit bijou de délicatesse, miracle (c'est le cas de le dire) de drôlerie et d'émotion. Si la première partie du film qui conte l'enfance de Roland, la détermination de sa mère à faire de lui un enfant "comme les autres" et la découverte de l'icône Sylvie Vartan s'avère nettement plus drôle et palpitante que la seconde, plus dramatique, c'est en grande partie grâce au jeu extraordinaire de Leïla Bekhti, absolument irrésistible en mère courage au tempérament de feu. Elle porte le film sur ses épaules et fait des étincelles, de bout en bout. La reconstitution soignée des années 60 et l'esthétique rétro dans laquelle on aime se lover participent également à l'enchantement visuel du film. Aux côtés de Leïla Bekhti, tous les acteurs sont convaincants, notamment Jeanne Balibar, délicieusement détestable. Jonathan Cohen est quant à lui très juste, mais peut-être moins épatant que ses camarades de jeu et surtout trop vieux pour interpréter un jeune étudiant... Si elle n'est finalement pas le sujet central, on a beaucoup de plaisir à entendre
(puis voir)
la grande Sylvie Vartan dont la musique régale et berce le spectateur au rythme de ses plus grands succès.
Il est cependant dommage de ne pas conclure le film par un dernier refrain de "La Maritza", chanson dont l'émotion aurait sans doute touché davantage à ce moment précis.
Dans un esprit proche de "La promesse de l'aube", roman autobiographique de Romain Gary qui narre l'amour et l'emprise d'une mère sur son fils, "Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan" évoque avec justesse le sentiment maternel et rend hommage à toutes les femmes, celles qui nous aiment et celles qu'on aime, pour leur courage à toute épreuve et pour l'amour, un jour, toujours. Une réussite.