Adaptation du roman autobiographique de même titre, Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan procède par énumération de petites vignettes loufoques cristallisant l’amour vampirique d’une mère à l’égard de son fils,
que la difformité physique assimile d’emblée à une épreuve divine exigeant le don de soi et la combativité
. La première partie, correspondant à l’enfance et à l’adolescence de Roland, insupporte au plus haut point, la faute à la répétition d’une même formule narrative proche du sommaire : jamais les situations de la vie quotidienne ne se posent, jamais une émotion véritable ne naît, tout s’enchaîne vite et mal, rythmé par des chansons qui en gonflent artificiellement le dynamisme et les enjeux. L’interprétation outrancière de Leïla Bekhti crispe un spectateur qui ne sait déjà pas où s’installer, égaré devant un flux d’images et de sons qui ne lui réservent aucune place ; la vieillesse du personnage atténue ces fulgurances ridicules, seconde partie d’un récit qui trouve alors une profondeur et une poésie certaines, quoique faciles et stéréotypées. Nous sommes loin, très loin des audaces torturées d’un Xavier Dolan, de l’éloge nostalgique des romans et adaptations de Pagnol, ou d’une réflexion originale sur la possessivité d’une mère représentée, entre autres, par Eva Ionesco dans My Little Princess (2011). Voilà un long métrage qui manque terriblement de personnalité, et que la présence de Sylvie Vartan ne saurait suffire à singulariser.
Vu en avant-première au cinéma Turenne de Sedan.