Sammy et Emma sont un couple déjà bien installé, ils ont un enfant et retapent un appartement parisien pour y vivre à trois. Alors que les travaux sont bruyants, leur voisin du dessous Cyril vient taper à la porte. Sammy et Cyril se rencontrent, se cherchent et commencent à éprouver un désir intense l'un pour l'autre, dans le dos d'Emma qui ne se doute de rien mais qui elle-même devient amie avec Cyril lorsqu'il propose de faire un portrait de Sammy et de son fils. Cyril a toutefois une épée de Damoclès au-dessus de la tête : il est séropositif à une époque où la réussite des traitements est aléatoire. En salle le 25 septembre.
"Vivre, Mourir, Renaître" est au démarrage un joli récit sur le couple et le désir charnel : Sammy est un homme ouvert qui parvient à concilier son amour pour Emma et son désir pour Cyril. J'ai apprécié la première partie pendant laquelle les hommes se cherchent, l'équilibre se trouve et une sorte de famille se recrée autour des amants. Puis arrive le sida. Malheureusement, le virage tragique du scénario amène avec lui un amoncellement monstrueux de pathos. La musique change, l'ambiance change, les relations entre les personnages changent. Tout devient humide et larmoyant, le moindre dialogue se donne pour objectif de toucher la corde sensible du spectateur. Exit la subtilité, bonjour l'éléphant dans un magasin de porcelaine. Enfin, j'ai un petit souci "politique" avec le discours de Cyril, pour qui le traitement (qui fonctionne) finit par lui couper toute inspiration artistique : vraiment ? Je suis perplexe sur ce lien fait entre la disparition de la mort imminente grâce à la médecine et la mort de son art.