La Plateforme 2 reprend les mêmes codes visuels et photographiques que le premier film, et nous plonge à nouveau dans cette atmosphère très singulière et particulièrement oppressante. Cependant, il n’y a plus la surprise du concept, et l’univers reste strictement le même, sans véritable enrichissement par rapport à l’original.
Les personnages sont bons, charismatiques et attachants, en particulier Zamiatín, que l’on aurait aimé voir davantage, et Perempuán, qui s’impose comme l’héroïne du film, même s'il manque un petit quelque chose de son côté. Néanmoins, le film souffre de nombreuses lacunes, notamment avec son twist final qui est très difficile à comprendre et, selon moi, ne tient pas debout.
Même si le message politique sur la loi, l’extrémisme et l’anarchie reste intéressant, il repose de plus en plus sur des bases moins intelligibles. À mesure que le film progresse, on espère une conclusion éclairante, mais elle ne fait qu’ajouter à la confusion.
Le film reste toutefois très dynamique et sans longueur, peut-être même plus rythmé que le premier, bien qu’il soit loin de l’égaler à d’autres niveaux. Le fait qu’il s’agisse d’un préquel n’est d’ailleurs pas évident à saisir et reste assez flou.
Enfin, je suis très perplexe quant à l’idée
qu’ingérer un morceau de la toile de Goya permettrait à Perempuán de survivre au gaz diffusé dans la prison
. On quitte ici toute rationalité pour entrer dans un univers allégorique et fantasmagorique qui perd de sa cohérence. Cette confusion culmine dans des scènes d’action filmées de manière très brouillonne, avec des caméras tremblantes et des plans trop zoomés, rendant certaines séquences illisibles et frustrantes.