Après avoir été très surpris par le premier volet, "La Plateforme 2" me faisait vraiment peur. Le long-métrage ne semblait pas avoir besoin d'une suite, il se suffisait parfaitement à lui-même dans cette approche d'une micro-société basée sur la lutte des classes. Et au vu des réactions, j'ai donc pris peur avant de lancer le visionnage de ce film. Mais finalement, même si on sent que le projet n'était pas forcément indispensable, il y a eu une véritable volonté d'aller chercher de nouvelles thématiques. Dans la forme, le concept reste le même, et il est vrai que l'on est donc moins surpris que lors du premier volet, les règles de ce récit sont déjà connues. Malgré tout, on retrouve cet univers avec un certain plaisir, les décors et l'ambiance visuelle réussissent encore à fonctionner. Mais là où le film est malin, c'est dans son approche des règles qui régissent ces lieux, car si le premier volet était plus proche d'un régime du "chacun pour soi", celui-ci se rapproche bien plus du communisme. On part sur une forme de partage des ressources, sans classes sociales. Et j'aime la manière dont cela est abordé, avec une première partie qui semble montrer les apparences de cette société, qui sera rapidement remise en cause par la suite. L'idée de montrer les limites de ce modèle, par le fait que celui-ci est notamment imposé par des gens venus d'en haut, c'est assez bien trouvé. On réussit également à y démontrer sa justice bien trop stricte, même si ce point est mélangé à une sorte de représentation de la religion. On place notre entière confiance sur les épaules d'un homme, et celui-ci s'octroie donc tous les pouvoirs. Sur le fond, je ne suis pas d'accord avec tout ce que propose le film, c'est une certitude. Mais ça fait vraiment plaisir de voir qu'il a réussi à renouveler son propos et sa manière d'amener son monde. Si l'univers est déjà connu, le fait de voir de nouvelles règles est assez appréciable. Maintenant, hormis cela, ne vous attendez pas non plus à beaucoup de nouveautés. On reste sur ce principe des personnages peu attachants, mais très caractériels, et sur ce récit très rythmé, jusqu'à une conclusion plus sujette à l'interprétation. Le tout n'est donc pas très novateur, mais ce serait vraiment hypocrite de le considérer comme mauvais. Il est moins bon que le premier, mais même si c'était une certitude qu'il serait moins surprenant, il apporte quand même une vision intéressante à tout cela. Pour conclure, une suite assez honorable.