Un artiste, un autodidacte n'ayant peur de rien et se moquant de celles et ceux se moquant de lui, 60, 70 ans d'une carrière monumentale que très peu ont sût tenir par la simple raison de prise de drogue, de manipulations financière ou artistique, lui, n'en aura rien fait. La troisième mais seconde réal "évènement" de Grand Corps Malade qui, avec les productions de Pathé, TF1 films & contre toutes attentes, Netflix, met sur pied avec Mehdi Idir ce que je définirai
comme un blockbuster français tant les qualités visuelles, sonores, qualité de montage, de photo (rare sont les prod nationales à ne jamais utilisé de caméras sur épaules (rendant le final nauséeux) et de script, surtout ça, respectent totalement l'artiste que fut Aznavour. Un récit donc de 2h15 qui peu réellement effrayer tant on sait à quel point les évènements tricolores peuvent devenir des moments de solitudes, désastres visuels ou porter par un cast star qui finalement ne répond à aucune des conditions (mon dernier en date, "Les 3 mousquetaires Milady" pour le manque cruel d'action et de longueurs verbales lourdes). Ici, les 2h15 passent avec un facilité démentielle, une fluidité pas possible et la réal + montage de notre duo d'auteur à fait que chaque scène de vie soit ouverte par chapitre et son bien familier. Aznavour, Tahar Rahim l'incarne, le possède, le métamorphose, son parler, gesticule, posture et chants, surtout chants, le transforme tellement sidéralement qu'on est prit d'une confusion complète. La Guest, la Môme Piaf, jamais j'aurai parié 1 cent que sa présence soit si royale et monstre, Marie-Julie Baup succède avec un risque XXL à l'oscarisée Marion Cotillard qui l'incarna en 2007. Contre toutes attentes là aussi, elle incarne avec toutes les mimiques et caractéristiques verbales, surtout verbales, qui ont fait de Piaf, l'oiseau autant détestée qu'adorée. Pour Bastien Bouillon, jouer son premier "compère", son premier "frère d'arme" et donner naissance à leur premières œuvres d'une tradition française complète, rendant nos hits actuels "légèrement" lunaire... Fait de l'ouverture "pro" du film une réelle découverte que pratiquement personne de devait connaître. Camille Moutawakil, sœur d'artiste voulant aussi son affiche placardée réussie à être cette sœur soucieuse de la vie pro et perso d'un frère qu'elle verra de moins en moins et reste d'un infatigable soutien morale. Ella Pellegrini, première conquête de l'artiste et femme d'un homme qui, comme sa sœur, le verra de moins en moins. Des échanges nourris saisissants et passionnants sur les différents de point de vu, de manière de vivre mais surtout, le récit est une réelle révélation morale sur le fait qu'être artiste en constant déplacement rend l'entrée sentimental impossible, créant tensions et presque le divorce jusqu'à la disparition brutale de l'enfant unique. Un récit parfaitement ancrer sur ce plan là. Chaque partie musicale est une perfection, visuel, maîtrise des objectifs et s'immerger dans l'impitoyable perfection constamment voulu par Aznavour. Enfin, le récit montre avec efficacité toute l'hostilité des médias envers cet inconnu, non français, voulant la gloire et chantant ce que personne ou presque ne voudra jamais entendre. Il est fou de voir à quel point certains détails de scènes sont un parfait échos à nos jours qui sont pourtant, nettement plus informatisés, numérisés et surtout, digitalisés, les critiques restent les mêmes avec des objectifs tout aussi égaux, seuls les décennies font la "presque" différence. Une petite longueur à mi-parcours mais qui fort heureusement, sera vite expédié à l'autre bout de la pampa
. Un régal visuel et sonore porter par un cast "inconnu" royal, une qualité technique démente et qui peu faire entrer avec une déconcertante facilité, "Mr Aznavour" dans la lignée des plus grands biopic jamais fait, toutes nationalités confondues. "Sa jeunesse", sa vie, "ses Emmerdes", sa "Bohème", "Désormais", il n'appartient qu'au entrées de faire du film un succès monstre.