Film horrifique, écrit et réalisé par Parker Finn qui fait ses premiers pas derrière la caméra, Smile est un long-métrage vraiment moyen. L'histoire nous fait suivre le docteur Rose Cotter, une psychiatre qui, après avoir été témoin d'un incident traumatisant impliquant l'une de ses patientes, voit sa vie tourner au cauchemar. Terrassée par une force mystérieuse, elle va devoir confronter son passé pour tenter de survivre. Ce scénario, adapté du court métrage Laura Hasn't Slept du même réalisateur, n'est malheureusement pas très prenant à visionner pendant toute sa durée de près de deux heures. Une durée qui se fait d'ailleurs largement ressentir et qui aurait gagnée à être écourtée d'une bonne demi-heure. Pourtant, les premières minutes sont plutôt prometteuses avec une scène d'introduction nous plongeant immédiatement dans l'ambiance. Mais la suite de l'intrigue n'est pas à la hauteur. Celle-ci est au final très convenue, le sujet de la malédiction est éculée, le rythme est lent et manque d'action, et en plus le concept de ces gens au sourire glaçant et menaçant n'est pas assez exploité. Surtout, les scènes angoissantes utilisent toujours la même structure de séquences à tiroirs de réalité. En conséquence, on comprend vite qu'à chaque séquence horrifique il s'agit d'hallucinations et elles n'ont donc plus aucune valeur. De plus, ces dernières sont beaucoup trop rares et courtes, en sus de chercher uniquement à nous faire sursauter. Le reste du temps, on assiste à beaucoup de passages verbeux ou l'on s'ennuie en attendant un nouveau mauvais rêve éveillé. Cela se ressent au niveau de l'atmosphère qui, du coup, n'est pas inquiétante. Il manque clairement d'une tension permanente et le ton trop dramatique devient rapidement plombant. L'ensemble est porté par des personnages pas vraiment intéressants malgré le fait qu'ils aient une certaine profondeur. Des rôles joués par une distribution comprenant Sosie Bacon en tête d'affiche qui est presque omniprésente à l'écran et qu'on voit sombrer dans la folie au fil du temps. Elle est entourée par Kyle Gallner, Caitlin Stasey, Jessie T. Usher, Rob Morganou encore Kal Penn. Hélas, tout ces individus ne procurent pas grand-chose à travers leurs relations. Sans parler du fait qu'on ne croit pas du tout au couple formé par Rose et son fiancé Trevor. Des échanges soutenus par de trop nombreux dialogues traitant de la psychiatrie. Si le fond manque cruellement d'originalité, le film est tout de même réussi formellement. En effet, la réalisation du cinéaste américain s'avère qualitative. Sa mise en scène est soignée et comporte de beaux mouvements de caméra, en plus d'évoluer dans des lieux variés. Et, même si les séquences angoissantes sont inssufisantes en terme de nombre, celles-ci sont tout de même marquantes. Ce visuel manquant de noirceur est accompagné par une bonne b.o. signée Cristobal Tapia de Veer. Ses compositions sont assez atypiques et ont un impact sur les images. Reste une fin ultra prévisible venant mettre un terme à Smile, qui, en conclusion, est un long-métrage n'apportant et ne renouvelant en rien le genre, faisant donc de lui un film dispensable.