3,0
Publiée le 6 mars 2025
On pense parfois à "Total Recall" (1990) et "Starship Troopers" (1997) mais ici Bong Joon-Ho est plus maladroit dans sa satire avec une violence qui paraît plus gratuite, plus malsaine surtout sur deux séquences. En fait on comprend que le clonage est accessoire pour glisser doucement vers un pamphlet satirique anti-fasciste qui n'hésite pas à user de la violence comme d'une certaine fantaisie mais qui fonctionne plutôt moyennement, l'équilibre n'est pas très probant plombé aussi par un rythme inégal et un côté trop bavard. La performance de Robert Pattinson n'est pas pour rien non plus dans l'appréciation du film, excellent il accentue néanmoins le cabotinage ridicule de Mark Ruffalo. Il faut donc oublier la thématique du clonage et des répliques remplaçables, et accepter la partie satirico-politique pour apprécier le fil et sa douce dinguerie et ses séquences absurdes ou insolites. Au vu de la filmo de Bong Joon-Ho, ça reste une déception et devient son film le moins abouti.
Site : Selenie.fr
3,0
Publiée le 5 mars 2025
L'après-Parasite ressemble à donc à cela : une entreprise digne d'un blockbuster, mais idéologiquement à contre-courant, qui recycle quelques-unes des idées des œuvres précédentes de Bong Joon-ho, à commencer par Okja, et dont la veine sarcastique s'attaque, sans prendre de gants, à l'impérialisme et au suprémacisme américains. Le côté spectaculaire de la fable est indéniable mais celle-ci aurait été plus jubilatoire sans quelques lourdeurs, notamment dans la description des méchants de l'histoire, et profusion des thèmes et des personnages, pas tous d'égal intérêt. L'aspect science sans conscience, comme outil d'un pouvoir fascisant, rappelle certaines réalités actuelles et inscrit parfaitement le film dans un registre politique et humain mais c'est un peu au détriment d'une intrigue centrale qui perd de son efficacité et de sa clarté. Ce n'est pas beau de copier, le réalisateur pousse le curseur jusqu'à son extrême mais si l'on en apprécie l'humour noir, voire le cynisme, l'émotion ne palpite guère dans Mickey 17, dont on souscrit au message global mais qui semble un peu trop dévolu aux arabesques virtuoses d'une mise en scène époustouflante. C'est un peu le même sentiment ressenti devant les deux épisodes de Dune : quand c'est grandiose et ébouriffant, ce n'est pas nécessairement touchant.
3,5
Publiée le 6 mars 2025
En 2054, Mickey Barnes (Robert Pattinson), pâtissier raté, et son associé Timo, endettés jusqu’au cou, cherchent le moyen d’échapper à leur créancier de plus en plus pressant. Ils décident d’embarquer à bord d’un vaisseau spatial affrété par Kenneth Marshall (Mark Ruffalo) en direction de Niflheim, une lointaine planète glacée.
Mickey a, sans y prêter suffisamment d’attention, signé un contrat léonin autorisant Marshall à recycler ad libitum son corps : chaque fois qu’il meurt, dans l’exécution de tâches particulièrement dangereuses, Mickey est ressuscité par une bio-imprimante 3D. Lorsque la dix-septième version de Mickey est laissée pour morte au fond d’une crevasse glacée de Niflheim, mais miraculeusement sauvée par les animaux qui peuplent ses profondeurs, une dix-huitième version de Mickey est immédiatement imprimée. Deux Mickeys, 17 et 18, coexistent, en violation des règles de la colonie.

Voilà près de six ans que Bong Joon-ho a tourné "Parasite", sans doute l’un des films les plus réussis et les plus marquants de ce début de siècle (je m’en veux rétrospectivement de lui avoir refusé sa quatrième étoile qu’il méritait largement). Les atermoiements de Warner à distribuer son film suivant, tourné depuis deux ans, étaient de mauvais augure. Pourtant, "Mickey 17" coche toutes les cases.

C’est, au premier degré, un film de science-fiction qui en met plein la vue. Ses personnages hauts en couleurs, son voyage intergalactique, son scénario rebondissant réjouiront tous les spectateurs de 7 à 77 ans. Mais à la différence des blockbusters hollywoodiens qui épuisent des franchises essorées, "Mickey 17" nous propose une histoire inédite, inspirée d’un roman d’Edward Ashton que je suis curieux de lire. Elle se déroule dans un futur pas si éloigné de notre temps (rendez-vous en 2054 pour voir si cet avenir là se sera, ou pas espérons-le, concrétisé). Si les films de science-fiction se déroulent souvent dans des vaisseaux immaculés, "Mickey 17" est plus crade : le marron et le gris sont les couleurs dominantes à bord du vaisseau qui transportent Mickey vers Niflheim ; la nourriture qui lui est servie est répugnante ; on le voit qui sue, qui saigne, qui vomit.

"Mickey 17", comme les films précédents de Bong Joon-ho (dont il ne faut pas oublier qu’il a signé avant "Parasite" "Memories of Murder", "The Host", "Snowpiercer", "Okja"….), n’est pas un simple film de divertissement. C’est un film politique qui touche à beaucoup (trop ?) de sujets : le clonage, l’exploitation de l’homme par l’homme et la lutte des classes (cf. "Parasite" ou "Snowpiercer"), l’hubris des super-riches, la colonisation et le droit des peuples premiers, le respect dû aux animaux et à toutes les formes de vivant (cf. "Okja")…. Et même, au risque de donner à ce film plus de profondeur qu’il n’en a, Mickey 17 nous pose une question métaphysique sur la peur de la mort et, partant, le sens de la vie.

Il faut dire un mot de la distribution. Elle est épatante. Robert Pattinson, que j’ai longtemps tenu pour un bellâtre sans talent, est stupéfiant dans un rôle de loser sympathique à la coupe ridicule. Il réussit, d’un oeil écarquillé, d’un haussement de sourcil, à faire vivre plusieurs personnages (car, je l’avais oublié de la (trop ?) longue liste du paragraphe précédent, Mickey 17 pose aussi la question de l’identité et de la schizophrénie qui habite chacun d’entre nous). Mark Ruffalo s’en donne à cœur joie dans le rôle d’un milliardaire aussi décérébré qu’autoritaire, mix improbable de Donald Trump et d’Elon Musk. Toni Collette lui sert de Lady Macbeth. Mention spéciale à Anamaria Vartolomei ("L’Evénement") dans un (trop) petit rôle qui fait ses débuts à Hollywood.
3,0
Publiée le 9 mars 2025
L’univers créé est intéressant, bien posé mais le film est bien trop long et certains personnages secondaires pas assez développés. On peut faire pas mal de parallèles entre ce monde-là et notre monde contemporain et, malheureusement, parfois la réalité dépasse même la fiction. Quand, comme moi, on a vu presque tous les films du réalisateur de « Memories of Murder » à « Parasite » en passant par « The Host », « Okja », « Mother » ou « Snowpiercer », ce « Mickey 17 » semble bien moins incisif et la critique est moins frontale. En somme, ce n’est pas le meilleur film de Bong Joon-Ho mais un film sympathique quand même, dans la lignée de « Starship Troopers » (1998) ou « Seven Sisters » (2017).
3,5
Publiée le 15 mars 2025
Six ans après son chef-d'oeuvre "Parasite", Bong Joon-ho revient avec une fable de science-fiction originale. D'emblée, le ton est donné où dans un futur proche, Mickey Barnes (Robert Pattinson) meurt pour la 17ème fois pour être "réimprimé" ensuite. Sur la planète Niflheim, la vie ressemble à un projet expérimental porté par le couple Toni Collette et son imbécile de mari joué à merveille par Marc Ruffalo. Pour un film de SF, j'ai apprécié les questions sur les dérives possibles à venir, mais également l'humour caustique qui parsème les dialogues. R Pattinson et surtout Naomi Ackie (révélation du film en femme bien "badass") forment un beau duo, et dans l'ensemble on ne s'ennuie pas par rapport à certains autres blockbusters. Le petit message écolo de fin est appréciable de la part du cinéaste sud-coréen.
3,5
Publiée le 16 mars 2025
Mickey 17" est une critique à peine voilée du capitalisme, où les travailleurs se tuent littéralement à la tâche pendant que les puissants manipulent les foules et s’enrichissent dans une mégalomanie débridée. On reconnaît bien la patte de Bong Joon-ho, avec son humour noir et sa satire acérée des travers du monde moderne. Robert Pattinson est excellent en salarié-cobaye, cloné à l’infini pour satisfaire les besoins d’une multinationale exploitatrice, et il porte une bonne partie du film sur ses épaules. Dommage que la deuxième moitié du récit s’embourbe dans un classicisme plus conventionnel, contrastant avec la première partie, pleine de folie et d’iconoclasme. Malgré tout, l’ensemble reste un film très plaisant et franchement agréable à regarder.
3,5
Publiée le 11 mars 2025
Une réalisation qui en met plein les yeux, au service d'une écriture complexe, se perdant parfois dans d'inutiles tourbillons...
"Mickey 17" a cette particularité de délivrer de percutants messages sur notre société, sans condescendance, avec cette pincée d'humour noir et de fausse légèreté. "Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existées serait purement fortuites..."
Et quelle prestation de Pattinson... Du cinéma créatif.
3,5
Publiée le 9 mars 2025
Malgré des critiques peu enthousiastes, "Mickey 17" est une comédie de science-fiction qui m'a étonné de façon positive. Le cinéaste Bong Joon-ho propose aux spectateurs une satire à la fois captivante et percutante sur la société américaine, critiquant la politique des États-Unis, le capitalisme, la maltraitance animale, les conflits mondiaux et la déshumanisation dans notre société. Sa distribution exceptionnelle, incluant Robert Pattinson, Naomi Ackie, Steven Yeun, Mark Ruffalo, Toni Collette et Anamaria Vartolomei, est à souligner, même si j'attendais peut-être davantage de sa part par rapport à ses œuvres antérieures comme Okja et Parasite.
3,5
Publiée le 5 mars 2025
"Après avoir marqué l’année 2019 avec Parasite, Bong Joon-ho revient avec un film de studio hollywoodien hilarant et convaincant à plusieurs niveaux, malgré ce qui pourrait sembler un sentiment d’essoufflement dans sa filmographie. Sans pour autant être dénué d’idées visuelles et narratives fortes, son Mickey 17 réunit toute la tragédie de l’humanité dans une fable de science-fiction burlesque et contemporaine. [...] Et quelle merveilleuse surprise que ce cocktail burlesque, satirique et horrifique, porté par un Robert Pattinson hilarant et émouvant."

"Tout ce qui tue Mickey le rend plus fort d’une certaine manière, jusqu’au jour où il se positionne verbalement sur sa valeur humaine et sur sa mortalité. Chacune de ses répliques agit comme une réincarnation de sa personnalité. La première partie du récit nous invite à en étudier toutes les déviances avec un humour noir décapant. Dans ce même mouvement, le cinéaste coréen y superpose des thématiques écologiques dans un cadre suffisamment banal pour que la voix off de Mickey nous invite à partager sa douleur. Au fond, est-il réellement important de savoir ce que cela fait de mourir ? Il s’agit d’une question futile pour Mickey, qui déjoue la fatalité en se faisant réimprimer « pour le bien commun ». L’important est de savoir si on peut encore le considérer comme un humain, après les suicides répétés et à moitié consentis par Mickey. Peut-il seulement vivre et exister de nouveau, comme il l’a initialement souhaité ? Bong Joon-ho y répond avec rigueur, tout donnant plus de poids aux dernières paroles du réplicant Roy Batty dans Blade Runner. Ces personnages ont trouvé leur réponse sur l’humanité dans les confins de l’univers, bien que les registres diffèrent."

"Bien que Bong Joon-ho semble se reposer sur tout ce qui a fait son succès auparavant, en mettant un accent sur les inégalités sociales dans des situations de crise diverses, il reste également un artisan de qualité, même si sa patte artistique se trouve diluée par les mille et une contraintes hollywoodiennes. Reste à savoir de quel côté du Pacifique il souhaite rebondir après son Mickey 17, une œuvre mineure au premier abord, mais qui a néanmoins l’audace de compiler des thématiques accessibles dans un blockbuster qui les aborde sans détour et de manière ludique. Ce qui est particulièrement rare dans le paysage cinématographique hollywoodien ces derniers temps pour être souligné de la sorte…"

Retrouver ma critique complète le Mag du Ciné.
3,5
Publiée le 6 mars 2025
Un bon film de Bong Joon Ho mais tout de même un peu déçue par rapport à ses précédentes réalisations qui ont mis la barre haute. Satire capitaliste au détriment de la valeur humaine, ce « Mikey 17 » a le point fort de la traiter de façon originale et loufoque, à travers un emploi de « remplaçable », sorte de cobaye humain qui sera régénéré après chaque mort. C'est ainsi que Robert Pattinson alias Mikey va se faire malmener sur une nouvelle planète à coloniser. L'histoire est intéressante et divertissante, mais le soufflé retombe assez rapidement pour tanger vers un scénario aux personnages assez caricaturaux : en exemple, de très bons jeux d'acteurs de Mark Ruffalo et Tony Collette, mais dont les persos peuvent se résumer aux méchants qui veulent décimer toute vie hors humaine, comme on en voit dans beaucoup de films. On apprécie le film, mais on ne prend pas de claque comme je l'espérais. Un bon moment, une bonne note, tout de même un peu de déception.

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3,0
Publiée le 5 mars 2025
Science-fiction intelligente mais un peu longuette, Mickey 17 ouvre des dizaines de pistes sans toutes les explorer. C'est à la fois dommage, et à la fois grisant. Un tel foisonnement donne le tournis. On est en 2054 et un jeune homme accepte un job où il doit mourir de nombreuses fois, contre une résurrection promise à chaque fois grâce à une technologie révolutionnaire. De l'intime au social, tout y passe. C'est malin et très anti-Trump grâce à un commandant clownesque, pourtant presque plus rassurant que son modèle. Rien que pour ça, ça vaut le coup d'oeil.
3,5
Publiée le 10 mars 2025
17 parce que les 16 précédents sont déjà morts, c’est son métier, il l’a choisit par inattention. Mais Mickey, 17e du nom, fraîchement sorti d’une imprimante 3D est décidé de ne pas subir le sort des clones précédents.
Bong Joon Ho cogne fort sur le capitalisme et ses petites mains sacrifiées et colle parfaitement à l’actualité en inventant un homme d’affaires hybridant Trump & Musk.
Il y a des monstres gentils renvoyant l’humain à son statut de bête stupide.
Et puis il y a aussi, pour mon plus grand plaisir, dans son premier rôle en anglais Anamaria Vartolomei, remarquée par le réalisateur coréen qui après avoir vu L’événement rêvait de la faire tourner, comment aurait-il pu en être autrement?
3,5
Publiée le 10 mars 2025
Peut-être quelques longueurs dans ce film qui dure 2H 20 mais Robert Pattinson est inspiré dans ce role a contre emploi et le script est original. Il m'a beaucoup rappelé Starship Troopers😉. J’ai aimé ma séance
3,0
Publiée le 15 mars 2025
Mickey 17 est un blockbuster plaisant. On ne s'ennuie pas et on s'amuse du caractère grotesque des situations représentées et des personnages. Mais de la part du réalisateur de Parasites, on pouvait aussi s'attendre à quelle chose de plus nuancé. L'idée de duplication humaine est l'objet d'un comique de répétition alors qu'il y avait moyen d'apporter une vraie réflexion sur le clonage. Ni philosophique ni engagé, Mickey 17 doit beaucoup à Robert Pattinson qui livre un numéro d'acteur burlesque là où Mark Ruffalo et Toni Colette en fond trop en incarnant des personnages extrêmement caricaturaux. L'ensemble n'est donc pas léger mais faire un blockbuster à 120 millions de dollars qui ressemble à une série B nous rend l'entreprise sympathique. A voir en déposant son cerveau à l'entrée.
3,5
Publiée le 4 mars 2025
Bong Joon Ho fait son retour après son triomphe avec Parasite. Avec Mickey 17, le réalisateur coréen aborde les inégalités de classes et le colonialisme comme à son habitude mais avec un ton d'humour noir et critiques vis-à-vis de certains dirigeants actuels (vous devinerez rapidement lequel). Cela fonctionne bien, d'autant que les acteurs se donnent à fond, notamment un impressionnant Robert Pattinson.
Mais si j'ai beaucoup aimé le début, je trouve que le scénario s'éprapille et se brouille à mesure qu'il brasse de nouvelles thématiques. Le film en vient à être alors moins agréable à suivre.
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