Film qui tient sur le jeu des acteurs et actrices secondaires, qui rend tangible et parfois haletant le récit policier. Policiers qui sont des personnages très décevants, tout comme l'actrice principale qui peine à créer de la variété dans sa performance.
Sympa mais sans plus. Un peu décevant pour Stéphane Demoustier après la jeune fille au bracelet. Les acteur.ices sont majoritairement bon. Par contre le scénario est vraiment léger et les motivations du personnage principale aussi. Elle accepte beaucoup de choses sans qu’on comprenne pourquoi. Le côté «pas à pas», (on accepte de faire un petit truc puis un plus gros, etc.) est théorique puisque l’action a l’air de se passer en quelques jours donc on a du mal à croire à ce mouvement. Du coup c’est toute la base du film qui interroge. Le ton du film se veut drôle parfois ce qui ne marche pas très bien. Bref, pas horrible... sympa mais sans plus.
Ce qui est orignal , c'est qu'on a deux histoires mises en parallèle avec deux temporalités différentes : Mélissa qui surveille une prison, et une enquête sur un meurtre à l'aéroport de Corse, jusqu'à ce que ces deux histoires se croisent vers les 3/4 du film. En cela, le scénario est très bien ficelé. A cela il faut ajouter un bon rythme qui fait qu'on ne s'ennuie pas, et la superbe interprétation de Hasfia Herzi. Dommage toutefois que le film ne comporte aucun message évident, politique ou sociétal, à la hauteur de sa prestation. Dommage aussi que la fin plus judiciaire semble un peu trop rapide, voire bâclée.
La Corse tel que l'on peut imaginer. On pourrait penser " cliché", que nenni, la prison ressemble à un club Med où de l'avis même de la directrice de la prison, " les détenus sont les gardiens des matons". Glaçant ! Tiré d'une histoire vraie, porté par la toujours excellente Hafsia Herzi, ce film coup de poing se vit comme un thriller passionnant, dans une dramaturgie proche d'une tragédie grecque où l'héroïne n'a pas le choix et courre à sa perte quels que soient ses choix.
En 2017, deux gangsters corses étaient abattus devant l'aéroport de Bastia. Parmi les personnes soupçonnées d'être impliquées, une surveillante de la prison locale de Borgo. Le film du même nom s'inspire vaguement de cette affaire. On y suit Melissa, matonne parisienne qui débarque fraîchement en Corse. L'acclimatation à l'extérieur est difficile, entre le climat chaud et le voisinage encore plus chaud. A l'intérieur des murs, Melissa découvre un étrange environnement, où sous l'apparence décontractée des détenus, la menace règne. Les amitiés qu'elle y fera changeront sa vie... "Borgo" parvient à se détacher des habituels films de prison en se plaçant en Corse, et en dressant un portrait peu enviable de l'île. Tout semble sous la coupe des clans de mafieux, qui ont le pouvoir de change la vie de chacun, et surtout des faibles. Néanmoins on est loin d'un ton complètement sinistre. S'il y a des moments de tension, Stéphane Demoustier injecte aussi de l'humour noir quand il s'agit de dévoiler le pouvoir des mafieux. Et aussi quelques jolis moment, dont cette reprise corse inattendue de la chanson "Melissa" ! L'ensemble est très bien porté par Hafsia Herzi, qui tente de garder un visage sévère et une posture professionnelle devant des types qui ont une influence redoutable, y compris juste dans sa vie privée. Son personnage est bien dessiné, affrontant des dilemmes de plus en plus difficiles. Tandis que la mise en parallèle avec l'enquête sur la fusillade en flash forward, certes classique, a le mérite d'éviter les lourdeurs dans le dernier acte, et de fournir une dynamique supplémentaire.
En corse, Une surveillante pénitentiaire va se rapprocher de la mafia locale. Un récit qui nous tient en haleine où s'entrecroisent une immersion au plus près des prisonniers et une enquête de police. La tension dans le dernier acte sera excacerbée par un habile montage jouant avec la temporalité. Hafsia Herzi nous montre une nouvelle fois son talent pour interpréter des personnages complexe après l'excellent "le ravissement".
Hafsia Herzi campe une surveillante pénitentiaire qui va, avec compagnon et enfants, fuir la grisaille de Fleury pour une mutation sur l'île de beauté. Surnommée "Ibiza", elle va se faire adopter par les prisonniers grâce à son empathie et aux petits services rendus. Seulement voilà, à trop "copiner" avec ceux-ci et le milieu, elle va se retrouver prise dans un engrenage qui va la dépasser. Stéphane Demoustier base son film sur un fait divers ayant existé et nous fait découvrir l'univers particulier de la détention de l'unité 2 de Borgo (assez déstabilisant, mais bon...). Hafsia Herzi impressionne par son adaptabilité à ce nouveau rôle et l'ensemble donne un résultat puissant.
Effrayant de vérité, Borgo témoigne du pouvoir moderne des clans regroupés ensemble en prison qui ont toute autorité pour agir à leur guise à l’extérieur. Le film retranscrit sans artifice et à travers d'images crues, la vie en prison telle que l'on ne pourrait l'imaginer. Le sujet pointe la solidarité des détenus corse et ce ne sont pas forcement les matons qui les surveillent. Pise dans un engrenage infernale, une jeune recrue se fera dépasser par les événements jusqu à atteindre sa vie privée.. La photographie est froide, crue, voire sordide, voilà la triste réalité du pouvoir en prison.
Stéphane Demoustier signe un nouveau film intéressant et subtilement complexe et construit, peu à peu, une belle collection de bons films ce qui est réjouissant pour lui certes mais surtout pour les spectateurs.
"Borgo" nous propose une vision complexe et fort réussie d' une gardienne de maison pénitentiaire atypique et excellemment incarnée par Hafsia Herzi , qui apporte une densité et une ambiguïté quant à son personnage.
Chapeau Hafsia Herzi !
Le scénario est élaboré et nous sommes mis en alerte progressive sur la trame qui se met en place autour du personnage interprété par Hafsia Herzi.
La manière de filmer épouse tout à fait la progression du film subtilement lisse puis ambigu puis analytique pour se clore au grand large .............
Le film analyse finement ce que vivent des détenus corses dans une maison d ' arrêt situe précisément dans cette très belle île méditerranéenne.
Ce film est sans musique et voilà un bon choix.
Les caméras bougent en plans séquences ou en travellings et, peu à peu , s ' installe un climat psychologique dense et intense.
« Nous, on n’oublie personne et personne ne nous oublie. » Gardienne de prison chevronnée, Mélissa sait comment s'y prendre avec les détenus, mais chaque prison à ses propres codes notamment en Corse où elle a été mutée pour démarrer une nouvelle vie. Comme le dit un détenu, "ce sont les prisonniers qui surveillent les gardiens" et tout ce qui s'y passe est inversé. Un service n'est pas rendu de façon désintéressée et l'opération séduction n'est pas anodine. À partir de là, c'est tout un engrenage impossible à arrêter qui se met en place... "Borgo" est plus qu'un film de prison avec Stéphane Demoustier qui utilise habilement les codes du thriller et du drame social pour parler du milieu carcéral, des méthodes du crime organisé corse et de la dette morale dans un récit simple, mais prenant grâce à un scénario dénué de futilités qui ne tombe jamais dans le sensationnalisme. La double temporalité n'apporte pas grand-chose, car l'intrigue est prévisible, mais je préfère encore ça à quelque chose de totalement linéaire. Bref, un bon et solide film porté par une remarquable Hafsia Herzi.
On ne peut pas dire que le film de Stéphane Demoustier fait la promotion de la corsitude ou du métier de surveillant pénitentiaire tant il fait éprouver une ambiance délétère et parfois menaçante. L'authenticité de la vie carcérale dans la prison de Borgo, sur les pas de Melissa, gardienne nouvellement affectée, et le réalisme humain qui caractérise à la fois le personnage d'Hafsia Herzi et les autres rôles créent les conditions d'un suspense longtemps indéfini. Pour autant l'enjeu du film est à l'évidence l'influence insidieuse de la criminalité corse qui s'exerce au coeur de la prison... Le suspense est psychologique, policier aussi puisque des séquences épisodiques en parallèle évoque une enquête à propos d'un banal règlement de compte.
Hafsia Herzi (dans un rôle à César?) incarne une jeune femme de caractère, tant dans son métier que dans son couple. Remarquablement dirigée (la direction d'acteurs est une vraie qualité du film), elle fait une composition brillante en surveillante ordinaire dont les paroles et le rapport aux détenus semblent constamment justes. L'intrigue est habilement construite, qui dévoile ses subtilités au fur et à mesure et concerne tout à la fois l'énigme policière et l'évolution ambigüe de Melissa. "Borgo" mérite sans doute mieux que ce déclamatoire et simpliste "meilleur polar carcéral depuis Le Prophète" ainsi que le vante l'affiche du film. Dernier détail à l'usage des amoureux de la Corse, le film n' a rien de la carte postale ni de la visite touristique.