« Le film « L’enfant sauvage » est une triste histoire vraie, d’un enfant capturé, marchant à quatre pattes comme un animal, par des paysans en été 1788 dans la forêt d’Aveyron ... Le réalisateur s’est inspiré des mémoires du Docteur Itard publié au début du XIXe siècle. Il joue également le rôle de ce docteur qui tente de ramener Victor, l’enfant abandonné, dans la forêt depuis des années, loin de la civilisation humaine. Il tente de l’éduquer. Entre le Docteur Itard et Victor, il y a une sorte de de relation père-fils. Il s’acharne sur son oralisation pour favoriser la communication et la relation avec les autres mais ses méthodes d’apprentissage sont dures, rigides voire cruelles ! Elles me révoltent ... On imagine bien la souffrance silencieuse de Victor vivant avec la peur des punitions ! Même s’il reconnaît que ses actions sont dures, Itard reste impassible face à leurs émotions ! Poignant, çe film ! L’évolution de l’enfant Victor est touchante ... qu’il s’agisse de développer ses émotions et ses sentiments et d’acquérir quelques gestes pour communiquer et surtout pour satisfaire ses besoins ... Selon le Docteur Itard, il doit absolument apprendre à parler, à discriminer les sons ... mais la question se pose : Est-il heureux ? Est-il épanoui ? Le scénario de ce film est bien construit, intéressant ! Fascinant ! Difficile à ne pas s’attacher à ce récit ! La scène où Victor regarde une bougie, est sublime ! Dans ce film, on a pu reconnaître un bâtiment : INJS, institut national des jeunes sourds à Paris ! Ça m’a fait drôle d’imaginer l’INJS à l’époque de la fin du 18ème siècle !
Un seul regret, c’est que le film soit court, seulement 1h20 ... il me laisse sur ma faim sur le devenir de Victor. C’est grâce à Google qu’on peut connaître ce qu’il devient, s’il sera intégré dans la société, s’il sera heureux : « L’apprentissage du langage est un échec. Victor avait des balancements typiques des jeunes autistes. Il finira par balbutier quelques mots, il ne parlera jamais. Il utilise quelques objets. Il reste totalement inadapté sur le plan social et sexuel. Plusieurs années s’écoulent. Victor devient un adolescent solitaire, pratiquement livré à lui-même dans un établissement de sourd-muets. Une femme Guerin s’occupe de lui dans les bâtisses délabrées d’un couvent abandonné où il vivra pendant 17 ans ». Victor meurt au début de l’hiver 1928, complètement oublié et sans avoir prononcé un mot. Son corps est jeté à la fosse commune. Eh bien, voilà la fin bien tragique qui suscite en moi un sentiment d’injustice ! Révoltant ! »