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QuelquesFilms.fr
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4,5
Publiée le 23 juin 2013
C'est l'un des films où Truffaut se livre le plus (son amour des femmes était connu), même si l'on sait que le cinéaste mêle toujours des souvenirs personnels, des histoires d'amis proches, des faits divers et de la fiction pure. À l'origine de l'histoire de Bertrand Morane (mais aussi de celle de Truffaut et de tout son cinéma), il y a l'enfance bafouée et l'amour mêlé de haine qu'il vouait à sa mère, peu aimante à son égard, impudique et adultère. Devenu adulte sans avoir vraiment quitté l'enfance (en témoigne son métier puéril, manipulateur de modèles réduits), Bertrand finit par ressembler à sa mère, multipliant les rencontres amoureuses. Complexe d'Oedipe non résolu, dirait docteur Freud, et recherche permanente d'un idéal féminin (et maternel) qui ne se trouve dans aucune femme en particulier mais dans la féminité en général. D'où cette fuite en avant, cet éloge de l'amour multiple... mais pas de la femme kleenex. Car le personnage principal du film n'est pas un Don Juan ou un Casanova qui abuse les femmes pour son propre plaisir et les jettent ensuite. Il les aime vraiment, il les aime toutes. Pour lui, elles ne sont pas interchangeables, elles ont toutes une beauté et des qualités qui méritent d'être appréciées. Voilà pourquoi il ne cesse de tomber amoureux (même si c'est plutôt "l'idée de l'amour" qui l'attire). Bertrand Morane est ainsi le Bob Morane de l'amour, aventurier de l'éphémère... mais héros solitaire et toujours inquiet. Il donne à la conquête féminine une importance de vie ou de mort. Les femmes sont garantes de son équilibre... et de l'équilibre du monde. "Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie." L'idéal serait de pouvoir les aimer chaque minute, chaque seconde. "Mais on ne peut pas faire l'amour du matin au soir, c'est bien pourquoi on a inventé le travail", explique un médecin... Entre psychanalyse et mythologie personnalisée du séducteur, L'Homme qui aimait les femmes est un film séduisant (même si le style a un peu vieilli). C'est un hommage intelligent et sensible à la gent féminine, au plaisir, à la jouissance de la vie. Bertrand Morane est croqué avec tendresse, humour et un peu de tristesse. Mais cet autoportrait de Truffaut (via Charles Denner, excellent en alter ego) se veut sans complaisance, l'auteur ne cachant pas ses obsessions, sa fragilité, sa lâcheté. Il se met à nu. "La plupart des gens ont le courage de vivre leur vie. Très peu ont le courage de la représenter", disait Godard.
Quoiqu'on en dise on peut être un dragueur invétéré et respecter les femmes. Et c'est exactement ce que démontre et prouve François Truffaut dans ce petit bijoux d'humour subtil et de sensibilité porté par un Charles Denner géant.
Une véritable ode à la gent féminine par un François Truffaut qui se reconnaît réellement dans ce personnage de "cavaleur".Tout l'intérêt de Bertrand Morane,c'est qu'il ne s'agit ni d'un séducteur,ni d'un apollon,ni d'un Don Juan.Il apparaît plutôt comme un homme névrosé,solitaire,qui ne se sent heureux qu'en la compagnie des femmes,qu'en faisant des rencontres fortuites sans cesse promesses de nouvelles exaltations.Une personnalité complexe et tragique auquel le stupéfiant Charles Denner prête ses traits.Voix grave et métallique.Oeil magnétique.Physique taillé à la serpe.Il est d'une beauté peu commune.C'est par sa manière de s'exprimer à la fois vibrante et littéraire qu'il conquiert toutes ces femmes(dont Brigitte Fossey et Nathalie Baye).Car ces dames ont besoin de se sentir aimées,appréciées,courtisées.Le scénario est exigeant,mais d'une richesse étonnante."L'homme qui aimait les femmes" décrit en somme une obsession quasi morbide,pour faire le deuil de drames affectifs passés.Avec énormément de lyrisme,Truffaut raconte l'amour pluriel,l'amour de la prose,la tristesse,la mélancolie et la mort.Le tout dans le Montpellier impersonnel de 1977.Un de ses meilleurs films.
Pour une fois ce n’est pas Jean-Pierre Léaud, dans la peau d’Antoine Doinel, qui sert d’alter-ego à François Truffaut mais c’est Charles Denner (déjà aperçu dans La mariée était en noir et Une belle fille comme moi) qui incarne un irascible charmeur à travers lequel on reconnait aisément le gout prononcé du réalisateur pour les plaisirs de la chair. Le choix de cet acteur, qui livre là sa performance la plus mémorable, et qui loin d’avoir un physique de playboy, renforce l’idée que les jeux de séductions passent davantage par de beaux discours subtiles que par une appartenance aux canons de la beauté. Le fait de passer par les mémoires qu’écrit le personnage principal pour narrer ses aventures, et en particulier ses multiples conquêtes amoureuses, permet d'adopter son point de vue, de justifier les nombreux flashbacks mais surtout de caractériser les multiples personnages féminins via une voix-off non pas didactique mais pleine de mélancolie et d’humour. La façon dont Truffaut, par le biais du personnage de Bertrand donc, déclare son amour inconditionnel pour la gente féminine, sous toutes ses formes, lui permet de signer son film le plus personnel et un de ses plus réussis, sur le fond comme sur la forme.
Il n'y a pas que dans les films policiers qu'on trouve des incohérences, les oeuvres à caractère intimiste en sont souvent remplis. C'est souvent génant ici, mais à partir de la rencontre avec Delphine, femme excentrique, et magnifiquement interprétée par Nelly Borgeaud, le film décolle et rassemble les morceaux. Truffaut fait passer sa passion des femmes à travers un style très littéraire, un sens du détail dans la description et la voix enchanteuse de Charles Denner. Une oeuvre certainement très personnelle, parfois agacante, Truffaut prêtant à toutes ces femmes trop de réactions masculines, mais qui parvient à envouter également.
Le lever de chapeau de Truffaut au début du film ne peut tromper personne; il s'agit d'un testament à une génération d'hommes et femmes, qui se trouve être la sienne aussi. Il émane une profonde tristesse de ce film au rythme parfois proche de la comédie où l'auteur d'un livre-tombe achève son parcours (presque) dans les bras de la femme qui a rendu la possibilité d'éditer son livre. Tristesse dérivant du fait que les hommes ne seront jamais des mères? C'est ce que semble suggérer la conclusion de la scène avec le médecin, et cette amertume revient de loin en loin chez Truffaut. Je ne vais pas faire la tartine habituelle sur Denner (qui la mérite pourtant), je reviendrais juste sur le personnage le plus borderline du film - Delphine, incarnée ici par Nelly Borgheaud. Dans leurs scènes communes un génie irradie, le génie de l'être-acteur, entre celui qui a été élu et celle qui brûle de se consumer. L'issue sera violente avant de se pacifier ex abrupto.
Truffaut est trop souvent un faiseur anecdotique et dans ce film cela saute aux yeux.C’est agréable et fort bien joué mais cela ne vaut pas tripette.Il n’empêche que certaines séquences restent dans les mémoires comme l’enterrement bien entendu mais aussi la dame excentrique (Delphine:magnifique commedienne Nelly Borgeaud) qui dit “Est ce bien raisonnable” et qui passe son visage par la fenêtre de la voiture pour perdre ses compromettantes couleurs.Ce que je retiens aussi c’est lla somptueuse apparition de Brigitte Fossey et si des gens doutent de sa beauté et de son charme :qu’ils aillent l’admirer ici...Bienheureux Charles Denner.
. Dommage que ce bijou soit altéré par quelques petites vilaines longueurs, sinon c'est une merveille, et aussi une leçon de vie car, oui on peut aimer les femmes, plein de femmes en les respectant, n'en déplaise à certaines féministes. Les femmes dans ce film sont particulièrement en forme et en beauté : Brigitte Fossey et son sourire craquant, Nelly Borgeaud, complètement déjantée ou encore Sabine Glaser en coquine de charme… Quant à Denner il est exceptionnel, même s'il sera encore meilleur dans "Robert et Robert" de Lelouch. Un film empreint de respect, de tact, de poésie, de tendresse et d'amour des femmes, avec juste ce qu'il faut d'humour. Quant à ceux qui se livrent à des analyses psychanalytiques à deux balles sur le personnage incarné par Denner, ils me font rire.
Le Truffaut que j'aime, celui qui sait nous émouvoir et nous passionner avec des histoires d'amour à la fois alambiquées mais réalistes, le Truffaut qui nous a aussi offert les inoubliables "Jules et Jim" ou encore "Baisers volés". Choisir de nous présenter une flopée de petites histoires d'amour est une orientation évidemment judicieuse. Prendre Charles Denner pour jouer le rôle principal ne l'est pas moins. Son timbre de voix envoûtant et sa fière allure font de lui "the right man in the right place". Le fait de n'attribuer que 3,5 étoiles est purement subjectif, c'est peut-être parce que Truffaut cherche à imbriquer une histoire dans l'histoire, "racontons la biographie du mec qui rédige sa biographie", il y a quelque chose de factice dans tout ça. Mais rien de rédhibitoire.
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3,0
Publiée le 24 juillet 2010
Loin de François Truffaut, l'idèe de faire de ce Bertrand Morane un Don Juan! En aucun cas, il ne veut que cet homme ait un physique de jeune premier! Cela rendrait son hèros trop odieux! Et trop facilement sèduisant! il ne fallait pas non plus quelqu'un qui serait trop content de lui! Alors, c'est pour l'excellent Charles Denner, et pour lui seul, qu'il ècrit avec Michel Fermaud et sa fidèle collaboratrice Suzanne Schiffman "L'homme qui aimait les femmes"! En ècoutant son interprète et sans même le lui avouer, Truffaut à l'idèe d'un homme qui ne vivrait qu'à travers les yeux, les seins, les jambes des femmes! Un collectionneur qui se passionnerait pour l'amour physique! Les actrices se succèdent: Nathalie Baye, Brigitte Fossey, Nelly Borgeaud, Geneviève Fontanel et enfin Leslie Caron...Elles incarnent toutes, à leur manière, l'un des aspects de la fèminitè! Elles se complètent et aucune ne fait de l'ombre à l'autre car Bertrand les aime toutes pour des raisons diffèrentes! Un vrai film culte et l'un des scènarios les plus littèraires de Truffaut! Normal puisque c'est aussi l'histoire d'un homme qui ècrit un livre...
Comme la plupart des grands films de François Truffaut, "L'Homme qui aimait les femmes" est une oeuvre tendre, légère mais parfois grave, intelligente et très souvent imprévisible. On sent vraiment derrière la caméra un oeil affectueux envers le sexe féminin mais aussi envers le personnage principal dont le réalisateur a sans conteste mis beaucoup de lui-même. Il est inutile de le préciser étant donné qu'il l'ait toujours mais, entouré d'un très beau casting féminin, Charles Denner est merveilleux dans le rôle-titre et le film doit autant à lui qu'à la finesse de l'écriture et de la réalisation. Un des meilleurs films de son immense réalisateur qui est peut-être le plus bel hommage qu'un cinéaste ait rendu au beau sexe.
Truffaut sur un sujet qui connait plus que bien. L'amour et les femmes. Lui-même au-delà de son métier porta comme étiquette d'un homme étant un glouton de la gente féminine. Pour son époque, L'homme qui aimait les femmes dérangea le parti féministe, et puis comme il est bon de déranger. L'acteur Charles Denner est la vague du film, il narre ses tribulations de passion souvent en voix-off, une voix délectable avec des textes savoureux. Selon votre passé, votre vie, vous pouvez vous y retrouvez dans son personnage, c'est mon cas. Nous allons terminer par les demoiselles, car votre regard croisera Brigitte Fossey, Geneviève Fontanel et Nathalie Baye. On se laisse glisser dans ce chef-doeuvre comme notre main qui glisserai le long des jambes d'une femme.
Truffaut remonte dans mon estime avec ce film où l'on suit le parcours de Bertrand, interprété avec brio par l'excellent Charles Denner, véritable amoureux de toutes les femmes ce que souligne une très belle voix-off et une mise en scène bien pensée mais à la photographie bien trop terne ce qui ne sert pas pour mettre en valeur les femmes. Le film est plutôt bien écrit et le rythme ne permet pas à l'ennui de s'installer.
Produit en 1977, ce film n'a pas pris une ride aujourd'hui (2014) ! Assurément un des plus beaux de François Truffaut dans ce récit où il se décrit lui-même : le réalisateur aimait les femmes jusqu'à être séduit follement par ses actrices. Et à choisi ici dans cette auto-biographie Charles Denner pour le représenter : un acteur au grand talent dans un rôle qui lui a valu un César bien mérité en 1978. Et Brigitte Fossey est superbe de féminité, de sensibilité et colle vraiment à un personnage qu'on croirait (et qui aurait été) écrit pour elle. Bref, l'alchimie du cinéma fait son oeuvre et on craque devant la séduction de toutes ces femmes qui défilent dans le film. Bref, j'ai adoré ! Truffaut aimait-il Hitchcock ? En tout cas, un clin d'oeil à son intention ? on voit apparaître le réalisateur nouvelle-vague fugitivement au début de l'aventure, comme le faisait le maître du suspense dans les siennes. Dommage pour nous, pour le cinéma que Truffaut soit disparu si tôt ! Pour les femmes probablement aussi... willycopresto
Un Truffaut comme on l'aime : ambitieux, intelligent, émouvant, passionnant et même poétique. L'homme qui aimait les femmes est un grand film de part son scénario et sa mise en scène originale. Bel hommage à la femme.