Bon, un film que je surnote peut-être un peu à cause de son âge, et qui tournerai probablement plutôt autour du 3.5, mais qui reste quand même un des incontournables des années 80, initiateur d’un personnage mythique. Mais un film qui a mal vieilli globalement.
Le casting est bon, et Lambert trouve là un de ses deux rôles phares avec Tarzan. Il n’est pas très brillant pourtant, mais il arrive à rendre son personnage attachant, humain, et c’est déjà un bon point. Son jeu reste tout de même limité, il n’est clairement pas au niveau de Greystoke ici, quoiqu’on en dise. Niveau seconds rôles c’est Clancy Brown qui arrache la palme, il vole même sans difficulté la vedette à Lambert à l’occasion. Cabotinant à outrance, il offre un méchant cartoonesque et totalement déjanté qui est juste hallucinant. Surement un des méchants les plus allumés du cinéma, et qui nous gratifie de passages jubilatoires. En plus Brown arrive à rester crédible, incroyable. Pour le reste Connery nous fait une apparition. Ça reste un acteur charismatique en général, ici c’est le cas, mais sa présence n’apparait pas comme vraiment essentielle en fait. Côté casting féminin l’héroïne est honorable, Roxanne Hart, mais son personnage manque de solidité.
Le scénario part sur une idée très habile et astucieuse, mais je crois que le film aurait gagné en cohérence s’il avait envisagé une suite. Cela aurait permis au métrage de mieux digérer toute sa mythologie, et d’offrir quelques choses de moins elliptiques, notamment pour la partie dans le passé. Reste que l’idée est là, et le déroulé efficace. Le film n’est pas ennuyeux, il y a des moments forts, l’abattage de Clancy Brown permet de ne pas être trop dans le sérieux. D’ailleurs il y a pleins de moments assez drôles dans le film. Au bout du compte c’est prenant, même si Highlander a, comme je le disais, prit un coup de vieux esthétique qui feront tilter pas mal de spectateur sans nul doute.
Comme la plupart des films de Mulcahy en fait, Highlander a en effet mal vieilli. Il y a des décors vraiment très kitsch (les rochers en carton de la tour), des effets visuels dépassés pour la plupart et que ne compensent pas totalement des effets pyrotechniques nettement meilleurs. La photographie aussi fait très vieillotte, et c’est souvent caractéristique des films des années 80. Alors on pourra trouver que cela patine le film, mais au final ca le dessert niveau crédibilité. D’autant que la mise en scène de Mulcahy est aléatoire. Parfois survolté et percutant, il y a des morceaux d’une rare fadeur (le combat entre écossais par exemple). A son avantage il faut cependant souligner des paysages naturels très réussis, les effets pyrotechniques déjà évoqués, et une ambiance sombre et urbaine que les films d’aujourd’hui ont souvent du mal à retranscrire. Il faut aussi ajouter l’élément phare du métrage : sa musique. Elle pourrait baigner tout le film que cela ne serait pas gênant tant c’est une grande réussite, et il a quelques thèmes géniaux, comme le Who wants to live forever, qui accompagne un des passages les plus mémorable du métrage. Bref, du lourd en la matière.
Aussi Highlander n’est clairement pas un chef-d’œuvre, il a des défauts. Maintenant l’originalité de son scénario, son ambiance très particulière, le fait aussi que beaucoup de ses défectuosités sont liées à son âge (bientôt trente ans) et à un budget surement pas à la hauteur des ambitions du réalisateur, m’amène à lui donner 4. Je crois comme je l’ai dit qu’un 3.5 seraient plus justes, mais ce film reste marquant.