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74 abonnés
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3,5
Publiée le 30 août 2024
"Alma se prend d’intérêt, puis d’affection, pour une inconnue, Mina. Tout les sépare a priori, sauf cette activité récurrente : se rendre au parloir de la même prison, où chacune tente de garder le contact avec son détenu de mari."
Pour la deuxième fois de l'été, après le film d'André Téchiné, les très grandes Hafsia Herzi et Isabelle Huppert se retrouvent ensemble devant la caméra.
Le film aborde avec pertinence les questions de rapports de classe et de sororité, à travers cette amitié tout à fait improbable entre ces deux femmes que tout semble éloigner. Ces thématiques et la mise en scène rappellent nécessairement Chabrol.
L'on déplorera, en revanche, un énième rôle pour Isabelle Huppert de femme détachée et libre sur laquelle tout semble glisser, qu'on a l'impression de l'avoir vu jouer mille fois déjà. Heureusement, son personnage évolue et l'actrice lui apporte une complexité bienvenue, tout en mélancolie, entre force et vulnérabilité.
Aussi, le film a le mérite de déconstruire les clichés en ne tombant dans la facilité de ce à quoi on pourrait s'attendre avec pareille histoire de départ, mais le scénario manque parfois de crédibilité et tout ne sonne pas toujours très juste, notamment lorsque le film emprunte la voie du thriller, genre avec lequel la réalisatrice semble moins à l'aise.
En résumé, La Prisonnière de Bordeaux est un film qui se suit avec intérêt, notamment grâce à ses deux immenses interprètes, mais qui n'embarque jamais totalement, un peu à l'image de ces plats dont les ingrédients sont excellents mais qui une fois cuisinés paraissent un peu fades.
A priori, Alma, une grande bourgeoise bordelaise, et Mina, une prolo de Narbonne, ont peu de chances de se rencontrer et, encore moins, de nouer des liens, sinon d'amitié, du moins de sympathie. Toutefois, le fait que ces deux femmes aient leur mari dans la même prison de Bordeaux et que Mina se soit trompée dans la date de la visite "parloir" à son mari peut arriver à créer les conditions d'une telle rencontre. Bien entendu les faits qui ont abouti à l'incarcération de Nasser, le mari de Mina, et de Christopher, celui d'Alma, étaient de nature très différente : un vol de bijouterie pour le premier, la mort de deux personnes fauchées par sa voiture alors qu'il avait un peu trop bu un soir de congrès pour le second, médecin réputé. Lorsque Alma accueille Mina chez elle pour qu'elle soit plus proche de la prison où croupit son mari, les différences de classe sociale apparaissent au grand jour, par exemple avec Cristina, la bonne d'Alma, qui se sent proche de Mina et qui se réjouit que cette française soit capable de reconnaître son accent tchèque, la patronne de la teinturerie où travaille Mina étant également d'origine tchèque. Par exemple lorsque des membres de la "bonne" société bordelaise, invités par Alma, prennent Mina pour une employée de maison fraîchement engagée. Il est dommage que ce film sur le sujet très intéressant des rapports entre classes différentes, film présenté à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes 2024 et remarquablement interprété par Isabelle Huppert et Hafsia Herzi, pâtisse d'un trop grand nombre d'invraisemblances.
Le pitch laissait présager une situation intéressante. D'autre part, j'apprécie beaucoup les actrices principales. Et puis, patatras... Qu'est-ce qui ne fonctionne pas ? Le scénario, bien sûr. On n'y croit pas. Les personnages sont mal campés et stéréotypés. Certaines situations sont artificielles et bancales. Ca manque de fluidité. C'est comme si l'histoire avait été écrite par plusieurs personnes qui avaient chacune une vision différente de l'histoire et que le résultat était le résultat d'une négociation. Dommage.
Très bon film qui aurait pu s'appeler l'argent ne fait pas le bonheur, c'est un film assez dur psychologiquement qui est bien interprété par les deux actrices principales chacune bien dans leur rôle.... Un vrai bon film sur le mal intérieur si commun que l'on soit riche ou pauvre
Film vu en avant-première à l’UGC ciné cité. Les Halles. C’est l histoire d’une amitié improbable entre deux femmes que tout oppose et qui se rencontrent au parloir d’une prison, leurs conjoints respectifs étant détenus. C’est un film ouvert qui pose des questions sans toujours en donner les réponses et notamment celle de savoir qui est « la prisonnière de Bordeaux »…
Si le nouveau film de Patricia Mazuy n'a pas la sidérante noirceur de "Bowling Saturne", ni l'étrangeté bourrue de "Paul Sanchez et revenu" et qu'il déploie un scénario plus linéaire, on y retrouve néanmoins l'acuité du regard, tranchant comme une lame, le goût du pays, pas trop chabrolien pourtant (quand bien même on peut furtivement penser à "La Cérémonie"), le théâtre humain y est trop ouvert et trop grave, sans nul effet de mode, ni clin d'œil, ni second degré. À cette aune, le jeu de Hafsia Herzi impressionne durablement, tout en droiture butée, comme un scandale pétrifié de l'injustice sociale.
j'ai rarement ressenti autant d'ennuis et de détachement devant un film avec Isabelle Huppert. Une mise en scène insipide, des actrices en roue libre. J'ai longuement résisté pour éviter une sortie de salle en cours de projection, ce film est un ratage de A à Z, les nombreuses critiques qui encense cette prisonnière invisible ont dû glisser dans un profond sommeil. Même les meilleures ont des ratés.
Porté par son duo d’actrices Huppert / Herzi, la relation improbable de ces personnages parvient finalement à trouver une tension intrigante. Plus classique que l’exceptionnel Bowling Saturn, le précédent film de Mazui
Un calvaire. Ce dernier opus de Patricia Mazuy est une chape de plomb prévisible, mécanique faite pour martyriser le spectateur. Isabelle Huppert et Hafsia Herzi font, en vain, des efforts surhumains. Elles sont toutes les deux barbantes et usées jusqu'à la corde. Mais le pire, c'est cette réalisation moisie, aigre, avariée qui ôte toute poésie et rend le film sordide et d'une laideur rarement atteinte.
Le nouveau film de Patricia Mazuy commence plutôt bien. On est à la fois intrigué et charmé par la rencontre entre la bourgeoise Huppert et la prolo Herzi (je caricature à dessein, car le film, d'une certaine façon, le fait aussi).
Malheureusement, le charme n'opère que quelques minutes. La mise en scène lourdingue, le scénario écrit avec des moufles (François Bégaudeau fort peu inspiré sur ce coup), l'invraisemblance des situations (la scène de cambriolage est l'une des plus ridicules vues depuis longtemps), le manque de connivence entre les deux actrices, l'accumulation de clichés et de caricatures, le manque de relief des personnages secondaires, rendent assez rapidement le film insupportable.
D'une comédie légère est pétillante, Patricia Mazuy passe à un thriller social auquel on ne croît pas : c'est un échec complet.
J'ai trouvé la réalisatrice Patricia Mazuy beaucoup plus inspirée dans son précédent film , "Bowling Saturne" , non pas que le film soit là mauvais , j'entends par là qu'il ne m'a pas ennuyé , mais malgré tout moyen faute à des incohérences , notamment une assez flagrante , et dans l'ensemble assez mal joué un peu comme si les protagonistes récitaient leurs textes , chose assez surprenante venant de Hafsia Herzi et Isabelle Huppert ! ...
Avoir Isabelle Huppert et Hafsia Herzi au casting aurait dû être un gage de qualité, et pourtant... Dans La Prisonnière de Bordeaux, elles incarnent chacune l’épouse d’un détenu, et les aléas du parloir les amènent à se rencontrer. Bien que la condition de leurs maris soit similaire, leurs vies sont diamétralement opposées. D’un côté, Alma, une bourgeoise solitaire, et de l’autre, Mina, une jeune mère de famille issue des quartiers populaires. Sans surprise, Isabelle Huppert et Hafsia Herzi sont impeccables. Elles se retrouvent après avoir déjà partagé l’affiche cette année dans Les Gens d’à côté d’André Téchiné. En revanche, tout ce qui gravite autour d’elles laisse à désirer. Patricia Mazuy fait tomber son film dans tous les stéréotypes possibles et imaginables sur ces milieux sociaux. Que ce soient les personnages, les dialogues ou encore le déroulement de l’histoire, tout manque cruellement de nuance. Il est donc difficile de prendre plaisir à voir ces deux actrices de talent réunies.
Le précédent film de Patricia Mazuy, Bowling Saturne, a marqué par sa noirceur et sa violence, voire choqué certains, et il est légitime que la cinéaste traite aujourd'hui, avec La prisonnière de Bordeaux, un sujet moins extrême, quoique le contexte de l'antagonisme de classes ne soit pas anodin. Seulement, il est abordé à travers la relation de deux femmes, d'âges et de statuts très différents, dont le seul point commun est d'avoir un mari en prison. S'engage alors, pour ces "amies de parloir", une relation qui évite soigneusement tous les poncifs, en jouant même, à l'occasion, entre une grande bourgeoise dépressive et une jeune mère issue des cités. Le film n'est dupe de rien, notamment des limites d'une amitié a priori incongrue. La trame policière qui innerve en partie le récit n'est en revanche guère probante et n'est pas loin de gâcher l'impression générale laissée par le long-métrage. Même sentiment pour le dénouement que l'on aurait peut-être aimé un peu plus original. Quoi qu'il en soit, l'interprétation constitue sans discussion le point fort de La prisonnière de Bordeaux. Le duo composé de Hafsia Herzi et d'Isabelle Huppert fonctionne à la perfection, la première aussi impeccable que d'habitude et la deuxième, au sommet de son art, indépassable dans un rôle riche en nuances et en ironie.
Où est passée la singularité du cinéma de Patricia Mazuy, son délicieux décalage ? Ici c'est au mieux léger, au pire vide, y compris cette pseudo-intrigue policière assez ridicule. Très très étonnant quand on voit la liste des coscénaristes. Et quelque chose m'a troublé : les rires des spectateurs, car chez moi pas l'esquisse d'une manifestation de joie. Probable que la dimension comique de ce qui est présenté comme un drame (J'ai quand même vérifié, on ne sait jamais) m'ait échappé. 1h48 d'un certain ennui donc, ennui ou absence d'investissement que j'ai cru percevoir jusque chez les deux têtes d'affiche du casting, pourtant rutilant sur le papier.
Bien peu d’intérêt : un jeu d’actrices au départ et jusqu’à la moitié du film assez sympathique même si sans grand relief, car de fait le scénario se révèle particulièrement indigent. Comble de notre malheur : les 10 dernières minutes qui sont franchement les plus décevantes.