Lors d’un séjour en Toscane, deux familles, l’une du Danemark et l’autre des Pays-Bas, se lient d'amitié. Quelques mois plus tard, les danois sont invités à passer un séjour chez les néerlandais mais rien ne va se passer comme ils l’avaient imaginé…
Ce qui est prodigieux avec Christian Tafdrup, c’est qu’il parvient en un rien de temps à créer un climat anxiogène, ce qui nous met véritablement mal à l’aise face aux situations qui se déroulent sous nos yeux. Et la force du film réside véritablement là-dedans, être parvenu à maintenir pendant toute la durée du film, ce sentiment désagréable et persistant de gêne, celui de ne savoir où se mettre tant on se sent de trop.
On se retrouve comme pieds et poings liés face aux protagonistes, avec d’un côté, une famille danoise tout ce qu’il y a de plus agréable et courtoise et de l’autre, une famille néerlandaise, bien sous tout rapport en apparence, mais dès que le vernis se craquèle, laisse apparaître leur véritable visage et cette amitié en apparence banale finit par devient toxique.
Speak No Evil (2022) fait l’effet d’une petite bombe et vient mettre à mal la passivité et par ricochet, ceux qui la subissent, comme en témoigne cet échange lourd de sens « Pourquoi vous nous faites ça ? Parce que vous nous avez laissé faire. ». C’est particulièrement glacial, prenant et jusqu’au-boutiste, le tout, superbement incarné par Morten Burian (Bjørn) & Fedja van Huêt (Patrick).
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