Bon film ! On pourrait passer à côté mais il ne faut pas. Le début peut paraître un peu lent, mais la suite laisse bien des surprises pour notre plus grand bonheur.
Le titre français de "Speak no evil" est peut être encore plus adapté : Ne dis rien. Comme ce couple de bourgeois danois qui va accepter l'invitation pour rejoindre un couple de Néerlandais rencontré en Toscane. Chez eux, les Danois vont être confrontés à des attitudes qui vont les déstabiliser, mais vont passer, pour ne pas paraître péremptoire. C'est aussi Abel, l'enfant des Hollandais qui ne dis pas un mot. Le malaise va croissant jusqu'à un twist (mémorable) qui plonge dans l'horreur avec un calme glaçant. C'est brillant, profondément déstabilisant, et je n'en dis pas plus.
Très bon film . Glauque a souhait, ambiance malhaisante. Ici pas d'effets spéciaux, ni de screamer. Et pourtant la lenteur nous entraîne peu a peu dans un récit diabolique mais qui pourrait arriver dans le réel.
Un film assez schizophrène, entre une progression psychologique et pesante plutôt bien gérée, mais contrebalancée par des réactions incohérentes du couple danois. Et quand la révélation arrive, sa mise en pratique est trop grossière et peu crédible pour convaincre, d'autant plus quand ses victimes ne font absolument aucun effort pour s'en sortir, acceptant leur sort sans se rebeller (instinct de survie : zéro). spoiler: En même temps, si c'est comme ça qu'ils "défendent" leur enfant, peut-être qu'ils méritent ce qui leur arrive.
Bref, un film dépeignant notamment les conventions sociales avec un certain potentiel, mais parasité par des décisions parfois trop absurdes et une partie finale fataliste et totalement passive pour m'emballer comme il aurait fallu.
Un film qui dans.un premier temps vous met mal à l'aise et c'est son but fini par vous écœuré par la non réaction des acteurs et on se retourne à subir des scènes sans comprendre pourquoi en étant frustré. A ne pas regarder saus si vous voulez jouer avec votre malfaisante.
Cela fait du bien de voir enfin un vrai film d’horreur. Le film, pourtant banal au début, devient plus qu’intéressant. Le « plot twist » est le meilleur que j’ai pu observer dans un film d’horreur. spoiler: Il suffit d’être attentif pour comprendre en une fraction de seconde le malheur qui s'abat sur cette famille lors de la scène dans la grange. La première fois que je l’ai regardé, je me suis posée des milliers de questions à la fin du film. Ce film n’est pas un film d’horreur banal. Dans les films d’horreur classiques, le spectateur sursaute ou a simplement peur pendant le film. Mais l’horreur de « Speak No Evil » réside dans sa simple cohérence avec la réalité, le fait que cette situation puisse exister.
Rien de tel qu'un canevas universellement connu ou expérimenté (un repas de famille, des vacances ici ou là, une rencontre entre untel et untel) pour ensuite transformer la séance en moment d'inconfort. Christian Tafdrup en propose sa variante - un couple et son enfant sont invités un week-end chez une autre famille - et la mayonnaise prend facilement la première heure.
Reposant sur le principe d'identification et des convenances partagées, Ne dis rien glisse de petits coups d'épingles au milieu d'instants les plus anodins pour constamment dérouter Bjørn et Louise (et nous avec). Il faut les encaisser semble-t-il, et c'est sur ce point que Tafdrup marque des points, en nous renvoyer à la face ces petites choses de la vie qu'on survole pour maintenir les apparences ou la paix. Non pas que le film se montre moralisateur, il est même assez proche d'un Funny Games de Haneke. Mais il veille non pas à s'approcher de la ligne rouge, mais à regarder jusqu'où il peut la déplacer. Le malaise grandit autant par le comportement erratique des hôtes que l'attitude plus ou moins conciliantes des invités et de ce que le spectateur projette sur ces derniers. En fonction de l'expérience, chacun fixera sa limite. Selon ce même principe, le dernier acte divisera c'est certain. Certains admettront la bascule dans l'épouvante, d'autres la jugeront aussi brutale qu'incongrue. Il faut dire que la multiplications de décisions incohérentes avec en point d'orgue ce final nauséabond, Ne dis rien tourne le dos à une possibilité autrement plus intéressante d'une lente contagion d'un des personnages principaux. À l'inverse, Tafdrup assume de les mener tous deux nulle part, ce qui choque non pas par son nihilisme mais par son incohérence et sa violence gratuite. Au point de fragiliser l'entièreté du long-métrage. Un remake américain est déjà en route sous l'égide de Blumhouse. Gageons qu'il saura emprunter une autre voie pour donner du relief à un concept suffisamment évocateur mais gâché par une dernière ligne droite en forme de cul-de-sac.
Quelle horreur. J'ai été tendu durant l'ensemble du film et le climax est tout simplement atroce. Cette réalisation est incroyable de maîtrise. Je n'oublierai jamais ce film qui ma marqué au fer rouge. Si un remake est prévu, j'ai malheureusement des doutes sur sa qualité par rapport à l'oeuvre originale. Mais pour les amateurs du genre, il faut voir ce film danois. Hallucinant de cynisme, violence et tension. Glaçant !
Ce fut une très bonne surprise. Ce film m'a laissé sans voix ! L'intrigue est originale et la réalisation vraiment intéressante ! Le malaise est palpable en regardant ce film !
Un film dur avec une histoire sordide, bien interprété et à la réalisation soignée. L'ambiance sonore/musicale est bien travaillée. Le scénario arrive à nous tenir en haleine.
En revanche l'écriture des protagonistes est le gros point faible de ce film. Ils sont assez souvent antipathiques tout au long du film, et à la fin leurs réactions/intéractions face au danger sont très décevantes voir risibles. J'ai eu du mal à éprouver de l'empathie au final pour eux (les parents) tellement ils étaient spoiler: peu combatifs voir complètement soumis à leur bourreaux, en particulier après avoir vu leur fille se faire mutilée et kidnapée. Sans oublier la réaction du père qui découvre le projet sordide de leur hôte et qui dans leur fuite, "oublie" de dire à sa famille "attention ils sont dangereux" et donc laisse sa femme et sa fille se faire embarquer de nouveau par les antagonistes... Incroyablement stupide et inexplicable. Bref un bon potentiel mais gâché par ce dernier point 2,5/5.
Un thriller malaisant rappelant pas mal Funny Games de Hanneke dans lequel on s’aperçoit rapidement que la gentillesse n’est pas nécessairement une qualité face à certaines situations. L’atmosphère est bien tendue et le climax hérisse le poil, j’aime l’idée par laquelle on se demande sans cesse jusqu’où cela va aller, et à quel moment ça va véritablement déraper. Et lorsqu’on y est, les images marquent bien sûr mais j’ai fini par être prodigieusement agacé par ce couple sans aucune réaction, ça finit par sembler vraiment improbable. Et c’est dommage, parce que l’idée fonctionnait bien jusqu’à ce que ça bascule quelque peu dans le grand-guignol. Quoi qu’il en soit, si le rythme ne vous rebute pas, il y a un bon petit moment d’angoisse à s’offrir ici, et puis la dernière partie, malgré l’exagération reste longtemps en tête …
Ceux qui trouvent le moyen de mettre plus de 3 étoiles à "NE DIS RIEN" sont d'une générosité et d'une tolérance absolument confondantes ! Je suis parfaitement conscient que la passivité dont les deux protagonistes principaux font preuve face aux atrocités dont ils sont victimes est en corrélation avec le titre même du film. Je suis parfaitement conscient qu'il s'agit d'un parti pris assumé du réalisateur qui entend dénoncer par son "oeuvre" le caractète excessivement polissé des populations nordiques (à un point tel que celles-ci sont dans l'incapacité de réagir de manière cohérente face au danger qui les guette). Néanmoins, cela ne saurait justifier la manière dont nos deux protagonistes se soumettent (sans broncher ni se défendre un seul instant) aux supplices qui leurs sont infligés par leurs bourreaux. C'est d'autant plus regrettable que l'ambiance malsaine et oppressante du film est savamment orchestrée dans un premier temps ... avant que le réalisateur ne cède à la facilité d'une conclusion précipitée et baclée durant laquelle nous voudrions nous faire croire que deux personnes s'avancent docilement (avec courtoisie et déférence ...) vers le sort funeste qui leur est de toute évidence réservé. Même les sévices infligés à leur fille ne suffisent pas à provoquer chez nos protagonistes une once de réaction ou de rébellion, leur politesse "nordique" ayant finalement laissée place à une résignation et à une soumission totale. Ne m'étant jamais retrouvé dans une situation similaire à la leur (dieu merci) je n'aurais pas la prétention de prétendre savoir comme nous réagirions nous-même dans pareille situation. Mais je ne peux m'empêcher de penser que l'instinct de survie et de conservation propre à chaque individu entraînerait nécessairement une réaction minimale face à une mort inéluctable. Le film est à ce point excessif dans ce qu'il prétendait démontrer que c'est tout juste si nos deux protagonistes n'auraient pas pu remercier leurs bourreaux avant qu'ils ne les mènent à l'échafaud ! L'idée initiale est excellente et la mise en scène irréprochable, mais le film souffre incontestablement des excès de son propos présumé, lequel retire finalement à l'intrigue et aux personnages TOUTE crédibilité. La promesse était belle mais le désastre majeur et sans équivoque, à mon sens. Par conséquent, mettre plus de 2 étoiles me, parâit personnellement impossible !
Personnellement j'en aurais bien encore repris du malaise. Pour moi on est presque dans la satire : être trop civilisé peut être dangereux pour la survie. Quelqu'un a fait la comparaison avec Funny games. J'ai aussi pensé aux films de Lanthimos. C'est une description clinique de l'impossibilité de se défendre . Le mot glaçant est bien souvent utilisé mais ici, pour moi, ce sont les victimes qui le sont. Un film effrayant mais utile.