Coup de coeur pour ce film tout en douceur qui questionne sur la mort, la vie et la liberté. Tout est d'une grande fluidité, et joué avec beaucoup de subtilité. Les deux acteurs sont merveilleux et offrent des scènes de cinéma qui restent longtemps en mémoire. La vie parisienne plante le décor de la souffrance d'un couple face à la maladie. L'amour impossible, les corps qui ne se trouvent plus, l'amour qui reste, malgré tout. Seules contre la violence de la maladie. Mais rien est comme avant. La tension, la détresse s'accumule. Il faut partir, fuir, recommencer. Abandonner ceux qu'on aime ? Peut-être. C'est un choix à faire. C'est le choix qu'elle fait. Petit à petit, l'héroine du film comprend qu'elle doit partir pour continuer à vivre, arrêter de faire face au regard de ceux qui étaient ses amis, mais ne la comprennent plus. Elle se lance direction la Norvège et ses grands espaces. Ce n'est pas facile. Les faiblesses physiques la fatiguent, mais elle s'accroche, en dépit de tout. Une fois qu'elle fait le choix de partir, elle reprend en main sa destinée, décide qu'elle ne voudra pas une transplantation des poumons, décide de ne plus subir la maladie, remet en question sa relation avec celle qu'elle aime. Le film parle de l'émancipation, par la maladie, grâce à la maladie. Le personnage d'Hélène part faire le voyage qu'elle avait toujours rêvée de faire. Elle parle avec Matthieu, qui souffre, ne la comprend pas. Mais qui va faire le choix d'écouter, de comprendre, jusqu'à la laisser vivre sa vie seule. Par amour pour elle. Preuve d'amour ultime. La scène de la dispute, dans la magie des fjords norvégiens, puis de la reconquête du corps, se vit comme une libération autant que d'un adieu. Elle nous livre une formidable réflexion sur le couple et ce qui nous fait Homme. Jusqu'au bout.