Crazy Barbant. Elizabeth Banks, après son remake de Charlie's Angel pas franchement réjouissant, remet le couvert avec un film qui aimerait bien être le délire de l'année, mais qui n'y arrive jamais. Si Elizabeth Banks nous enfume bien au départ (avec son scénario déjanté), on n'a aucun effet secondaire (à part la somnolence). Visiblement, la dame n'a toujours pas trouvé de rythme de croisière dans ses films d'action, recommençant à nous pondre un film bavard, dont les scènes d'attaque nous réveillent presque en sursaut, et dont le spectacle promis n'est jamais au rendez-vous. L'ours est laid, c'est un fait. Les effets spéciaux numériques ne nous font jamais y croire, on se rappelle même du chien dans L'Appel de la Forêt (2020) et on se demande jusqu'à quel point il n'aurait pas été bon de jouer franchement la carte de la parodie humoristique assumée, avec un ours en animatronique laid, mais volontairement laid, brillamment laid, même. Ou bien fait, sinon, c'est une option. Les attaques gores sont en revanche bien là, étant les seuls moments où l'on ouvre une paupière, la renfermant ensuite devant des groupes de personnages trop nombreux (qui expliquent tous leur raison d'être là, d'où le blabla infernal), un Ray Liotta qui nous brise le cœur en pensant que ce navet est son dernier rôle, un Mitch de Modern Family (Jesse Tyler Ferguson) qui nous fait regretter sa composition dans la (drôlatique) série comique, des incohérences (les gamins sniffent mais ne sont pas stones, la flic tire les yeux fermés juste pour le besoin d'un gag...), des personnages qui ne sont jamais attachants (on se fiche de leur sort), des ralentis fatigants, une BO qui nous drague ouvertement (playlist de tubes "cools" - et un peu rétro, pour les quadra du fond de la salle - balancés à fond à la moindre scène qui manque de fun...), et une fin qui n'est pas le feu d'artifice attendu. Crazy Bear est un beau ratage, qui nous donne envie de foncer voir des nanars flamboyants, des vrais moments de fun et d'énergie folle, car ici on s'endort aussi vite que l'ours ultra-mal fait, dès que la coke retombe.