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    Oranges sanguines
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Oranges sanguines" et de son tournage !

    Cannes 2021

    Le film a été présenté en séance de minuit au Festival de Cannes 2021.

    Note d’intention

    Jean-Christophe Meurisse qualifie son film de « western, la rencontre de plein de méchants, avec un aspect social en plus. Le danger quand on est politique, c’est de tomber dans le militantisme, j’espère avoir évité cela. Quand je fais du cinéma, je ne fais pas de l’éducation nationale, et encore moins de la politique au sens partisan. »

    Un film politique

    « Oranges sanguines est politique, mais il n’appartient pas à un bord politique. Il montre une vision critique de la société française mais le meilleur hommage qu’un artiste puisse rendre à son pays, c’est de le critiquer. Les oranges sanguines, ce sont les personnages, c’est nous, les Français », affirme Jean-Christophe Meurisse. Il poursuit : « Je me méfie des étiquettes partisanes, mais disons que je voulais exprimer le bon sens de gauche, si la gauche existe. Je voulais en même temps éviter le côté curé de gauche. Ce qui résume mon propos, c’est la scène du ministère avec les idées de réformes pour gagner du pognon. On pourrait penser que j’exagère mais la réalité est encore pire que ce que je montre, je le sais parce qu’on a été conseillé par des figures politiques de premier plan. »

    Les Chiens de Navarre

    Les Chiens de Navarre est une troupe de théâtre fondée par Jean-Christophe Meurisse en 2005. À l’instar d’Apnée, son précédent et premier long-métrage, on retrouve au casting d’Oranges sanguines des membres des Chiens de Navarre, tels que Alexandre Steiger et Fred Blin.

    La réception du public

    Conscient d’avoir signé un film clivant, Jean-Christophe Meurisse ne redoute pas la réaction du public et se réjouit même de le diviser : « J’ai compris un truc, le plus important pour une œuvre ou un artiste, c’est qu’on en parle, en bien ou en mal, peu importe. L’art doit diviser. S’il divise, il y a débat, et s’il y a débat, il y a vitalité. Comme dirait le personnage joué par Denis, il faut être au bord de l’indécence. Pas complètement dedans, mais au bord. Je pense que ça définit bien tout mon travail. Et ce film. »

    Inspiré d’un fait divers

    L’histoire centrée sur l’adolescente et le violeur est inspirée d’un fait divers survenu aux États-Unis en 2015, dans lequel une jeune fille a fait manger à son agresseur ses propres testicules. Elle a été unanimement acquittée lors de son procès, comme le rapporte le réalisateur Jean-Christophe Meurisse : « La légitime défense aux États-Unis, c’est vingt minutes, or elle avait torturé son violeur pendant quatre heures, ce qui était quand même un souci ! Bref, je me demandais ce que pouvait donner des couilles passées au micro-ondes : est-ce que ça faisait des bulles, est-ce que ça fumait, etc ? C’était la première image du film dans ma tête. » Lors du tournage, l’équipe a utilisé des testicules de coq.

    La structure du film

    Oranges sanguines entremêle plusieurs récits, afin de livrer un croquis de la société française. Le réalisateur revient sur la façon dont il a construit la narration : « J’ai très vite réfléchi aux personnages-liens, aux passerelles entre les différentes histoires, avec un jeu de parallélismes et d’alternances. Dans un film mosaïque comme Oranges sanguines, la difficulté est de trouver les échos entre les histoires, de ne pas perdre en route les personnages. Ces échos doivent être organiques plutôt qu’intellectuels ou théoriques. Par exemple, les séniors surendettés répondent au ministre fraudeur fiscal sans que ce soit explicite. Cela finit par donner un croquis de la société française. »

    Semi-improvisation

    Si Jean-Christophe Meurisse écrit le cadre, la situation et les thématiques, il laisse à ses comédiens la liberté d’improviser le moment venu : « Un acteur n’est jamais aussi bon et aussi juste que quand il n’est pas dans un état d’interprétation. Quand l’acteur pense aux mots qu’il va dire, il ne pense pas à l’état qu’il doit jouer, et c’est là qu’il devient juste. Se lancer dans le vide, dans l’ultra-présent, c’est ce qu’il y a de mieux. » Ainsi, le dialogue sur l’arrogance entre Denis Podalydès et Alexandre Steiger a été totalement improvisé. La scène ne dure que quelques minutes mais les deux comédiens ont improvisé durant une heure.

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