Une petite fille vient de perdre sa grand-mère. Avec ses parents, elle participe au déménagement de sa maison. Mais le lendemain, sa mère disparait et la petite fille rencontre une autre fille du même âge. Elle s'appelle comme sa mère... Cette histoire aux allures de conte me donnait beaucoup envie et c'est, je pense, sans attentes particulières, que je suis allé le voir. Et même si je n'avais pas apprécié Portrait de la jeune fille en feu, j'avais envie de m'y aventurer. Mais non, il faut croire que je n'accroche pas à l'univers filmique de Céline Sciamma qui aborde ici le deuil et la maternité. Franchement, je ne renie pas la beauté de certains plans et la fantaisie simple du scénario mais je n'aime pas du tout sa façon de raconter des histoires. C'est d'une lenteur soporifique (je rappelle que ça dure à peine 1h12...), conceptuel tout en étant minimaliste, épuré mais à la fois étrangement lourd et formel. Face aux bonnes critiques, je vais essayer de pas me faire jeter des pierres, mais je trouve cette oeuvre inaboutie. L'idée est jolie, les décors automnaux contribuent à véhiculer une certaine nostalgie, et j'ai aimé le concept des temporalités mélangées, permettant au passé heureux de renouer avec la douleur du présent. Mais le ciment qui relie tous ces éléments entre eux, c'est tout simplement un trou béant ! En tant que spectateur, j'aime me laisser surprendre, envahir par un univers et des émotions et là je dois dire que c'est un coup manqué. C'est comme si j'étais face à un tableau dont je percevais les couleurs et les formes, mais que je n'arrivais pas à aller au-delà. C'est comme si on avait passé un scénario fantastique au sécateur, transformant l'irréel et le rêve en quelque chose de très anodin. Quel ennui, sérieux ! Et puis les deux jeunes actrices, bien qu'elles dégagent quelque chose d'intéressant à l'image, semblent hyper formatées dans des dialogues sur-écrits, encore une fois très formels, les bridant dans leur naturel d'enfant. On sent la différence lorsqu'elles s'amusent vraiment et qu'elles rient, débarrassées des répliques qui semblent les contraindre... Enfin, je me demande l'influence qu'a la renommée de la réalisatrice sur la réception plutôt positive que rencontre le film. Si Céline Sciamma n'était pas aux manettes, Petite Maman comblerait-elle autant ?