Désormais, le (jeune) cinéma français n'hésite plus à se colleter à l'étrange, au surnaturel, bref, au fantastique, avec plus ou moins de bonheur, d'ailleurs (La Nuée, Grave, Les cinq diables, Teddy, etc). Nos cérémonies commence puis se déploie au soleil de l'été, une ambiance qui sied parfaitement à une tragédie pour le moins singulière, proche du conte, dans les paysages de Royan. Le film de Simon Rieth dévoile ses batteries assez tôt et c'est vrai, qu'à un moment donné, il est marqué par une certaine stagnation narrative, qui l'oblige à réitérer son principal motif dramatique, jusqu'à plus soif. L'écriture n'est pas l'atout maître de Nos cérémonies, notamment dans les dialogues, d'une grande platitude, quand ils sont audibles. Son intérêt réside davantage dans sa mise en scène, parfois à la limite de l'afféterie, et avant tout dans la création d'une atmosphère malsaine, autour de deux frères fusionnels et de leur rapport avec la grande faucheuse. L'interprétation "al dente" de Raymond et Simon Baur, physique et épidermique, confère au film une sorte d'élégance romantique qui phagocyte à peu près tout le scénario qui ne cherche pas à développer d'autres thématiques ou des personnages annexes (les parents). Très imparfait, Nos cérémonies marque cependant la naissance d'un cinéaste de 27 ans, dont il conviendra de suivre le cheminement avec attention.