Un film complexe à aborder, négligeant puisqu'il exige que chacun termine à sa façon. C''est sa seule négligence, et elle est incontournable.
Film formidable, et les réactions du public, majoritairement choqué, outré l'atteste. Le réalisateur nous décrit patiemment la jolie "façade", la façade "Grand Public" d'une véritable artiste. Une artiste applaudie, reconnue. Et puis, lentement, on pénètre dans sa vraie vie. Sa vie réelle, mais pourtant cachée de tous. Et là, c'est la grande claque !!!! Une peinture sournoise de ce qu'il peut y avoir de plus intime dans un individu, de plus invraisemblable, de totalement incurable (s'il est prouvé que c'est un mal, une menace pour le grand nombre). Car enfin, rien n'est montré, tout est suggéré. Mais notre imagination est active. Et finalement le plus choquant, c'est d'amplifier ce qui n'est même pas montré en atteste les réactions très vives du public (zéro flagellation ou scène de SM). Un film magistrale qui nous montre avec brio, la véritable passion, l'amour qui vous dévore, qui vous fait vous rouler par terre,
simuler des règles (ruisselantes, à 40 ans, à la lame de rasoir), vomir tout en tentant de vouloir baiser (et embrasser (beurk), vouloir faire l'amour dans un vestiaire sans plus jamais se soucier des venues ou de sa réputation notoire, imaginer les pires stratagèmes pour attenter cruellement et physiquement à autrui, se jeter des règles absurdes de collégiennes, etc.. une scène burlesque de claques mutuelles, mais aussi une A.Girardot barricadée magistralement et qu'on laisse hurler comme si elle devenait transparente face à l'explosion des sentiments, un viol commenté en direct,auto-excusé, justifié par son auteur (cela va effectivement très très loin dans le regard), une fin magistrale qui vous plante dans un dernier petit revers que seul le vrai quotidien peut vous offrir, une spirale jamais assouvie, la pire des frustrations qui humilie, asservi un individu sans espoir de rémission tant cette situation est insupportable, pour elle, lui, pour tous, invivable au grand jour.
Magnifique. Une peinture comme vous n'en découvrirez que rarement et qui surtout, décape littéralement et s'attarde sur chaque mécanisme de l'être, avec une absence de pudeur excusée par l'ambiance oh combien, mâtinée de musique classique. Le culte des opposés, culture et bestialité. Les différents sujets et thèmes abordés ne sont que des prétextes à passer derrière le miroir d'une façade très honorable et parfaitement plaisante. Mais surtout une personnage très (trop?) intelligent, très subtil, une femme magistrale qui rencontre un garçon aussi exceptionnel, et "saute" sur l'occasion, si rare. Les acteurs sont tous, eux-aussi au sommet de leur forme. Un film à ne pas mettre dans toutes les mains car il est volontairement abusif et choquant. La démonstration qu'un être totalement bridé, réglé (parfois), réagissant au Tabous et codes du Collectif, peut littéralement exploser, s'assumer sur des maigres détails que seul l'étrangeté de l'âme peut ordonner. Par les dialogues, on n'est très loin de la bête, mais on s'en approche si près. Justes des circonstances réunies, permettant l'embrasement complet de deux personne, et les délires les plus fous, sans aucun frein. Dépucelage, et débridage total, sont les deux mamelles de ce film. De quoi faire tourner le lait à plus d'un.