Tout comme le premier volet de 2006, "Borat : nouvelle mission" ne m'a pas fait mourir de rire mais j'ai été interpellé par l'audace et le culot de certaines séquences. Je voulais également découvrir la révélation Maria Bakalova, comédienne bulgare qui interprète la fille unique de Borat, qui se voit acclamée par les critiques et nominée à toutes les cérémonies de récompenses pour sa prestation. Après avoir purgé sa peine de prison pour avoir humilié le Kazakhstan lors sa première excursion aux États-Unis, Borat a une nouvelle mission à accomplir. Il doit approcher le vice-président Mike Pence et lui offrir sa fille en cadeau, et ce, afin d'approcher Donald Trump pour le remercier de sa gestion admirable de la plus grande force mondiale. Filmé dans le plus grand des secrets et sorti in extremis à quelques jours des élections présidentielles américaines, pas de doute que "Borat 2" a fait parler de lui ; que ce soit pour dépeindre les pires travers de l'"American Dream", ses séquences chocs qui mettent le corps politique dans l'embarras ou encore son traitement de la pandémie de Covid-19... Je vais pas vous cacher que j'ai eu un petit temps d'adaptation avant de renouer avec cet humour satirique ultra-décomplexé. Le personnage de Borat, raciste, menteur, suffisant et misogyne, fait brutalement écho à la politique de Trump et on s'aperçoit bien vite que les rires s'entremêlent à la stupéfaction. Avec une panoplie de costumes absurdes, et un pourcentage d'improvisation indéfinie, Sacha Baron Cohen aborde la politique, bien sûr, mais aussi la religion, la haine des étrangers, la misogynie, le sexisme... Constamment en doute entre ce qui appartient à la fiction ou à une caméra cachée, les sketchs et les rencontres s'enchainent et on se demande jusqu'où les comédiens vont déborder pour tirer au maximum la trame du film. Il y a des séquences très drôles, d'autres beaucoup plus plates mais il faut reconnaitre que le piège tendu à Rudy Giuliani, ancien maire de New-York, est particulièrement troublant et réussi ! Le clou du spectacle, en somme, où on réalise que les comédiens jouent avec le feu pour mener à bien leur film. Mais cette nouvelle mission essaye de remettre au gout du jour ce qui a brillamment marché il y a quatorze ans. Les sujets abordés, dans cette nouvelle ère, n'ont rien de neuf et la bêtise de certaines personnes rencontrées ne surprend pas vraiment. Assez inégal dans sa globalité, il n'en reste pas moins courageux et osé, mettant à l'épreuve la dure réalité. L'histoire, par contre, bien que totalement investie par ses deux comédiens principaux, peine à nous convaincre.