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Cinévore24
349 abonnés
718 critiques
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3,5
Publiée le 6 novembre 2021
Après un petit détour par les USA avec "Les Frères Sisters", Jacques Audiard revient en France, et plus précisément dans le 13e arrondissement parisien, à travers ce récit de rencontres, de relations et d'identités.
Appuyé par un scénario co-écrit par Céline Sciamma et l'interprétation de son trio principal - Lucie Zhang, Makita Samba et Noémie Merlant - la mise en scène d'Audiard, vêtue d'un noir et blanc à l'allure parfois onirique, vient nous conter l'histoire de trois protagonistes, tantôt colocataires, tantôt collègues de travail, tentant de remplir la solitude qui est la leur par le sexe.
Dans une grande ville où l'on se croise sans vraiment se toucher, chacun d'eux va réaliser que la vérité de ce qu'ils sont et de ce qu'ils ressentent au fond d'eux (mais qu'ils n'expriment que trop rarement) peut se retrouver dans le regard, le reflet de l'autre.
Film dans l'air du temps, "Les Olympiades" capte la jeunesse actuelle, sa perte de repères et de sentiments ainsi que ses relations parfois volatiles, parfois intenses, parfois virtuelles, parfois réelles. Drame romantique aux touches humoristiques, une œuvre parlant de frustration, d'acceptation et d'amour tout simplement.
Un film bien réalisé, bien écrit, bien interprété, et accompagné d'une très bonne BO. Et un film que j'aurai voulu aimer davantage.
Étant donné que je vis tout prés du quartier des Olympiades, je me devais, uniquement par principe, d’aller voir ce film. En plus il est signé Jacques Audiard ce qui ne gâche rien. Et en effet on sent bien la pâte du réalisateur, qui, après Un prophète, De rouille et d’os et Dheepan, nous prouve une fois de plus que l’hyperréalisme est bien son point fort. Dans Les Olympiades on suit en effet trois personnages très contemporains imbriqués dans des histoires qui le sont tout autant et racontées d’une façon très réaliste pour ne pas dire carrément crue par moments. Des histoires qui pourraient se dérouler au coin de la rue (du moins en ce qui me concerne) et qui ambitionnent de refléter aussi bien une certaine mixité sociale et culturelle qu’une certaine jeunesse actuelle. Et de ce point vue-là c’est plutôt réussi. Les personnages sont sympathiques, crédibles, bien interprétés. Bref ça fonctionne.
A côté de ce réalisme, le réalisateur a choisi une forme qui est un peu à l’opposé du fond en filmant le tout dans un noir et blanc assez désuet. Le résultat donne un style qui ma foi est finalement plutôt original et poétique
Bref le concept stylistique de ces Olympiades est réussi, le souci c’est qu’il ne s’agit pas d’un court métrage mais d’un film qui dure prés de deux heures. Et passé le plaisir des premiers instants et celui du côté novateur offert par le style, le réalisateur n’a pas finalement tant de choses que ça à nous raconter . Alors on commence vers la moitié du film à tourner un peu en rond avec l’impression de revoir les mêmes situations, d’entendre les mêmes choses, le film n’ayant finalement aucune autre ambition que de refléter la vie sentimentale de ces trois jeunes sur une période assez courte de surcroît. Du coup on se retrouve avec les mêmes marivaudages, les mêmes errements, tourments et autres états d’âmes de la jeunesse que l’on a déjà vu mille fois au cinéma à d’autres périodes et chez d’autres réalisateurs. Le film se charge simplement de les actualiser et les ramener à notre époque Et encore époque c'est un grand mot, le cadre de l'intrigue étant assez délimité. Tout celà est un peu léger. D’une approche initialement originale on a fini malheureusement par tendre vers une certaine banalité.
Dans "Les Olympiades", Jacques Audiard propose une étude intéressante sur la façon dont les nouveaux moyens de communication ont modifié les rapports intimes entre les êtres, qu’ils soient réellement de type amoureux ou pas. Ce propos est complété par une très belle photographie en noir et blanc tirant partie du charme d’un quartier de Paris qu’on connait peu et qui n’a rien d’haussmannien.
Un film fort intéressant mêlant 3 protagonistes aux destins croisés. La mise en scène se révèle être intéressante, le jeu des 3 acteurs aussi. L'histoire est assez classique dans l'absolu. C'est un bon film à regarder.
Beau chassé croisé témoin de nos modernités urbaines. Les acteurs sont très attachants et sensuels. Mais ce n'est pas nécessairement d'une folle inventivité
Jacques Audiard situe ici son film dans le 13ème arrondissement de Paris et plus particulièrement dans le quartier des Olympiades. On peut y suivre les jeux de séduction et autres ébats sexuels de quatre trentenaires. La réussite de ce long-métrage tient à la qualité des acteurs, n'hésitant pas à se mettre à nu dans tous les sens du terme. De cette jeunesse, le réalisateur réussit à faire transpirer une fraîcheur et surtout le désir d'aimer et d'être aimé. Makita Samba est la révélation de ce film avec son aura imposante. Peut-être que le film aurait gagné à se recentrer sur l'essentiel sans vouloir aborder trop de sujets , mais le résultat final est emballant quand même.
Indéniablement, "Les Olympiades" est un film plaisant, bien rythmé, bien interprété, avec la formidable bande-son de Rone. Pour autant, ce film confirme que Jacques Audiard a renoncé au cinéma, au vrai, celui qui happe le spectateur et lui fait oublier la caméra. Oublié l'extraordinaire "Un prophète". Depuis plusieurs années, l'artiste installé, multi-récompensé, téléramaïsé, se complait dans un cinéma qui privilégie l'esthétique, la forme au détriment du fond. Le noir et blanc, les ombres et lumières, les ralentis et les contre-plongées ne servent pas le récit, leur seul rôle est de rappeler combien Audiard est un grand réalisateur. Pour preuve, ce thème de la quête amoureuse, entre frivolité sexuelle et désir d'amour, a également été traité par Abdellatif Kéchiche dans "Mektoub my love" ; la différence est saisissante : quand l'un montre sa caméra à tout bout de champ, l'autre se fait oublier, laisse parler ses personnages, et donne un réalisme à son récit dont on est bien loin chez Audiard. Quel dommage que son égo soit aussi important que son talent.
Jacques Audiard se renouvelle avec cette comédie sentimentale inégale dans le scénario et la symbolique de ce quartier parisien mais trop talentueuse et attachante pour passer à côté: l'interprétation de Lucie Zhang, Makita Samba, Noémie Merlant et Jehnny Beth, des dialogues vifs, un superbe noir et blanc et la musique électro de Rone.
Le noir et blanc est ici tout sauf un luxe, c'est nécessaire à la géométrisation des espaces et des formes. Il sublime ce quartier graphique qu'est le 13e et c'est une des meilleures idées de cette comédie romantique contemporaine, que je ne peux m'empêcher de comparer au beau Julie (en 12 chapitres) de Joachim Trier sorti il y a un mois. Ils réussissent tous deux un portrait d'une jeunesse désenchantée au XXIe siècle, avec réalisme et sans pudeur.
Je parle de réalisme car les personnages sont ici aux prises avec les réseaux sociaux, apps de rencontre et sites porno pour trouver leur place dans un monde ou règne une conception de l'amour qui se veux détaché et sans lendemain. On y rencontre la merveilleuse Lucie Zhang (Emilie), qui campe un personnage sans grande ambition profesionnelle, mais avec un caractère flamboyant; Makita Samba (Camille) qui devient un prof de lettres désabusé qui papillonne d'une femme à une autre, et Noémie Merlant (Nora), une trentenaire en réorientation, victime d'une modernité qui lui a échappé, aux antipodes de Emilie. Des parcours variés et intéressants pour un tel film.
Mais le scénario reste un brin artificiel, tissant des liens entre ces trajectoires qui ne paraissent pas vraiment naturels parfois. Peut-être que le film aurait gagnée à être plus concis également, des scènes n'étant pas forcément utiles à la narration. Les scènes de sexe sont chorégraphiées et deviennent presque abstraites tant le noir et blanc dissout les couleurs pour n'en révéler que les contrastes : on sent de l'alchimie entre les acteurs, ça fonctionne. La BO de Rone, une enivrante électro, est également très prenante.
Voilà un film plus léger qui dresse avec énergie un beau portrait du désir contemporain. Mention spéciale à la révélation Lucie Zhang !
Quartier des Olympiades, dans le 13ème arrondissement de Paris. Dans le tumulte parisien rythmé par le métro-boulot-dodo, Camille démarre une collocation avec Émilie, tous deux nouant une certaine relation alors qu’au même moment, ce dernier est attiré par Nora, elle-même envouté par Amber. Quatre protagonistes au profil très différent, un prof de français, une téléopératrice, une provinciale fraîchement débarquée sur Paris et une cam-girl.
Pour son nouveau long-métrage, Jacques Audiard adapte trois nouvelles de l’américain Adrian Tomine ("Amber Sweet", "Killing and dying" & "Hawaiian getaway") et convie à l’écriture Céline Sciamma & Léa Mysius pour étoffer et transposer sur grand écran ces comics. Il en résulte un drame sociétal oscillant avec la comédie romantique, parfaitement écrit et d’une rare authenticité dans la représentation de ces personnages.
Le multiculturalisme, les valeurs familiales, le triangle amoureux ou encore la découverte de soi, sont au cœur de cette romance brillamment mise en scène au cœur d’un magnifique Paris en noir & blanc, loin de l’image de carte postale à laquelle on est habitué. Le casting est des plus réussit, les acteurs y sont touchants et nous offre de très belles révélations, telles que Lucie Zhang & Makita Samba, aux côtés de celle que l’on ne présente plus, Noémie Merlant (A Good Man - 2021).
Des acteurs en passant par la très belle photo signée Paul Guilhaume ou encore la B.O. composée par Rone, Jacques Audiard séduit une fois de plus, avec légèreté, en nous immisçant au cœur de la psychologie amoureuse de ses protagonistes.
Jacques Audiard est probablement leréalisateur le plus surestimé du cinéma français. Un peu de sexe, du noir et blanc, du métissage et tout le monde crie au génie. Pourtant le film est très conventionnel, hétéronormé et plutôt macho dans son esprit et assez plat dans sa réalisation. L'image est certes très belle et le choix du quartier intéressant mais il y avait plus à faire sur la communauté chinoise à Paris. Seules les scènes entre Amber et Nora émeuvent un peu. Décevant de la part de Céline Sciama de participer à un scenarios si conservateur.
Dans le quartier des Olympiades 3 femmes et un homme vivent des rencontres amicales et/ou amoureuses. A l'heure d'Internet, l'amour se vit différemment. Dans ce beau film en noir et blanc, magnifiquement dialogué, nous nous attachons à chacun de ces quatre personnages. Pas le meilleur Audiard mais un film intéressant et plaisant.
Changement radical de registre pour Jacques Audiard. Après le film noir et le western, notamment, voici une chronique adulescente dans l'air du temps, comédie dramatique en noir et blanc, façon Nouvelle Vague revisitée, modernisée. Le réalisateur colle à la vie quotidienne d'une certaine jeunesse à Paris, capte quelque chose de très mouvant et de déboussolé en matière de désirs, de sentiments, d'identité, dans un contexte d'insatisfaction générale (sociale, professionnelle, sexuelle...). Ce tableau d'une génération flottante sonne juste, grâce essentiellement à des acteurs d'un naturel parfait – Noémie Merlant en tête – et à des dialogues bien sentis. La mise en scène et le montage, fluides, orchestrent joliment des récits croisés, qui captivent toujours. On n'atteint probablement pas des sommets narratifs ou émotionnels, mais le mélange de légèreté et de gravité, de douceur et de rudesse, d'espoir et d'amertume est sur la bonne fréquence.
Film un peu brouillon, un mélange d'humour et de façon de vivre très moderne vu la conjoncture, colocation, mélange des genres, on lutte contre les tabous pour avoir l'air cool mais en définitive il est difficile d'aimer de nos jours !