“Rouge” a du bon sur la forme, moins sur le fond. Mené par des acteurs crédibles, dont le duo père/fille entre Nour (Zita Hanrot) et Slimane (Sami Bouajila) qui montre à la fois une complicité et une dualité incroyable, un plaisir à l’écran. La problématique autour de la pollution de cette usine chimique est rapidement posée, mais je regrette qu’on aborde le problème de très loin, sans forcément appuyer sur les détails techniques et scientifiques. D’un point de vue externe, on a l’impression que personne ne sait ce que fait l’entreprise, ni ses employés. Les postes et rôles de chacun ne sont pas bien identifiés à part celui de Nour [Infirmière] et Stephane Perez (Olivier Gourmet) [PDG]. Nous l’avons compris, Arkalu, cette industrie, cette entreprise de chimie lourde (classée Seveso ?) pollue. Mais quel est son rôle ? Que transforme-t-elle ? Pourquoi ? Ce genre de détail rend crédible une œuvre, notamment quand il est indiqué avant le générique de fin “inspirés de fait réels”.
La pollution est le thème central, mais cette usine ne pollue pas par envie. Les termes techniques sont vite flous, Greg (Henri-Noël Tabary) dit d’ailleurs à un moment : “On mélange de la soude liquide avec du CO2, ça craint rien c’est inerte”, la soude est incolore, le CO2 est gazeux incolore et inodore, donc pourquoi les boues sont rouges ? Le mot “inerte” n’a pas sa place car c’est quelque chose qui ne réagit pas avec son environnement, ça ne veut pas dire grand chose, “Toxique” parle bien mieux. D’ailleurs, il fait quoi Greg dans l’entreprise ?
La chute se termine
rapidement et en queue de poisson en expliquant qu’il s’agissait de boues composées d'oxydes métalliques potentiellement radioactifs. OK, mais ces boues, elles sont issues de la transformation de quoi ? Elles viennent d’un procédé de l’usine ?
Bref, c’est pas clair et ça rend le film approximatif. Dommage car l’intention est là et les acteurs y mettent du cœur, ça se ressent.