Le film "fonctionne" bien, jeu des acteurs, tension, rythme... à une scène près, la "rédemption" bien trop facile et rapide du père dans un couloir d’hôpital... Le film décrit cependant de façon efficace la façon dont les employés de l'usine se cachent à eux-mêmes le risque environnemental et sanitaire lié à leur travail, leur compromission tacite.
Mais, notamment faute d'avoir précisé les risques(1) sanitaires et environnementaux, le film ne nous pousse pas à l'indignation, ni ne modifie pas notre façon de voir les choses... Grand dommage !
Tours juillet 21 (1) Trop de précisions risquaient peut-être d'exposer le réalisateur à des attaques en justice par les pollueurs... ?
Voilà une proposition de cinéma dont le fond est peu commun dans le paysage cinématographique tricolore. En effet, les films d’investigation et/ou de lanceurs d’alerte qui mettent en garde face aux dangers que font planer des industries et grosses sociétés (qu’elles soient pétrolières, pharmaceutiques, agro-alimentaires, d’électricité, d’eau ou encore de métaux lourds comme ici) sur notre santé et notre environnement sont plutôt une denrée rare dans les contrées francophones. On s’attaque donc à « Rouge » avec beaucoup de curiosité mais aussi une certaine appréhension, ce type de films étant souvent la chasse gardée de nos cousins américains avec des œuvres réussies comme le récent « Dark Waters » ou le culte « Erin Brockovich ». Côté hexagone, on peut se souvenir du « Nouveau Protocole » avec Clovis Cornillac, plutôt bon et passé inaperçu, qui dénonçait les compagnies pharmaceutiques. Un film en avance sur son temps mais aussi un cas d’école en France tant les œuvres prenant ces sujets de front ne sont pas légion dans la langue de Molière.
Ici, l’histoire se déroule dans une petite ville où se trouve une usine d’aluminium qui fait vivre ses habitants... Habitants qui ne se doutent pas (ou font l’autruche) que cette usine pollue les sols et surtout détruit la santé de ceux qui y travaillent. « Rouge » se propose à la fois de dénoncer les agissements de ces grandes compagnies (dont l’une, inventée, à laquelle appartient l’usine) ainsi que les petits arrangements politiques et financiers permettant de fermer les yeux sur ces pratiques interdites. Et ce n’est pas tout : le personnage principal qui va découvrir cela devra trancher entre sa morale et ses valeurs personnelles ou se mettre à dos toute sa famille qui vit grâce à cette usine par le prisme d’un dilemme cornélien. Cela tout en tentant de passer un message social sur les manques dans les hôpitaux et la difficulté des ouvriers à se reclasser. Vaste et alléchant programme donc; mais bien trop fastueux pour un film d’à peine une heure et demie. Rendons grâce à Farid Bentoumi de s’aventurer sur ses terres mais il semblerait qu’il a eu les yeux plus gros que le ventre et que trop de thèmes parcourent son second long-métrage. Conséquemment, son film manque de développements en s’avérant bien trop court.
Si on ne le ressent que par strates, de manière sporadique, cette impression que tout va trop vite et du survol de certaines choses est bien présente. Les liens entre les personnages auraient pu être plus creusés tout comme l’aspect social bien trop survolé mais bizarrement ça passe, le film se suit sans problème. Il captive véritablement même. Des premières images jusqu’aux dernières on ne quitte quasiment pas une Zita Hanrot concernée et investie. « Rouge » réussit donc sans souci son aspect suspense mais il reste trop en surface sur le reste de ses engagements pour acquérir le statut de bon film. Et la réalisation très pauvre de Bentoumi n’arrange pas vraiment les choses. Triviale, approximative et parfois même, disons-le, moche, elle ne rend pas honneur à ce beau sujet et aux velléités narratives qui vont avec. Pas mal de défauts d’un premier film se retrouvent ici pour un résultat parfois maladroit mais intéressant, bien documenté (c’est inspiré de faits réels) et surtout prenant de bout en bout.
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film écolo militant, bien réalisé, ou le thème de la préservation de l'environnement côtoie le thème de la famille et le thème social dans les zones rurales.
j'ai aimé :
les acteurs qui jouent juste et surtout le relation père fille ;
le rythme du film.
Je n'ai pas aimé :
la photographie on a l'impression de voir un film des année 90.
En conclusion : le film est plaisant, et il fait réfléchir..
Un thriller écolo-social traité avec discernement et qui fait penser à Erin Brockovich. Interprété avec conviction et brio par Zita Hanrot et Sami Bouajila, les acteurs n’ont rien à envier à Julia Roberts et Albert Finney. Rouge rend hommage aux David qui osent se frotter aux mensonges des Goliath avec leurs légèretés dans les suivis médicaux des salariés et leurs droits de polluer. Cependant les générations s’affrontent quand les représentants syndicaux sont complices pour masquer les accidents du travail et utiliser des caisses noires. L’affrontement du père élu du personnel et baignant dans les conflits d’intérêt avec sa fille infirmière porte le scénario parfaitement crédible dans une réalisation rythmée et captivante.
Tiré de faits réels, “Rouge” est un thriller qui s’inspire du scandale de l’usine Alteo de Gardanne qui rejette de l’arsenic et du métal dans la fosse de Cassidaigne dans les Bouches-du-Rhône. Zita Hanrot incarne ici Nour, une infirmière recrutée dans l’usine chimique où travaille son père. Peu à peu, elle se rend compte que les employés sont nombreux à avoir des problèmes de santé qui pourraient être liés à l’usine. En parallèle, une journaliste mène l’enquête sur sa gestion des déchets. Seules contre tous, les deux femmes investissent et découvrent des dossiers médicaux trafiqués et en apprennent davantage sur les rejets polluants. Dans une mise en scène très sobre, Farid Bentoumi réalise un film vérité passionnant en opposant écologie et économie avec finesse grâce à une chronologie menée sous tension. La tragédie familiale est d’ailleurs un moteur fort dans la construction de l’intrigue qui affecte nos émotions face aux différents points de vue des protagonistes. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
"Ramenez moi dans ma belle enfance,rendez moi un peu d'innocence", ces paroles de la "Chanson de Margaret" signée Mac Orlan viennent à l'esprit quand on voit Noura confrontée au monde des adultes, à ses responsabilités. Zita Hanrot engage dans ce film fort politiquement toute son humanité. C'est une actrice qui a choisi ce métier pour bouleverser les spectateurs. Eh bien l'objectif était atteint dans "Fatima". Avec Rouge, elle récidive et nous touche au cœur.
Après une expérience traumatisante aux urgences d’un grand hôpital, Nour Hamadi (Zita Hanrot) trouve un poste d’infirmière chez Arkalu, l’usine chimique où son père (Sami Bouajila) travaille depuis des dizaines d’années. Elle y fait des découvertes alarmantes sur la santé des ouvriers. Lorsqu’elle tire la sonnette d’alarme, elle se fait rabrouer par son père qui, sa vie durant, s’est battu pour protéger l’emploi de ses camarades et par le directeur de l’entreprise (Olivier Gourmet) qui craint que ces révélations ne remettent en cause les autorisations administratives dont elle bénéficie. Auprès de Emma (Céline Sallette), une journaliste militante engagée pour la défense de l’environnement, Nour trouvera peut-être le courage de rendre publiques les informations qu’elles possèdent au risque de trahir la confiance de son père.
« Un thriller écologique haletant » nous annonce l’affiche de "Rouge", le deuxième long métrage de Farid Bentoumi, tourné, comme le premier, "Good Luck Algeria", en Isère. C’est sans doute un peu excessif. Si "Rouge" marche sur les brisées de "Dark Waters" en racontant, comme lui, l’enquête menée sur les pratiques polluantes de l’industrie chimique (les faits sont inspirés de la pollution aux boues rouges de l’usine Alteo de Gardanne dans le parc national des Calanques), il n’en a ni l’âpreté ni la rigueur.
"Rouge" n’en constitue pas moins un film solide et convaincant qui tresse intelligemment deux trames narratives. D’un côté le film politique qui fait fonds sur deux sujets à la mode : la défense de l’environnement – avec laquelle je suis évidemment d’accord – et la dénonciation de la corruption des grands groupes industriels – dont la démagogie et le simplisme m’inspirent quelques réserves. Ces deux sujets sont portés par la lanceuse d’alerte interprétée par Zita Hanrot (César du meilleur espoir féminin en 2016 pour son rôle dans "Fatima"), une figure éminemment dramaturgique dont le cinéma s’est logiquement emparé depuis quelques années : scandale du Mediator ("La Fille de Brest") ou affaire Clearstream ("L’Enquête"). De l’autre, "Rouge" est un drame familial dont les deux personnages principaux sont une fille et son père, dont l’amour réciproque sera douloureusement remis en cause par leurs loyautés et leurs éthiques respectives. Avoir placé son héroïne dans cette situation familiale là est une sacrée bonne idée du scénariste qui souligne le dilemme auquel les lanceurs d’alerte sont confrontés : révéler la vérité, oui, mais au risque de s’aliéner non seulement ses collègues de travail mais aussi ses proches.
On peut certes reprocher à "Rouge" son académisme, les lieux communs qu’il ne manque pas d’aligner. Mais c’est faire un procès bien sévère à ce film juste et efficace, interprété par un quatuor d’acteurs parmi les plus affûtés du cinéma français contemporain.
Un thriller de bonne facture, porté par deux acteurs (Zita Hanrot et Sami Bouajila) à l'incontestable talent. Si le sujet est digne d'intérêt, son traitement manque néanmoins d'ambition. Tombant promptement dans l'émotion, il n'invite qu'à susciter l'approbation sans tomber dans toute forme de réelle polémique. Et rate sa cible.
Très bon film. Maîtrisé de bout en bout. Une histoire édifiante, malheureusement classique et inspirée de faits réels. La réalisation est tendue, humaine, palpitante, sans manichéisme et illustre parfaitement la réalité. Un bon film de cinéma dans le fond et la forme.
Petit film français qui ne paie pas de mine, mais très bien interprété, qui dévoile certaines pollutions industrielles bien particulières qui se sont passées, en France peut-être, mais en tout cas en Europe de manière certaine. Le scénario se déroule en France, et montre le dilemme entre garder son job et fermer les yeux sur les agissements de son entreprise, ou bien les dénoncer et peut-être tout perdre.
Cela rappelle le film Erin Brockovich, avec ceci en plus qu'il y a la dimension familiale.... avec tout le déchirement que cela induit. Sujet traité avec beaucoup de subtilité et de finesse. A voir, vraiment!
Un thriller écologique que j'ai beaucoup aimé signé par le réalisateur Farid Bentoumi !! Une infirmière est embauché dans une usine grace à son père haut gradé mais au fil de son travail dans les visites médicaux, elle se rend compte que les employés ne sont pas en règles niveaux sanitaires et une journaliste qui enquète sur cette industrie que celle ci cache une vérité écologique. La jeune femme s'interroge , donne un coup de main à la journaliste car plusieurs choses l'interpelle mais hésite par rapport à sa famille qui vit comme salariées de cette société. Le cinéaste Farid Bentoumi signe une oeuvre captivante et humaine avec une mise en scène maitrisée, un scénario bien fouillé réservant ses lots d'émotions puis de très bons comédiens impliqués dans leurs roles respectifs comme Zita Hanrot, Sami Bouajila, Céline Sallette ou Olivier Gourmet en second plan. Un long métrage inspiré de faits réels que je conseille.
Très bon film, d'excellente facture avec un scénario et bien équilibré. C'est presque un film fait pour les dossiers de l'écran, mais c'est solide, épique et tout sauf manichéen.