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    Le Diable n'existe pas
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    traversay1
    traversay1

    3 568 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 décembre 2020
    Faut-il être à tout prix indulgent pour l’œuvre d'un cinéaste harcelé par les autorités de son pays, emprisonné à l'occasion et interdit de sortie de son territoire, entre autres brimades ? La réponse est évidemment négative mais ne se pose pas dans le cas de Le diable n'existe pas de Mohammad Radoulof, Ours d'Or à Berlin. Néanmoins, il n'est pas inutile de préciser que la qualité du film, y compris sur le plan plastique, ferait presque douter qu'il a été tourné de façon clandestine, au nez et à la barbe de la censure, à laquelle Rasoulof a fait croire qu'il réalisait 4 courts-métrages. Ce n'est pas entièrement faux, d'ailleurs, puisque son film est construit autour de 4 histoires distinctes, sketches dirait-on en d'autres circonstances, mais reliées par un sujet commun : la peine de mort. Les récits se répondent, peu ou prou, le deuxième et le quatrième, notamment, et posent la question de l'engagement et du courage dans une société coercitive avec la quasi impossibilité de dire non et de se rebeller, ou alors à ses risques et périls. Certains trouveront sans doute le film trop programmatique, directif et peu subtil mais c'est faire peu de cas de l'efficacité intrinsèque de chaque segment, de la variété de traitement (chronique, thriller, mélodrame ...) pour parvenir à un ensemble d'une cohérence absolue et passionnant de bout en bout, par les nuances apportées dans des narrations toujours claires et brillantes, faisant la plus large place à l'humanité de chacun de ses personnages dans un pays qui n'a d'autre but que d'étouffer les libertés individuelles et de réduire les oppositions à néant. Le diable n'existe pas est bien davantage qu'un film-dossier, disons à la Cayatte, c'est du très grand cinéma, un chef d’œuvre, n'ayons pas peur des mots, qui ne va pas arranger le cas de Mohammad Rasoulof mais dont le retentissement, on l'espère, lui permettra de continuer à faire son travail, sans avoir peur de payer sa liberté de penser et de s'exprimer contre toutes les forces obscurantistes. Ce qui serait une manière de démontrer que le diable, s'il existe, peut aussi être combattu avec les armes du talent et de la bravoure.
    Ninideslaux
    Ninideslaux

    79 abonnés 245 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 décembre 2021
    Chef d'oeuvre absolu. Quatre chapitres, comme quatre nouvelles réunies dans un livre qui à la fin, vont former une boucle. Autour d'un thème: la peine de mort par pendaison, dont l'Iran use et abuse. Et le fait que c'est un département de l'armée qui est en charge des exécutions capitales. Ce sont donc des appelés qui sont amenés à retirer le tabouret sous les pieds du pendu.... Certains le font sans état d'âme. On leur a dit que, de toutes façons, ce condamné était un sale type qui ne méritait pas de vivre. Exécutions politiques? Ils n'y pensent pas, ou ne veulent pas y penser. Sauf quand ils se retrouvent avec le nez dedans. Il y en a qui se refusent à tuer, mais cela veut dire un avenir de brimade et des mois de service en plus; ils pourraient échanger leur place avec un copain contre de l'argent, si seulement ils en avaient (ce qui, entre autres, serait sacrément hypocrite). On est placés devant cette question: jusqu'à quel point sommes nous prêts à fermer les yeux pour préserver notre petite vie paisible?
    La fin de la première séquence, la plus courte je pense, un peu ennuyeuse -on se demande où il veut en venir, le réalisateur, avec cette petite vie quotidienne, nous arrive comme un pain dans la gueule. A partir de là, on est mal, on est mal, on attend la suite avec angoisse, on s'imagine vivre dans ce pays, vivre ces situations....
    Et si les deux derniers chapitres se passent dans une nature sublime, paysages secs et dorés où des forêts au feuillage léger se cachent le long des petits torrents, l'angoisse est là, toujours. D'autant plus prégnante que la nature est paix... avec son petit renard roux, symbole de liberté absolue.
    Mohammad Rasoulof est un maître du temps. Et son directeur de la photographie, un maitre de l'image! Que dire des monteurs, qui ont réalisé de très poétiques, très fluides passages d'un épisode à l'autre. Et même si Rasoulof respecte les codes -les femmes portent un foulard même seules avec leur mari! la vertu est sauve! on imagine dans quelles conditions apocalyptiques le tournage a du se dérouler... Le découpage est quatre sessions, qui par ailleurs est une réussite, est lié en partie à l'alibi d'un tournage de courts métrages, moins contrôle.. mais que de précautions ont dues être prises pour échapper aux censeurs...
    Finalement, la contrainte ne nuit pas au génie. Elle le booste. Si vous ne devez voir qu'un seul film ce mois ci.... choisissez celui là!
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    63 abonnés 772 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 décembre 2021
    On n'enferme pas un esprit inventif et déterminé à créer et peut-être même que la censure sublime sa capacité créative en l'obligeant à aller vers l'essentiel et à épurer l'inutile. Bien sur que Rasoulof nous invite à une réflexion morale sur l'implication des individus dans la mise à exécution des basses œuvres d'une dictature. Le thème est universel et dépasse largement le cadre de l'Iran. L'obligation de faire semblant de tourner des courts métrages a imposé des formes différentes sur un thème commun, d'où probablement un léger manque d'homogénéité de l'ensemble, mais est-ce bien gênant? Le premier tableau est un long faux départ, qui partant d'un récit banal de vie quotidienne, nous fait basculer brutalement dans l'indicible brutalité du régime. Le reste va crescendo en alliant contenu politique et beauté croissante des paysages. Les femmes ont ici toute leur place, belles et résistantes, dans ces quatre récits dans lesquels les hommes sortent groggy et ballotés dans leur virilité et leur certitude. Comment diable a-t-il fait pour trouver de tels cadrages magnifiés par l'écran large, en étant obligé de jouer à cache-cache avec les autorités? C'est décidément l'un des plus beaux films depuis l'été, mais dans un genre très différent des Illusions perdues ( lui il ne les a pas perdues!) mais avec la même forme émotionnelle que Serre moi fort. Cinéma décembre 21
    ChouX_D
    ChouX_D

    58 abonnés 35 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 décembre 2021
    Sublime film de Mohammad Rasoulof, un des plus beaux films de l'année !
    Ces histoires, intimes, sont liées par un regard politique extrêmement fort sur l'Iran d'aujourd'hui.
    Loïck G.
    Loïck G.

    335 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 décembre 2021
    Pour contourner la censure et l’interdiction de filmer l’Iran tel qu’il le voit Mohammad Rasoulof a utilisé cette fois le principe du film en courts métrages. Quatre chapitres distincts, mais dont l’imbrication apparait évidente au fil du récit de chaque protagoniste. D’abord un homme, père de famille sympa et tranquille dont l’activité ne nous est révélée qu’à la dernière image, brute et inattendue. Elle conditionne en quelque sorte les trois autres parties du film où il est question de soumission ou non à une autorité sans partage. Au point que l’un des « héros » va devoir composer par la suite avec un cas de conscience qu’il n’avait jamais imaginé au moment de passer à l’acte. Peut-on rester aveugle dans un pays déjà atteint de cécité ? interroge Mohammad Rasoulof au milieu d’une foultitude d’autres questionnements. Une réponse peut-être dans l’ultime chapitre planté dans les superbes montagnes Iraniennes où l’un des maîtres du cinéma iranien, Abbas Kiarostami, a su lui aussi, contourner le diktat des ayatollahs. Mohammad Rasoulof en a retenu plus qu’une leçon, une raison d’être et un savoir vivre. Génial.
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    Rudy
    Rudy

    1 abonné 11 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 décembre 2021
    Le diable n’existe pas, film Iranien du réalisateur Mohammad Rasoulof, est une véritable pépite. Ne connaissant ni ce réalisateur, ni le cinéma iranien, je suis allé voir ce film sans aucune attente, étant simplement attiré par le synopsis.

    Sheytân vodjoud nadârad, de son titre original est une succession de courts-métrages racontant les tranches de vie d’hommes et femmes de différents milieux sociaux, professionnels, géographiques, et dont le trame de fond est la peine de mort et son application en Iran.

    Les histoires se succèdent les unes après les autres, avec une intensité dramatique crescendo. Là où le premier court métrage est une mise en bouche à la chute complètement inattendue, les suivants mettent en place des enjeux dramatiques, dans lesquelles les personnages sont en danger physique ou psychologique.

    La composition des plans est une véritable réussite, certains vous resteront gravés dans la rétine comme des tableaux de maître. Le réalisateur alterne brillamment des plans en mouvements et des plans fixe, ceux-ci sont particulièrement léchés, pour certains, il y a jusqu’à trois valeurs de plans à regarder.

    La peine de mort est abordée ici dans tous ses aspects, le deuil, le rôle du bourreau, et les conséquences de son application sur les autres. Les histoires nous questionnent sur notre rapport à la loi, à l’obéissance face à une autorité considérée comme légitime aux yeux du grand nombre, à l’héroïsme et ses conséquences néfastes, et à la justice.

    Quant aux acteurs, tous arrivent à saisir l’ambiguïté de leurs personnages, jouant leur rôle avec une subtilité rarement égalée. De telles histoires exigeant une direction d’acteur irréprochable, elle est ici particulièrement réussie.

    Le premier court-métrage spoiler: est une longue mise en haleine, dans laquelle le protagoniste joue un homme lambda complètement désincarné dans lequel n’importe qui pourrait s’identifier, jusqu’à la chute incroyable nous révélant la nature de sa profession, que le héros pratique sans aucun état d’âme. Sa scène finale est truculente et terrifiante à la fois.


    Dans le deuxième court-métrage, (très réussi, au suspense Hitchcockien), spoiler: je m’attendais à une fin tragique dans laquelle les personnages seraient tués, la réalisation de la scène finale me rappelant la fin de Mean Streets de Martin Scorsese. Il n’en est rien, et la douce conclusion de ce court-métrage nous fait le plus grand bien.


    La troisième partie est celle m’ayant le plus touché, les performances des acteurs sont fantastiques, l’amour entre les deux protagonistes est évident, et l’on ne peut qu’être déchiré face à la montée croissante des enjeux, et au dilemme face auquel le couple se retrouve confronté. spoiler: Le final est dramatique, avec un ultime plan magnifiquement composé, dans lequel la tenue militaire du jeune homme placé sur un arbre comme un pendu évoque la mort de son innocence, de son couple, et sa mort tout court aux yeux de sa compagne, qui décide de se séparer de lui, ne pouvant oublier son acte.


    La quatrième et dernière histoire termine d’aborder toutes les facettes de la question de la peine de mort, ici les conséquences pour la famille sont le résultat de la non-application de celle-ci, par conviction. Le dernier plan nous écrase face à l’immensité du monde, nous réconfortant face à l’insignifiance de nos actes, et nous laissons face à une fin ouverte, douce à mes yeux.

    Véritable pièce maîtresse qu’il me tarde de revoir, je ne peux que vous recommander le visionnage de Le diable n’existe pas, qui ne vous laissera pas indemne.
    Christian.W
    Christian.W

    1 abonné 3 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 décembre 2021
    2 décembre. "Le diable n'existe pas"
    Le regard du renard.
    Il faut courir de toute urgence voir le film de Rasoulof, ours d'or à Berlin.
    J'aime l'Iran où j'ai vécu, pour le persan, "on dirait de la poésie" dit une jeune fille qui arrive d'Allemagne. J'aime l'Iran pour ses paysages qui vont du désert doré aux forêts luxuriantes de la Caspienne. Le film a pour cadre ce pays fait pour la poésie et le chant, pays aujourd'hui dominé par les forces de mort.
    La mort c'est le thème. La mort que l'on ne décide pas, à laquelle on participe pourtant, comme fonctionnaire ou comme conscrit chargé d'enlever le tabouret sous les pieds du condamné. Quatre histoires, quatre homme devant le même choix, accepter ou refuser d'être le dernier bourreau. Je ne peux révéler les quatre réponses, les chutes bouleversantes du film. Je ne peux qu'évoquer la dernière image, celle d'un renard qui nous regarde face caméra. Il nous dit comme le fameux renard dans le désert du Petit Prince, que contre toute apparence, l'humanité est possible, que contre toute évidence, le diable n'existe pas.
    Aubert T.
    Aubert T.

    124 abonnés 138 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 8 décembre 2021
    Que c'est laborieux.... La quatrième et dernière section sauve le film. Ce qui précède est très long, très didactique, très scolaire. De plus le jeu des acteurs est vraiment très moyen. Beaucoup de plans très beaux mais déjà vus dans 67 autres films iraniens, ceux de Kiarostami notamment. On n'est pas loin du simple cinéma d'illustration, comme L'Evénement, premier prix à Venise uniquement dû à son sujet.
    velocio
    velocio

    1 300 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 novembre 2021
    A la fois poétique, visuellement magnifique, et, surtout, particulièrement éloquent dans sa dénonciation de la peine de la mort et des traumatismes qu’elle entraine, chez les familles des victimes bien évidemment, mais aussi chez les bourreaux et leur entourage, "Le diable n’existe pas" vient ajouter une pierre majeure à la longue liste des grands films iraniens.
    Yves G.
    Yves G.

    1 456 abonnés 3 486 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 décembre 2021
    Le diable n’existe pas est un film composé de quatre histoires distinctes, organisées chacune autour d’un coup de théâtre qui les rend difficiles à présenter ou à résumer.
    La première suit la journée ordinaire d’un homme sans histoires, mari prévenant d’une femme qu’il va chercher à son travail, père aimant d’une fillette qu’il raccompagne de l’école, fils respectueux d’une mère grabataire à qui il rend visite chaque jour.
    La deuxième se déroule quasiment en temps réel dans la chambrée de conscrits affectés au service de l’exécution des peines. Elle a pour héros l’un d’eux qui doit, à l’aube, prêter la main à une exécution capitale et s’y refuse.
    La troisième a pour héros un conscrit – peut-être l’un de ceux de la chambrée de la deuxième histoire – qui profite de sa permission pour demander la main de sa fiancée à ses parents.
    La dernière voit enfin le retour d’une jeune Iranienne élevée en Allemagne chez un couple d’amis de son père qui vont lui révéler un lourd secret.

    "Le diable n’existe pas" a reçu l’Ours d’Or au festival de Berlin début 2020. Sa sortie en France a été plusieurs fois repoussée à cause du Covid. Elle a aussi été compliquée par la sortie simultanée de plusieurs films iraniens au sujet similaire : "La Loi de Téhéran" en juillet, "Le Pardon" en octobre…. en attendant "Un héros", le dernier film d’Asghar Farhadi la semaine prochaine. Nul doute qu’on risque la saturation face à ces films qui évoquent ad nauseam la situation irrespirable des Iraniens sous la coupe des mollahs. Nul doute aussi qu’on se laisse à chaque fois emporter par leur âpreté, par les dilemmes moraux qu’ils mettent en scène et par la musique si douce de la langue perse qu’ils donnent à entendre.

    Ce sont ces sentiments paradoxaux et contradictoires que j’ai ressentis devant "Le diable n’existe pas". Bien sûr, j’ai été frappé par son sujet, la peine de mort. Qui ne le serait pas ? Et j’ai applaudi à la façon de l’aborder, non pas du point de vue des condamnés, qu’on ne voit jamais, mais celui des bourreaux (m’est revenu le souvenir troublant de Apprentice ce film singapourien passé inaperçu dont le héros était un gardien de prison dans le couloir de la mort). J’ai cherché, sans succès, des liens entre les quatre épisodes, me demandant par exemple si le héros du quatrième et si celui du deuxième n’étaient pas les mêmes, filmés à trente ans d’écart, avant de comprendre que c’était historiquement impossible.

    Mais hélas, alors que la gravité du sujet et l’intelligence de son traitement auraient dû automatiquement m’emporter, sans oublier l’avis éclairé de plusieurs amis qui avaient déjà vu le film et m’en avaient dit le plus grand bien, je me suis retrouvé, à mon grand désarroi, sur le bord du chemin, paradoxalement étranger à ce film et à son sujet trop éloignés de moi. Je le regrette profondément car je crois que "Le diable n’existe pas" est un film nécessaire. J’irai d’ailleurs sans faute dès demain voir "Un héros" pour me rattraper.
    islander29
    islander29

    860 abonnés 2 354 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 décembre 2021
    un film magnifique et intense sur la peine de mort en Iran, qui sert de fil rouge à cette partition en quatre volets, on passe d'une histoire à l'autre avec un point commun entre les histoires....Le film dans son style rappelle les grandes fresques turque de Nuri Bilge Ceylan, même densité des dialogues, des images, de la musique et une culture très humaniste du monde...Le décor est planté, chaque chapitre vaut son pesant d'or, avec des chutes inattendues et dramatiques .......Le film évoque la vie d'un homme qui se révolte, contre le système...Le poids politique est évident, mais c'est surtout l'émotion et l'humanisme des personnages qui construit le scénario......c'est souvent magnifique (bis) et le spectateur est intimement convié à cette émotion....La musique est de grande qualité assurément, et les acteurs très attachants....J'aurais facilement attribué une palme d'or à ce qu'il convient d'appeler, une oeuvre cinématographique, le genre de film qu'on oublie pas...Je conseille....
    Jmartine
    Jmartine

    167 abonnés 673 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 décembre 2021
    Le film de l’iranien Mohammad Rasoulof, « Le Diable n’existe pas » a obtenu l’Ours d’Or à la Berlinade de 2020…depuis son magnifique « Un homme intègre » Mohammad Rasoulof se disait aux aguets, vivant dans la peur des représailles, et le réalisateur n’avait pas tort , l’agacement des autorités iraniennes, probablement décuplé par l’écho rencontré par le film à l’étranger, les ont conduit à accuser Mohammad Rasoulof, de porter atteinte à la sécurité de l’Etat iranien. Après avoir été menacé d’être expulsé du pays, puis avoir été embastillé quelques mois, le réalisateur s’est rangé à l’idée que le meilleur moyen d’échapper à la censure était de réaliser des courts métrages, car plus le tournage est court moins la censure d’y intéresse donc le risque de se faire prendre est plus limité… Ainsi est venue l’idée de faire s’entre croiser quatre histoires qui ont en commun la façon dont on assume la responsabilité de ses actes dans un contexte totalitaire. Bien que tourné dans l’urgence et dans une quasi clandestinité, le film reste d’une rigueur et d’une beauté formelle…les quatre histoires sont reliées entre elles par la problématique de la peine de mort, et ses différentes façons d’y être confronté : être le condamné , l’exécuteur, se taire, s’y résoudre ou s’y opposer… et en définitive c’est bien du choix individuel de chacun face au pouvoir dont il est quatre fois question….quatre histoires irracontables de l’acceptation ou le refus d’ordres inacceptables, de l’objection de conscience , du sang que l’on garde sur les mains….Les deux premiers épisodes du Diable n'existe pas se déroulent dans des espaces clos qui semblent être ceux de l’obéissance, la prison, l’armée… Le deuxième s’achève sur une échappée de la ville et les deux suivants nous révèlent des individus qui, ayant fait le choix de la résistance, en vivant à l’écart de la vie citadine, dans la nature lumineuse ou aride….
    Avec ces quatre histoires écrites et mises en scène avec une rare subtilité, Mohammad Rasoulof signe un film implacable, un plaidoyer magnifique et saisissant en faveur de la liberté de conscience et contre la peine de mort et des traumatismes qu’elle entraine, chez les familles des victimes bien évidemment, mais aussi chez les bourreaux et leur entourage… dans l’une des pires dictatures au monde …
    ANDRÉ T.
    ANDRÉ T.

    79 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 décembre 2021
    UN DES 5 MEILLEURS FILMS DE L’ANNÉE !!!
    Réquisitoire sur tous les tons, contre la peine de mort ! Chaque histoire a une force incroyable et jamais on ne parvient à en prévoir la fin.
    En Iran, ce sont de jeunes militaires appelés qui sont chargés de cette mission:
    « retirer le tabouret, sous les pieds du pendu » c’est cette horreur, qu’affrontent, ces jeunes…

    Comme eux, on cherche à comprendre; à savoir ce qu’on ferait en de telles circonstances ?
    Sans forcément savoir ce qu’a pu commettre le coupable; dérangeant!
    Faut-il préciser que les cinéastes réalisent ces films, au péril de leur vie….

    Presque dérisoire: la photographie, les paysages, sont superbes....
    Chatcaliban
    Chatcaliban

    32 abonnés 96 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 janvier 2022
    C'est tout simplement génial. Un chef d'œuvre. Il est étonnant que le régime iranien ait laissé passer une telle critique de la société mais ce n'est pas la première fois que ça se passe.
    Je recommande vivement ce film magnifiquement filmé et joué. Impressionnant de profondeur et de justesse.
    titigad
    titigad

    27 abonnés 15 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 juin 2023
    Film primé à Berlin. Amplement mérité.
    Fort et poignant avec des paysages magnifiques, on ne sort pas indemne de ce film qui dénonce la peine de mort.
    Film engagé à ne pas rater.
    Les meilleurs films de tous les temps
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