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Isabel I.
38 abonnés
317 critiques
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4,0
Publiée le 16 décembre 2021
4 films d'une trentaine de minutes qui se passent tous dans l' Iran d'aujourd'hui . Je vais être volontairement très imprécise dans ma chronique car je ne veux pas divulguer ce qui fait l'essence de ces 4 moyens métrages. Je n'irai donc pas au-delà du synopsis lu sur AlloCiné qui en dit déjà beaucoup. Déjà une visite de la ville de Téhéran, visite de la vie quotidienne d'une famille de classe sociale moyenne. Puis un quasi huit clos dans la cellule d'une caserne de l'armée où des jeunes hommes doivent subir un service militaire autoritaire de 24 mois pour pouvoir se projeter dans la vie. Une autre histoire, lors de sa permission l'amoureux rend visite à sa fiancée pour son anniversaire, il y a beaucoup d'amour. Sera t'il suffisant pour leur vie future ? Puis le dernier film , un homme se dit serein, il y a longtemps il a décidé de sa vie quelqu'en soient les conséquences. Chaque film est admirablement bien construit et nous mène chaque fois vers un final saisissant . Les femmes y sont présentes actives, dynamiques , elles peuvent décider, mener leur vie et accompagner les hommes dans leur existence. 4 films pour une seule œuvre cinématographique avec un même fil conducteur : il y est question de la peine capitale, de l'exécution des condamnés à mort... dans un Liban au pouvoir brutal, totalitaire . Il y a un vrai contraste entre la beauté et le calme des paysages filmés dans les deux derniers films et la thématique transversale et je revois encore l'image finale si paisible dans l'immensité du désert Iranien. Il y a surtout la notion du choix . Quel choix ? Le choix est il possible ? Mohammad Rasoulof le réalisateur lui a fait le choix de dénoncer ...malgré la censure Iranienne. " Je me dois de résister " dit il .
J'avais vu lors de sa sortie en salles en 2017, "un homme intègre ", le précédent film de Mohammad Rassoulof, qui avait été à mes yeux , le meilleur film en exclusivité que j'aie vu cette année là et qui avait valu de nombreux ennuis au réalisateur avec les autorités Iraniennes. Lorsque je vois que sort son film suivant, de surcroît couronné par l'Ours d'or au festival de Berlin, il est évident que je me suis précipité pour le voir. J'écoute les critiques du "masque et la plume " ou le film est soutenu mais où les journalistes hiérarchisent les quatre sketchs qui composent le film. Je m'attends donc à voir un film déséquilibré. Le point commun aux quatre sketches porte sur l'acte de donner la mort. Pas sur la peine de mort, comme je l'ai entendu dire, non, sur l'acte qui consiste à donner la mort de ses mains. Il faut dire qu'en Iran, lors de son service militaire ( uniquement effectué par les hommes) on peut être affecté dans un service d'application des peines et qu'on doive, sous peine de sanctions tres dissuasives, retirer le tabouret sous les pieds du condamné à mort qui a la corde au cou. Les jeunes appelés ignorent qui est le condamné, ni quel est son crime. Ici pas moyen de se voiler la face, comme lorsque on fait partie d'un peloton d'exécution et que l'on sait que l'un des tireurs met une cartouche à blanc dans son fusil. Deux des quatre sketches sont des variations sur les comportements d'appelés qui refusent ou refusèrent d'accomplir les ordres. Un sketch porte sur les conséquences que va devoir supporter un appelé qui exécuta l'ordre donné et un autre sketche ( à mon sens le plus ambigu, nous dresse le portrait d'un bourreau dans sa vie personnelle). Je ne suis pas amateur de film très long ( celui ci dure 2h30 environ) mais " le diable n'existe pas " ne manque finalement pas de rythme. Pour ma part, si le film est au niveau des meilleurs films en exclusivité que j'aie vus cette année, j'ai néanmoins préféré " un homme intègre " à celui-ci. Par contre à mes yeux et contrairement aux avis des critiques du masque et la plume, les quatre sketchs m'ont semblé de qualité égale. Je ne hierarchiserais aucun d'entre eux et c'est même cette unité qualitative, riche de mise en perspective du sujet , traité sous des angles différents qui fait la force du film. Rassoulof doit depuis la sortie de " un homme intègre " et ses ennuis avec le régime des mollahs, filmer de manière cachée ( c'est aussi le cas de Jafar Panahi). Certes, on sait depuis la diffusion dans l'hexagone des films de Abbas Kiarostami , il y a une trentaine d'années, que le cinéma Iranien est un des meilleurs du monde. Ce film est l'illustration que Rassoulof est un réalisateur de grand talent qui a d'ores et déjà rejoint les plus importants cinéastes de son pays.
Plus qu’un film politique, qui dénonce la peine de mort, sa banalisation et la façon dont elle est pratiquée en Iran, c’est un grand film moral (mais non moralisateur), sur la capacité de chaque homme à dire « non », et à résister au système. La forme choisie par Mohammad Rasoulof, forme qui lui aurait aussi facilité le tournage vis-à-vis des autorités Iraniennes, est celle de quatre courts métrages, intitulés ici épisodes. Il s’agit de quatre histoires distinctes, avec quatre personnages centraux différents (même si un rapprochement entre deux d’entre eux pourrait être imaginé) qui sont ou ont été confrontés à une situation comparable. Et qui n’ont pas eu, face à elle, le même comportement. Et ce qui peut paraître dans un premier temps simplement juxtaposé forme au final un propos d’une grande cohérence ; ainsi le premier épisode, qui paraît presque anodin au premier abord, prend un nouveau relief au visionnage des suivants. Avec, en plus de cette démarche originale, une grande beauté des images (le dernier épisode, rappelant, comme un hommage, l’univers et le style de Kiarostami dans « Le vent nous emportera ») et des scènes d’une densité rare (les échanges et la « négociation » collective des soldats dans leur cellule), on tient là un important moment de cinéma.
En 2017, Un homme intègre.de l’iranien Mohammad Rasoulof n’était pas passé inaperçu puisqu’il a reçu le prix Un Certain Regard au Festival de Cannes. Cette fois, avec ces 152 minutes, il a mérité l’Ours d’Or à Berlin. Iran, de nos jours. Heshmat est un mari et un père exemplaire mais nul ne sait où il va tous les matins. Pouya, jeune conscrit, ne peut se résoudre à tuer un homme comme on lui ordonne de le faire. Javad, venu demander sa bien-aimée en mariage, est soudain prisonnier d’un dilemme cornélien. Bharam, médecin interdit d’exercer, a enfin décidé de révéler à sa nièce le secret de toute une vie. Quatre récits inexorablement liés, au cœur d’un régime despotique où la peine de mort existe encore, des hommes et des femmes se battent pour affirmer leur liberté. Scénario somptueux et interprétation remarquable. Un très grand film. Décidément, le cinéma iranien est au sommet. Après l’incroyable La loi de Téhéran, voilà 4 histoires qui a priori n’ont rien à voir sauf qu’elles parlent de la peine de mort et surtout du refus de tuer ses semblables dans l’Iran moderne. Mais Rasoulof a l’extrême intelligence de placer le curseur non pas sur l’oppression, mais sur ceux qui communient dans la résistance. Le scénario implacable nous propose une réflexion explosive sur l’insoumission, sur le dilemme moral et la responsabilité individuelle. Tour à tour récit familial, thriller d’action, romance ou tragédie intime, ce plaidoyer est d’autant plus habile qu’il met en scène des bourreaux qui sont des citoyens ordinaires chargés des exécutions des condamnés. Tous appartiennent à un peuple rendu muet et soumis par une des pires dictatures de la planète. Ces quatre contes cruels ne répondent à aucune question mais laissent chacun juge. Bouleversant. Le casting 100 % iranien avec Ehsan Mirhosseini, Shaghayegh Shourian, Kaveh Ahangar, Alireza Rareparast… - la distribution est pléthorique -, est au diapason des ambitions du réalisateur assigné à résidence par le gouvernement des mollahs. Ce chef d’œuvre prouve, s’il en est encore besoin, qu’on n'enferme pas un esprit inventif et déterminé comme celui de Rasoulof. Un film magistral !
Un film choc et surtout courageux de mohamed rassoulof qui avec panahavi sont perpétuellement menacé par le régime iranien. Cinéaste très engagé, le diable n existe pas est découpé en petites histoires qui n ont comme thème principal la dénonciation de la peine de mort. Un film coup de poing surtout la première histoire qui jusqu a la dernière scène est tellement dur que l on en se remet pas facilement, même si pour ma part j avais deviné la chute. La troisième histoire est assez rude avec un fin en terme de désespoir. Rassoulof tape bien dans le mille avec une mise en scène approprié et surtout avec des plans magnifiques avec pour chaque histoire un décor particulier. Plus urbain pour la première histoire, plus nature dans la 3ème histoire avec la présence de la forêt qui joue un véritable personnage et le désert iranien dans la dernière. Un très bon film à voir d d'urgence
qu'est ce qu'on est prêt à faire pour être libre ? qu'est ce qu'on est prêt à faire pour être soi-même dans un pays où la liberté individuelle et/ou collective n'est pas une priorité ?
Ce nouveau film de Mohamed RASOULOF, après « L'HOMME INTEGRE », est divisé en quatre parties avec un thème commun à savoir la résistance au régime totalitaire en Iran où la peine de mort est encore appliquée. La réalisation est superbe tant au niveau technique (photo, montage) qu'au niveau du scénario. On assiste dans ce film aux véritables cas de conscience des personnages dans le cadre de ce régime totalitaire qui vont changer le cours de leur vie. On découvre également quelques aspects de la société iranienne.
Quatre volets pour conter le refus de quatre hommes de plier au régime qui use et abuse de la peine de mort. C'est fin, subtil et pudique. Le troisième volet nous offre des images sublimes de poésie. Ce film est sublime d'intelligence et courageux.
Une merveille ! 4 histoires qui s'enchevêtrent des images de l'Iran surprenantes, des cadrages, des décors, un scénario bien construit, Ours d'or à Berlin après déjà son Homme intègre, un réalisateur à suivre j'ai adoré.
Trés grand film. Un des meilleurs film de l'année. On suit 4 courts-métrages qui ont un même fil conducteur la peine de mort en Iran. On a des acteurs trés bons, les scénarios sont captivants et les silences du film tiennent le spectateur en haleine. On est sur un film qui a une réalisation excellente avec une dynamique trés fluide, on découvre des histoires de vies qui marquent et qui choquent. Bravo pour ce grand film voir absolument. C'est le film à voir au cinéma de ce premier trimestre 2022 en France.
Attention Chef d'œuvre 3 séquences bien liées entre elles. 2h40 qui ne laissent jamais en repos. Là beauté des acteurs et des actrices, leur jeu splendide font une rupture avec l'atrocité des obligations faites aux soldats conscrits. C'est un film oscarisable
Quatre moyens métrages pour traiter et condamner la peine de mort en Iran. Quatre angles différents qui abordent le rôle du bourreau et ses conséquences. L'idée est séduisante mais le rendu est inégal : un épisode est particulièrement faible, le second et le dernier manque de profondeur. C'est dommage.