Mon visionnage de « La Grande Magie » a été handicapé par deux éléments. Un : je hais les comédies musicales. Deux : j’ai revu récemment « La La Land », qui est quatre crans au-dessus en termes de qualité...
Dès lors, difficile d’apprécier le film de Noémie Lvovsky. Qui partait pourtant avec un pitch intrigant. Un magicien fait disparaître la femme d’un mari jaloux, rationnel, et contrôleur. Celui-ci devient alors paumé, et va tomber sous la coupe du magicien, qui le convainc qu’il vit dans une illusion.
L’idée n’est pas mauvaise : une réflexion sur la vie, qui est perçue et ressentie selon notre état d’esprit, et que l’on peut modeler en s’imaginant qu’il s’agit d’un jeu. Mais il faut bien avouer que tout cela n’est pas très subtil, souvent balancé par des réflexions absconses. Tandis que l’intrigue tire en longueur, un moyen-métrage aurait sans doute faire l’affaire.
Sur la mise en scène, c’est franchement très léger. Le film est situé dans les années 20, mais à part quelques costumes, voitures et chambres, tout a été filmé dans la nature, histoire de ne pas s’embêter avec les décors. L’image fait très téléfilm, la caméra tremblote régulièrement (volontairement ?).
Quant aux passages musicaux, c’est avec ce genre de films que l’on réalise tout le travail de titan qu’il y a derrière les comédies musicales américaines. Les chansons sont peu inspirées, les chorégraphies très simples (marcher en levant les bras, wouhou !), et rarement bien synchronisées entre les acteurs. On a l’impression de voir un film de potes qui se seraient réunis en forêt pour tourner une comédie musicale en un week-end.
Restent tout de même de bons interprètes. Surtout Sergi Lopez en magicien combinard, et Denis Podalydes en mari qui voit son monde s’effondrer.