Un modeste comptable, sur le point d'être viré, s'invente une homosexualité, histoire de contraindre sa direction à reculer face à de possibles accusations d'homophobie.
Daniel Auteuil endosse le fameux et récurrent rôle de François Pignon, pas malchanceux comme le fut Pierre Richard ou benêt à la façon de Jacques Villeret mais en employé effacé et terne. Hélas pour Auteuil, et pour les "guest stars" Depardieu, Lhermitt ou Rochefort, Francis Veber réalise un très mauvais film.
"Le placard" est une comédie grotesque et insignifiante où on ne retrouve jamais les qualités d'écriture de Veber. Vaguement satirique à propos d'un certain esprit ou comportement dans l'entreprise -en particulier les ragots- vulgaire dans ses considérations sur l'homosexualité, le film n'est rien d'autre qu'un nanar duquel il n'y a rien à sauver. Dépourvu de dynamique comique (comment en serait-il autrement au regard d'un scénario stérile), privé de dialogues de qualité mais pas de formules maladroites et vaseuses, "Le placard" déçoit plus encore par l'insondable vacuité des personnages.
Celui d'Auteuil est pour le moins inabouti, tandis que les seconds rôles (collègues ou supérieurs de Pignon) sont proprement nuls, avec leur caractère à peine ébauché (un des talents de Veber pourtant), futile, voire incohérent. Passons sur Rochefort et Lhermitte, qui font de la présence; la palme en matière d'indigence et de bêtise revient au personnage de Depardieu, ce beauf macho qui finit par
s'éprendre
, pour sa punition et contre toute vraisemblance, de Pignon le faux homo.
Enfin, la mise en scène est artificielle, où on mesure à la courte durée des scènes et à la vaine profusion des protagonistes la panne d'inspiration de l'auteur, son incapacité à imaginer la moindre situation construite de comédie.
Le procédé commercial a ses limites.