Non sans ironie teintée de nostalgie d'une certaine époque - les années 30 sont magnifiquement bien rendues, les décors, les costumes, les us et coutumes - ce film narre une histoire d'homme plus qu'une intrigue policière.
Al Capone, Eliot Ness sont les deux facettes d'une même pièce, opposées dans une lutte sans merci où la justice se doit de triompher parce que c'est comme ça que les choses doivent se passer dans un état de droit. Mais quelle justice ? Celle des hommes, tout en nuance de gris sous l'égide du talion.
Un méchant qui zigouille un gentil, c'est un monstre. Un gentil qui assassine un méchant, c'est un héros.
Et pour que justice soit faite, des hommes s'érigent au-dessus de la Loi, l'enfreignent pour mieux la faire respecter par d'autres hommes qui, eux, la violent impunément et pire, le revendiquent.
La force du film tient dans les choix des personnages qui, pour atteindre leur objectif, devront éprouver leurs propres limites. Hélas, ces réflexions sont sacrifiées sur l'hôtel d'une violence spectaculaire. Il en résulte une logique primaire où la fin justifie les moyens. Les incorruptibles sonnent creux.