J’avais vu ce film il y a un bout de temps maintenant (au moins 2003 ou 2004), et je n’avais que de très vagues souvenirs, aussi je me suis lancé dans son revisionnage pour offrir une critique objective sur lui. A la vérité c’est vrai que ce Belphégor est tout de même très lacunaire.Au niveau du casting on ne peut pas dire que les choses aient été faites à moitié. On se retrouve avec de bons acteurs, notamment dans les seconds rôles, où l’on se coltine un Serrault à contre-emploi très correct, mais alors doté du personnage le plus inutile du film. Il passe son temps à bavarder, écouter de la musique, draguer Julie Christie, mais il ne fait strictement rien. D’ailleurs un des personnages lui fait remarquer. A ses cotés Frédéric Diefenthal, auréolé à l’époque de certains succès se retrouve lui aussi avec un personnage assez transparent, même si sa présence peut davantage se justifier. L’acteur encore une fois n’est pas mauvais, mais le personnage est en carton-pâte. Sophie Marceau complète le trio principal, livrant une prestation convaincante quoiqu’un peu fade. Si elle n’entame pas son capital sympathie, il faut tout de même avouer qu’elle n’est pas là dans un de ses grands rôles. L’inconsistance de celui-ci la plombe trop souvent ici.Niveau scénario c’est le grand n’importe quoi. Le film est d’une incohérence totale, c’est le foutoir, le Louvre est un véritable moulin (quoique des fois on se pose des questions sur les musées), Marceau tombe amoureuse de son électricien en 5 minutes, l’intervention du GIGN avec leur filet est risible, la conclusion est expédiée. Enfin bref, c’est médiocre, et la seule chose à peu près cohérente c’est la vision des conservateurs de musées (très juste et pas du tout clichée, je confirme). Le film introduit par ailleurs un humour totalement nul (Serrault sert peut-être à faire le clown alors) et des répliques risibles. A cela s’ajoute le bouquet final : une fluidité à couper au couteau. J’ai rarement vu un film avançant de façon aussi saccadée, sans transition, mais c’est un problème récurrent des films trop court. En 1 heure 20 hors générique que voulez-vous construire de solide sur un thème qui aurait dû occuper au moins deux heures ?Niveau visuel Salomé offre une mise en scène pas mal du tout. S’il est souvent critiqué, je dois dire qu’ici il livre un travail assez propre, quoiqu’il peine à réellement instaurer un climat tendu. C’est certain que les scènes nocturnes dans le musée aurait dû être plus pimenté, mais il n’y a pas de francs loupés. De même les décors sont sympathiques, l’usage du Louvre est original et bienvenu, et le résultat est convaincant. La photographie en revanche, comme pour la mise en scène n’a pas été suffisamment travaillée pour offrir une réelle ambiance, une réelle atmosphère, et le résultat pourra en décevoir plus d’un. Quant aux effets spéciaux, rares, compte tenu du budget qui n’est pas celui d’une superproduction américaine, et l’âge du film, c’est tout à fait efficace. J’envoie ceux qui pensent l’inverse sur un Aztec Rex ou un Piranhaconda, ils découvriront des effets spéciaux numériques plus récents d’une réelle indécence. Reste surement le meilleur point de ce film : sa bande son. Là il y a eu un bel effort, et le film monte un peu en gamme grâce à elle.Ainsi Belphégor n’est pas une réelle réussite de fantastique à la française, pourtant le potentiel était là. Si je garde des choses par ci par là, le vrai problème majeur du métrage c’est la transparence hallucinante de ses personnages, et l’inconsistance flagrante de son scénario, qu’un aspect visuel trop lisse ne peut guère rattraper. 1.5 pour les acteurs, une mise en scène correcte et la musique.