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    Séjour dans les monts Fuchun
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    traversay1
    traversay1

    3 570 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 janvier 2020
    L'affiche de Séjour dans les Fuchun laisse à penser que le film de Gu Xiagang est une œuvre principalement contemplative. C'est loin d'être vrai même si cet aspect existe et de fort splendide façon durant les 2H30 du long-métrage. Les dialogues tiennent une place capitale dans cet ouvrage choral, autour des 4 fils d'une veuve et de leurs propres enfants. Les nombreuses conversations, Gu les filme rarement selon le principe du champ/contrechamp, laissant sa caméra vagabonder le long de la rivière Fuchun ou au milieu d'autres passants. L'effet est simple mais d'une grande poésie, ses personnages ne sont qu'éléments du monde autour d'eux, notamment la nature, magnifiée et symbole d'éternité. A l'image de ce camphrier de 300 ans devant lequel deux futurs mariés prononcent leurs vœux Dans le même temps, le cinéaste montre une ville en chantier où l'on détruit à tour de bras, avant sans doute de construire de grands ensembles luxueux ou des centres commerciaux, marqueurs de la Chine nouvelle. Il faut l'avouer, le début de Séjour dans les monts Fuchun a de quoi perturber, passant très vite d'un personnage à un autre, sans insister et sans nous donner le temps de nous familiariser avec l'ensemble des protagonistes. Le film s'apprécie sur la longueur, au gré des saisons, dans des lignes de fuite narratives qui finissent par composer une vraie symphonie, douce et pourtant tumultueuse. Ce premier segment d'une future trilogie témoigne en tous cas d'une maîtrise remarquable et donne à penser que l'on tient là un nouveau futur grand du cinéma mondial, pas moins.
    Tumtumtree
    Tumtumtree

    167 abonnés 532 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 janvier 2020
    Attention, ce film est une lente chronique familiale de 2h30 : si vous êtes à la recherche d'intrigue, de suspense, de coups de théâtre, passez votre chemin... Dès lors qu'on accepte la règle du jeu, il faut reconnaître que ce premier film d'un cinéaste d'à peine 30 ans est d'une grande maîtrise. Il faut quelques minutes pour se faire au rythme particulièrement doux de cette pérégrination parmi quatre cellules familiales unies par une même fratrie. Le spectateur n'y prendra sans doute véritablement plaisir que sur la base d'une solide curiosité pour la Chine contemporaine. Et de ce point de vue, ces deux heures trente sont très précieuses : on les passe littéralement en Chine, dans le quotidien d'une classe moyenne aux destins très variés, au contact de leurs usages et de leurs traditions. Une curieuse Chine d'ailleurs, qu'on ne voit jamais au cinéma : propre, bien entretenue, moderne, là où Bi Gan, Jia Zhangke et les autres se concentrent plutôt sur les bas-fonds crasseux. À ce parti-pris quasiment documentaire se greffent des effets de mise en scène d'une grande virtuosité, fondés pour beaucoup sur de lents panoramiques ou travellings suivant les personnages pour s'échapper ensuite vers le paysage. Jamais je n'avais vu un film chinois faire aussi explicitement référence à la peinture traditionnelle d'extrême-orient. Plus concrètement, le récit nous dépeint le sort de quatre frères et de leurs familles. Le plus âgé est un restaurateur au tempérament bien trempé, le deuxième un pécheur vivant sur une barque avec sa femme et son grand dadais de fils, le troisième est un joueur invétéré endetté jusqu'au cou qui élève seul son fils trisomique et le dernier est un crétin fini de 37 ans. Tous parlent d'argent continuellement, ce qui fait parfois un peu froid dans le dos. Mais leur autre souci est de s'occuper de leur très vieille mère. On passe de l'un à l'autre librement, sans aucun effet de continuité, et peu à peu se construit un récit vaporeux qu'on regrette de devoir quitter quand le générique apparaît. J'étais fort dubitatif en lisant dans la presse qu'on attendait le second épisode une fois celui-ci terminé, mais, pour ceux qui se sont engagés dans cette douce pérégrination, c'est bien l'effet produit.
    Jonathan P
    Jonathan P

    67 abonnés 395 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 novembre 2019
    Premier film pour Gu Xiaogang, présenté en mai dernier au festival de Cannes. Le film a eu l’honneur d’être le film de clôture de la 58e Semaine de la Critique. Séjour dans les monts Fuchun, a été tourné pendant près de deux ans. Au cours du film on suit cette famille au gré des saisons qui passe, avec une des plus belles mises en scène de l’année. Surtout ce qui concerne tout le travail sur les plan-séquences, très long certes mais chaque plan-séquences peut aussi se voir comme le basculement d’une saison a une autre et contribue aussi à certains changements pour la famille. Les monts Fuchun, premier volet d’une trilogie de la part de Gu Xiaogang, voila un jeune cinéaste chinois très très talentueux entre, Kim ki-duk et Edward Yang. Voilà une fresque pleine de grâce et de beauté sur une Chine contemporaine, hier mais aussi d’aujourd’hui un travail tourné vers le futur, le futur d’un déjà très grand réalisateur se dessine et pas besoin d’un long plan-séquence pour évidemment apercevoir le chemin radieux parsemer de louanges que va emprunter Gu Xiaogang, car voilà bien un jeune prodige, la révélation 2019.
    Yves G.
    Yves G.

    1 457 abonnés 3 487 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 janvier 2020
    C’est l’histoire d’une famille chinoise sur trois générations. La grand-mère septuagénaire est terrassée par un AVC qui la laisse impotente le jour de son anniversaire. Son fils aîné, qui dirige un restaurant, accepte de la prendre en charge malgré les réticences de son épouse qui a bien du souci avec leur fille qui s’est mis en tête d’épouser un parti que ses parents refusent. Un fils cadet, dont l’immeuble est voué à la démolition, est obligé de se loger temporairement sur un rafiot avec sa femme et son fils, lequel fréquente une jeune fille plus fortunée que lui. Le benjamin, couvert de dettes, poursuivi par la mafia qui en exige le remboursement, s’occupe seul d’un enfant trisomique.

    Le film du jeune prodige Gu Xiaogang emprunte son titre à une célèbre peinture chinoise du XIVème siècle, un rouleau de plus de cinq mètres de long. Comme cette peinture, le film de 2h30 se déroule lentement comme un long rouleau. Il fait une grande place aux paysages urbains filmés à Fuyang, la ville natale du réalisateur, une métropole en pleine mutation, lovée dans une boucle du fleuve Fuchun, à une cinquantaine de kilomètres en amont de Hangzhou, la capitale de la province du Zhejiang.

    Film choral qui passe sans transition d’un personnage à l’autre (au risque parfois d’y égarer le spectateur), chronique languide de l’histoire d’une famille ordinaire, "Séjour dans les monts Fuchun" raconte une Chine qui change. Une Chine où la garde des grands parents ne va plus de soi. Une Chine où les enfants n’acceptent plus les projets matrimoniaux que leurs parents ont patiemment élaborés pour eux. Une Chine où les vieux quartiers sont détruits pour laisser la place à des condo rutilants – une mutation que Jia Zhangke avait déjà patiemment filmée.

    Objectivement, le film de Gu Xiaogang est admirable. Son rythme, son ambition séduiront peut-être ceux qui l’an passé s’étaient enthousiasmés pour l’épopée narrée dans "So Long, My Son" (qui durait plus de trois heures). Mais je dois avouer, le rouge au front, ne pas y avoir adhéré. Je suis sans doute passé à côté d’un chef d’oeuvre. Tant pis pour moi. Que cela ne vous dissuade pas d’aller le découvrir.
    Christoblog
    Christoblog

    827 abonnés 1 674 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 janvier 2020
    Confirmant l'explosion actuelle du cinéma chinois, le premier film du jeune réalisateur Gu Xiaogang (31 ans) est une merveille de sensibilité et d'élégance.

    Ce que raconte Séjour dans les monts Fuchun est anodin : une grand-mère qui perd la tête, ses quatre fils qui ont des personnalités et des problèmes très différents, quelques menus évènements de la vie quotidienne, rarement spectaculaires.

    Le film brille par le prisme de l'antagonisme suivant : il raconte la banalité avec une ambition incroyable, que ce soit par l'ampleur de la mise en scène (les travellings sur la rivière sont d'une beauté incroyable) ou par la démesure de son tournage (qui s'est étalé sur deux ans, pour un montage final de 2h40).

    Le résultat est fascinant de beauté et de réalisme. On est à la fois ébloui par la splendeur de la nature, par la façon dont la fine texture du temps est rendue apparente, et captivé par la destinée de ces personnages dont la personnalité se dévoile progressivement. Le film de Gu Xiaogang se situe donc exactement à mi-chemin d'un manifeste esthétique de premier ordre (la composition de certains plans rappelle les plus grands réalisateurs) et d'une addiction du type de celles qui nous lierait à une série de télévision.

    Séjour dans les monts Fuchun raconte enfin la Chine d'aujourd'hui (ses projets immobiliers, sa quête avide de modernité) et la Chine éternelle (la permanence de la nature, les arbres millénaires, le rythme imperturbable des saisons, la peinture ancienne).

    On a déjà envie de voir les films qui vont suivre, puisque Gu Xiaogang a annoncé que ce premier film était le volet initial d'une trilogie.

    A voir absolument.
    bidoux16
    bidoux16

    33 abonnés 2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 janvier 2020
    Pur chef d'œuvre d'un réalisateur pour qui un personnage n'est pas qu'une esquisse et qui au travers d'un temps lent dresse le portrait de la Chine d'aujourd'hui. C'est beau c'est puissant c'est aussi nostalgique et c'est le croisement entre l'avancée de ce pays à marche forcée et la puissance du passé qui ne veut pas s'éteindre qui en fait toute la singularité. Amateurs des films hystériques de Dolan passez votre chemin
    schemaman
    schemaman

    17 abonnés 276 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 4 janvier 2020
    Mon épouse a trouvé que les images étaient belles. Moi pas. C'est décousu, on a du mal à suivre le peu d'histoire que le film contient. On cerne pas très bien la thématique de l'argent. Et la peinture de mœurs sensée représenter la société chinoise atteint ses limites puisque cette société est tellement vaste qu'il est bien difficile de prétendre la dépeindre au travers d'un film.
    On apprend dans le générique de fin que le réalisateur prévoit une suite. Ce sera sans moi. Le sommeil m'a pris pendant la séance.
    ffred
    ffred

    1 696 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 janvier 2020
    Premier film et premier volet d'une trilogie pour le jeune réalisateur chinois Gu Xiaogang. Au gré des saisons, sur une année complète, il filme les transformations de sa ville natale en suivant la vie d'une famille chinoise contemporaine de la classe moyenne. Pour un coup d'essai, on a rarement vu une mise en scène aussi maitrisée. De plans fixes en superbes plans séquence, elle est aussi douce et élégante que virtuose. Quand, en plus, elle est associée à un scénario finement écrit, simple et plein de poésie, arrivant en pourtant 2h30 (et pas une minute d'ennui) à nous passionner pour les déboires d'une famille ordinaire, on est pas loin du chef d’œuvre. Entre traditions et modernité, de conflits de génération en bouleversements sociaux, on est tenu en haleine d'un bout à l'autre du récit. Voilà donc le premier très beau film et la première belle surprise de l'année et un réalisateur à suivre. On a hâte de voir la suite de cette trilogie. Aussi beau sur la forme que sur le fond, une vraie simplicité pour une vraie splendeur.
    poet75
    poet75

    270 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 janvier 2020
    Comme le faisait remarquer, ces jours-ci, sur son blog, le critique de cinéma Pierre Murat, 2019 fut marqué, entre autres, par l’excellence des films venus de Chine jusqu’à nos grands écrans. La qualité indéniable de la production cinématographique de ce pays se confirme brillamment, dès le début de 2020, avec la sortie de Séjour dans les monts Fuchun, d’ailleurs présenté comme le premier volet d’une trilogie qui promet, d’ores et déjà, d’être passionnante.
    Malgré la censure toujours en vigueur du côté de Pékin, les cinéastes chinois font preuve d’une habileté des plus remarquables pour donner à voir les réalités complexes, parfois antinomiques, de leur pays. Nouveau venu dans le 7ème art, Gu Xiaogang non seulement n’échappe pas à cette règle mais l’affine au point qu’on a le sentiment d’avoir affaire à un cinéaste chevronné. Or il s’agit bel et bien de son premier film ! Voilà qui est pour le moins prometteur.
    Le titre se réfère à un rouleau peint au XIVème siècle par un ermite qui s’était retiré dans cette région des monts Fuchun. De nos jours, la belle vallée désertique de jadis s’est transformée en un centre urbain en pleine mutation. La ville, certes encore entourée d’îlots de verdure, se renouvelle de fond en comble : des immeubles, des quartiers entiers, sont en cours de destruction tandis que d’autres s’érigent. Quantité de projets immobiliers émergent, avec une nouvelle ligne de métro. Seul le fleuve Fuchun, qui traverse la métropole, semble avoir échappé au cours du temps. Mais ce n’est qu’apparence car ce fleuve, réputé autrefois pour l’abondance de ses poissons, a été si malmené par les pollueurs ou par des systèmes de pêche inconsidérés qu’on ne peut plus guère y attraper de quoi sustenter grand monde.
    Cette réalité, Gu Xiaogang la montre tout en s’attachant à suivre les différents membres d’une des familles qui y résident. La scène d’ouverture nous les présente rassemblés à l’occasion de l’anniversaire de l’aïeule du clan. La fête est joyeuse mais s’interrompt brutalement lorsque cette dernière, peut-être sous le coup de l’émotion, doit être transportée à l’hôpital du fait d’une attaque cardiaque. Quoi qu’il en soit, nous avons pu apercevoir celles et ceux dont le cinéaste s’attache ensuite à évoquer les parcours. Ils sont à l’image de leur ville, marqués par le passé et les traditions tout en étant fortement confrontés au monde moderne, à ses tentations et aux changements de mentalité qui surgissent inévitablement.
    Les quatre fils de l’aïeule dont on célébrait les 70 ans au début du film sont tous confrontés à des difficultés et contraints à prendre d’importantes décisions. Aucun ne roule sur l’or. L’aîné, qui tient un restaurant, se décide, malgré les réticences de son épouse, à prendre chez lui sa mère qui perd de plus en plus la mémoire, lorsqu’elle sort de l’hôpital. Un autre fils, pêcheur, est obligé de trouver refuge jour et nuit sur son bateau, avec sa femme, depuis que l’immeuble dans lequel il résidait a été détruit. Un autre essaie de s’en sortir financièrement en organisant des jeux clandestins, tout en ayant la charge d’un fils trisomique. Tous sont dépeints par le cinéaste avec bienveillance, malgré leurs défauts petits ou grands, ce qui les rend, à nos yeux de spectateurs, très attachants. Mais celle qui émeut le plus, avec le jeune trisomique, c’est Gu Xi, la fille du restaurateur. Le garçon avec qui elle veut se marier, un enseignant sans le sou, ne convient pas à sa mère qui, comme la jeune fille s’obstine, va jusqu’à la rejeter impitoyablement. En un long travelling, saisissant de technicité mais surtout de beauté, une pure merveille de cinéma, le réalisateur avait pris soin de nous montrer la naissance de cet amour : cela se passait au cours d’une promenade au bord du fleuve. spoiler: Le garçon avait parié qu’il ferait une longue partie du trajet en nageant, tandis que son amie le suivrait sur la rive. Il s’exécute et tous deux se retrouvent une fois l’exploit réalisé, reprenant leur marche ensemble jusqu’à un navire
    . La caméra ne les quitte pas un seul instant : c’est une scène belle à tomber !
    Arrivés au bout de ce superbe film, qui dure 2 heures 30, c’est à regret que nous en quittons les personnages, mais déjà heureux à l’idée de les retrouver quand sortira le deuxième volet de la trilogie.
     Kurosawa
    Kurosawa

    583 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 janvier 2020
    En quoi le premier film de Gu Xiaogang est-il singulier ? En quoi peut-on dire qu'un auteur est né ? On pourrait d'abord objecter que ce type de cinéma est connu, a fortiori dans le paysage asiatique – on pense à Hou Hsiao-hsien et à Edward Yang – dans cette manière de saisir dans un rythme très lent mais avec une caméra toujours mobile le pouls d'une famille et d'une ville sur un temps relativement long. Mais ce qui différencie "Séjour dans les monts Fuchun" de ces références tient dans une recherche d'équilibre entre narration et contemplation, entre une trame scénaristique qui avancerait au gré de conflits somme toute peu originaux (ce sont surtout des problèmes financiers qui divisent les membres de cette famille) et un intérêt prononcé pour un paysage harmonieux : à ce titre, l'une des plus belles scènes du film est un plan-séquence où l'on suit un homme en train de nager dans le fleuve qui longe la ville avant qu'il ne rejoigne sa fiancée pour entamer avec elle une conversation anodine. Si certaines scènes comportent des dialogues importants qui en disent long sur les relations entre les personnages, ce moment délaisse la narration pour laisser le spectateur libre de regarder ce qu'il veut dans le plan et lui permet d'être sensible aux bruits des pas et du vent. Faire avancer l'histoire et la laisser de côté par instants, c'est le mouvement périlleux amorcé par Gu Xiaogang et qui n'est pas encore tout à fait maîtrisé, comme en atteste l'impression d'engourdissement que peut provoquer le film, à cause d'une alternance de moments narratifs et de plans pleinement centrés sur la nature qui menace de devenir mécanique. Ce très beau premier film garde néanmoins le cap parce qu'il tient à faire davantage passer l'émotion par la richesse de plans à la composition très picturale que par les personnages; en effet, l'abondance de plans larges impose une distance avec une certaine intériorité mais rend mieux compte des différences entre les différents protagonistes par la manière dont chacun s'inscrit dans le décor. En privilégiant l'apaisement et l'absence de pathos, "Séjour dans les monts Fuchun" convainc et témoigne de la grande conscience qu'a Gu Xiaogang de son propre art : ce premier film prometteur donne envie de suivre la carrière d'un jeune cinéaste assurément talentueux.
    velocio
    velocio

    1 302 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 2 janvier 2020
    Premier long (TRES, très long) métrage d'un réalisateur chinois de 31 ans, "Séjour dans les monts Fuchun" était le film de clôture de la Semaine de la critique de Cannes 2019. Encore qu'il ne nous apprenne pas grand chose qu'on ne sache déjà, le seul intérêt de ce film réside dans son aspect documentaire sur la Chine contemporaine : la rénovation urbaine avec la destruction des vieux quartiers et les nouveaux immeubles implantés à leur place, l'organisation familiale, le fait qu'en Chine se soigner revient très cher, le rôle de la pègre, l'importance toujours grande des superstitions. Sinon, il s'agit d'un film choral sur une famille, une histoire très décousue, très difficile à suivre et dans laquelle l'émotion est totalement absente à l'exception de 2 fois une minute (sur 150 !) : la première au bout de 1 h 20, la seconde au bout de 2 h 05. A la fin, on nous annonce qu'il y aura une suite : je m'abstiendrai !!
    Laurent C.
    Laurent C.

    255 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 janvier 2020
    Le cinéma chinois montre depuis quelques années une effervescence assez remarquable. Le film "Séjour dans les Monts Fuchun" en est un des illustres exemples. Il s'agit d'une fresque dans la Chine contemporaine, d'une famille qui habite dans cette région des Monts Fuchun, dont on comprend dès les premières séquences qu'il s'agit d'un site très important dans l'histoire impériale du pays. Le récit ne s'attarde pas sur cette spécificité historique, sinon qu'on est immédiatement embarqué par la beauté somptueuse des paysages. Ce séjour est en fait une invitation au voyage à travers les montagnes qui surplombent la ville et surtout le fleuve presque hypnotique qui serpente à travers les paysages. En atteste une scène absolument sublime où, grâce à un travelling très soigné, on suit le jeune amant d'une des nièces du film nager sur la rivière, pendant que cette dernière l'accompagne sur le chemin dans les hauteurs.

    Le voyage constitue aussi un espace de découverte culturelle fascinant. On s'invite souvent à déjeuner avec la famille et les odeurs de cuisine semblent presque parvenir jusque la salle de cinéma. On découvre les traditions de la Chine, particulièrement ce système de tontine qui lie des personnes dans un dispositif de prêt et de créances, pouvant virer au drame quand l'un des membres n'honore plus ses remboursements de dettes. La violence côtoie autant la douceur de vivre de cette famille qui rentre dans le 21ème siècle. On découvre alors combien la question des anciens est devenue un sujet du débat public, les jeunes générations ne pouvant plus accueillir leurs aînés à domicile. A cela s'ajoute la complexité du système de santé, qui, malgré le régime communiste, ne semble être ouvert qu'à ceux qui ont les moyens de s'offrir des soins à l'hôpital.

    "Dans les Monts Fuchun" rend compte de la complexité de la société chinoise, particulièrement pour les classes moyennes qui ont bénéficié de l'ascension économique du pays. Il s'agit d'un très grand film qui fera date dans l'histoire du cinéma mondial.
    gerald_w-a
    gerald_w-a

    11 abonnés 252 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 6 février 2020
    Deuxième fois que le cinéma chinois me déçoit en quelques jours. Après Le lac aux oies sauvages, c'est Séjour dans les monts Fuchun, à propos duquel les critiques s'extasient. Mais pourquoi ? Pourquoi !? Oui, il y a une réalisation et une photographie d'intérêt. Mais les conversations autour du mariage, des prix de l'immobilier dans le quartier, des prêts d'argent à rembourser, de la garde de la mère, ce n'est pas parce que ce sont des chinois que c'est merveilleux ; j'ai pareil dans les conversations vers chez nous. À part ça, rien ! Émotion, où es-tu ? Parce que l'émotion, parlons-en : dans la critique d'un autre internaute, je lis que le premier moment d'intensité dramatique notable arrive après une heure vingt. Eh bien oui ! Une heure vingt ! C'est malheureusement l'exacte vérité.
    Alors pardon de dire que de belles images ne suffisent pas à faire un bon film. Les problèmes domestiques de cette famille sont d'un ennui abyssal. Si c'est ça le nouveau cinéma chinois, je prendrai directement un somnifère la prochaine fois.
    Santu2b
    Santu2b

    249 abonnés 1 785 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 novembre 2020
    "Séjour dans les monts Fuchun" est le premier long-métrage Gu Xiaogang, jeune cinéaste de trente ans. Le titre fait référence à une célèbre peinture du même nom datant du XIVe siècle. Indéniablement, le cinéaste fait figure de prodige à suivre. Gu Xiaogang déploie une maîtrise épatante ainsi qu'un esprit inventif dans sa réalisation, alternant des plans séquence audacieux et des plans de toute beauté de paysages enneigés. En plus de ce savoir-faire, le cinéaste livre à travers le destin de ces quatre frères que tout oppose une belle réflexion sur les mutations de la Chine contemporaine. Le Temps est en effet la principale matrice de "Séjour dans les monts Fuchun", qui voit cohabiter l'immuabilité du fleuve avec les projets de métro et autres rénovations urbaines.. Gu Xiaogang a d'ores et déjà annoncé concevoir son projet comme une trilogie : il va sans dire que nous attendons impatiemment la suite.
    Anne M.
    Anne M.

    72 abonnés 641 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 janvier 2020
    J’ai bien mis 45 minutes à comprendre qui est qui, lequel est le jeune frère, parmi ceux qui ont des problèmes d’argent, lequel gagne de l’argent sale, qui est le fils, qui est le fiancé …

    J’ai pris le temps qu’il fallait et j’ai été enchantée par ce film sur la Chine d’aujourd’hui qui ouvre l’année 2020.

    Tout commence par les 70 ans de la grand-mère récemment veuve. Elle fête son anniversaire avec ses 4 fils et leur famille, dans le restaurant du fils aîné. Malheureusement à cause d’une forte tension, elle a une attaque. Elle ne pourra plus vivre seule.

    On fait progressivement la connaissance des 4 fils. Leur destinée se dessine dans cette chronique familiale non dépourvue de surprises et ponctuée d’ellipses.

    Le film se passe au bord de la rivière Fuchun, dans la ville de Fuyang, bordée de montagnes et de forêts magnifiques, en chemin constant vers la modernité, sur plusieurs saisons bien marquées.

    Malgré le modernisme en marche, le poids comme le charme des traditions marquent leur empreinte sur les vies.

    Les images sont extraordinaires, très travaillées. Chaque plan et chaque champ sont explorés, Xiaogang Gu en joue, le cadrage est superbe et les couleurs limpides.

    Ce film romanesque au langage cinématographique très riche et abouti est le premier volet d’une trilogie à suivre.

    Mon blog : larroseurarrose.com
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