Ce film, réalisé par Alan Parker et sorti en 1982, n'est pas mal du tout ! Mis-à-part quelques titres, je ne suis pourtant pas spécialement un fan du groupe dont le film en est l'adaptation de leur album homonyme mais pourtant, je dois dire que j'ai été emporté par cette histoire, certes foutraque, mais pleine d'idées ! Enfin foutraque, c'est surtout parce-que le film n'est pas linéaire, qu'il n'y a quasi pas de dialogues et que le film mélange prises de vue réelle et images animées ; le film ne correspondant ainsi pas vraiment au cahier des charges d'un film "classique". Mais venant d'un groupe à la musique presque expérimentale, ce n'est pas du tout étonnant, c'est même complètement dans la continuité de leur style et de leur image. Nous suivons donc ici l'histoire de Pink et de sa vie passée qui s'enferme progressivement sur lui-même, enfermement représenté par un mur, d'où le titre du film. Chaque brique du mur ("Another brick in the wall") représentant d'ailleurs chaque traumatisme de sa vie comme la mort de son père, la Guerre, l'école et ses professeurs, la séparation avec sa petite amie etc. Bon, ça c'est une interprétation aujourd'hui très connue et commune mais pour comprendre le film, il faut un peu connaitre la vie de son créateur, Roger Waters. Effectivement car le film part tellement dans tous les sens qu'il est au départ difficile de définir ce qu'il raconte vraiment. Nous avons en effet énormément de métaphores sur le gouvernement de l'époque, sur l'aliénation des populations, sur l'emprise de la vie moderne sur les gens, sur leur enfermement dans une société qui les formate etc. Et si on ne sait pas que c'est spécifiquement lié au parcours de Waters, on peut interpréter tout cela différemment. En ne connaissant pas du tout la vie du musicien, je ne comprenais par exemple pas bien la présence de l'alter-égo fasciste de Pink et en m'ayant penché après coup un peu plus sur sa vie, ça me parait maintenant limpide. Mais c'est ce que je reprocherai principalement au film qui est, malgré ses très bonnes idées, avant tout un égo-trip foutraque, sorte de catharsis pour Waters dans laquelle il projette toutes ses angoisses et frustrations pas forcément accessibles au spectateur lambda, enfin pas adepte de l’univers des Pink Floyd. On retiendra malgré tout la mise en scène, magnifique et très originale, ainsi que les séquences animées dirigées par Gerald Scarfe. "Pink Floyd : The Wall" est donc un film pas comme les autres, un objet tout aussi déconcertant, captivant qu'ennuyant par moments qui, familier ou non du groupe, ne laisse certainement pas indifférent !