Si les harkis sont des traitres à l'Algérie pour certains, les Français sont des traitres aux harkis pour d'autres, car ils les ont laissé mourir par dizaines de milliers à la fin de la guerre, avec beaucoup d'ingratittude. Voilà ce que met en évidence ce film court, mais de façon beaucoup trop succinte, alors qu'il aurait sans doute mieux vallu développer : on passe de l'Algérie de 1958, avec une troupe qui marche dans le désert et et quelques combats, à l'Algérie de 1962 avec le départ des Français et la vengeance des fellaghas... en 1h13 ! En fait ce film sobre évoque un sujet bien trop large pour lui, peut-être par manque de moyens financiers, et quoique disposant de qualités indéniables, comme la photographie ou l'interprétation, reste trop minimaliste, effleure un sujet, et nous laisse sur notre faim.
J'ai appris énormément de choses avec ce film. Il décrit des événements que j'ignorais complètement et que les programmes scolaires se passent bien d'expliquer... C'était une très bonne découverte qui m'a permise d'en apprendre plus sur les atrocités qu'a pu commettre la France et sur l'histoire d'Algérie.
J'ai également pu assister à un débat à la suite du film, c'était très pertinent car des enfants d'Harkis étaient présents dans la salle, ce qui n'a fait qu'accentuer les propos du film et les rendre d'autant plus réels ! Voir ces personnes remercier le réalisateur et son équipe d'avoir exposé ces faits fut même émouvant.
Le film en soi est bien réalisé, dur par moments à cause des propos tenus ou des actions que doivent faire ou subissent les personnages...
Je vous le conseille grandement si comme moi, les Harkis vous sont inconnus !
En 2022, Philippe Faucon a le mérite de revenir sur une page peu glorieuse de l’Histoire de France, de surcroit rarement mise en scène sur grand écran. Il s’agit de la guerre d’Algérie (1954-1962) et plus particulièrement du parcours des soldats algériens qui se sont engagés aux côtés de l’armée française avant d’être pour la plupart abandonnés à leur propre sort. Sans artifice ni manichéisme, le film reste très instructif. C’est à la fois sa qualité mais aussi son principal défaut, ne parvenant pas vraiment à procurer des émotions vives. On ne s’attache à aucun des personnages, même si l’on ressent leurs angoisses et leur colère. Bref, une œuvre sobre et pédagogique.
Comme à son habitude, Philippe Faucon a réalisé un film sobre, restant factuel, au côté documentaire et rappelant des faits oubliés (l’action se déroule de 1959 à avril 1962, 1 mois après les accords d’Evian qui mettent fin à la guerre d’Algérie) car non glorieux pour la France (faits de torture), représentée par son président, le général Charles de Gaulle (1890-1970) et son ministre des armées, Pierre Messmer (1907-2007), qui a manqué à sa parole donnée [spoiler: seul le lieutenant Pascal (Théo CHOLBI) défend ses hommes mais sa harka est dissoute contre son gré et il est muté à Oran ]. Il évite tout manichéisme et montre les harkis, supplétifs algériens sous le commandement d’officiers français, dont les motivations d’engagement sont diverses (économiques ou par vengeance). On estime que 35 à 50 000 harkis ont été exécutés après le cessez-le-feu tandis que 90 000 personnes (harkis et leurs familles) se sont établies en France de 1962 à 1968.
Un récit sobre et didactique mais manquant de souffle romanesque et d’émotion, qui apporte néanmoins un éclairage froid sur les bassesses de l'Etat français vis-à-vis des Harkis lors de la Guerre d’Algerie.
Difficile de trancher entre la volonté de parler de cette histoire cynique, encore d'actualité et la manière dont cela est fait. Comme nombre de films sur nos conflits récents, on essaye de faire croire que les soldats français n'avaient pas le sens du sacrifice, mettant en avant constamment les indigènes. Or lorsqu'on connaît la guerre d'Algérie, on sait bien quel est le prix payé par les unités de choc, même constituée parfois d'appelés. La litanie repentante sort de la bouche de ce lieutenant, mais qui fera preuve de courage à la fin. Sur le plan technique, on sent une volonté de rigueur et d'exactitude mais y a quelques petits anachronismes, des treillis bien trop neufs, des scènes d'action pas très spectaculaires, un jeu d'acteurs figé, une fin totalement bâclée. Néanmoins ce film présente plusieurs intérêts : il montre qu'à la fin de la guerre le FLN était militairement à genoux, que sa victoire fut finalement politique et que ce conflit fut également une guerre civile entre Algériens. Enfin il traite surtout de la flétrissure indélébile que constitue l'abandon des pieds-noirs et des harkis par la France, effroyablement massacrés... compensée par l'honneur de quelques officiers qui firent tout pour sauver leurs hommes. Sur le plan cinématographique, on peut souligner les décors naturels ainsi que la photographie qui sont magnifiques.
La concision et l'élégance de la mise en scène et le propos important convainquent. Mais il est dommage que le récit ne soit pas resserré sur les harkis (le lieutenant français sacrificiel a le 1er rôle) et que l'horreur de la colonisation ne soit pas plus évoquée.
Sorti en octobre dernier, Les harkis de Philippe Faucon est malheureusement passé presque inaperçu (45 000 entrées). En 80 minutes, le film fait le récit sobre et juste de la tragédie des supplétifs algériens de l’armée française. Avec une galerie de personnages bien écrits et des séquences efficaces, le cinéaste réussit à synthétiser les événements se déroulant entre 1959 et 1962.
La critique complète du Huzar sur le toit : https://lehuzarsurletoit.substack.com/p/les-harkis-2022-recit-sobre-et-juste
Un film cours, qui retrace de manière efficace l'histoire d'hommes qui n'étaient pas assez considérés d'un côté, et vus comme des traîtres de l'autre... de quoi éveiller les consciences sur le destin tragique des harkis pendant et surtout après la guerre d'Algérie.
Didactique mais tellement ennuyeux! Sans musique (uniquement sur génériques début et fin)! On redécouvre les termes de Mechta (hameau constitué de gourbis), Kachabia (tunique berbère), Harka (unité militaire constituée de supplétifs algériens), Fellagha (partisan algérien soulevé contre la France), Tissal (guide), Moudjahidine (combattant islamiste),... Les commandants français sont présentés comme impitoyables et froids, si peu empathiques, bêtement autoritaires. Le film défend pleinement la cause des Harkis, sacrifiés par les accords d'Evian. Sur 1h22, on suit inlassablement les pérégrinations de ces harkas, ballottées par les politiques Français. Une scène est grotesque : quelques harkis se cachent dans un gourbi et cela suffit pour échapper à une unité militaire française (ça me rappelle une scène mythique des Monty Python Sacré Graal quand une garnison entière de légionnaires rentre dans une pièce sans y trouver les fuyards qui s'y cachaient). Didactique mais si peu émouvant!
Si on cerne bien les enjeux, ceux qui ont à la fois éloigné les Harkis du peuple algériens et du peuple français, le film demeure trop solennel (ces acteurs qui déclarent leur texte en sont la preuve), trop didactique pour soulever l'intérêt et nous apprendre quoique que ce soit au-delà de ce que le film distille ; trop condensé pour développé un thème historique pourtant très riche. Un simple et inédit voyage dans l'Algérie des harkis qui omet, à la fin, de dire combien leur sort en France, pour ceux qui avaient pu faire la traversée, a été abominable et injuste. A peine dénonce-t-on les exactions de l'armée française, notamment la torture...etc.
Même si ce film manque de profondeur contextuelle historique, il est un rare témoignage d un triste épisode de la fin de la guerre d Algérie. Le film restitue avec une certaine sobriété le drame de ces hommes qui pensaient faire le bon choix et ce sont retrouvés abandonnés par la France à leur sort dans une Algérie du FLN qui ne leur a pas pardonné le choix de leur camps. Un film souvenir utile qui illustre une fois de plus la cruauté aveugle de la guerre qui sépare et fait s'entretuer des peuples d une même terre.
"Les Harkis", film de guerre historique français réalisé par Philippe Faucon, sorti en 2022. Le réalisateur Philippe Faucon propose ici un des rares films sur le sujet des harkis, enfant, il a vécu en Algérie où son père était militaire durant la guerre d'Algérie. Un film très bien réalisé, une réalisation soignée pour un film très didactique et pédagogique pour initier et sensibiliser à la situation particulière des algériens engagés pour diverses raisons auprès des troupes françaises et le problème qu'à soulevé leur devenir dans leur propre pays, ou bien en France, après l'indépendance. Un épisode de l'histoire qui méritait d'être traité. Un film bien traité, déjà dans sa forme irréprochable et aussi dans sa simplicité, sans pathos, en suivant les faits historiques et en présentant des hommes et des familles prises dans les aléas de l'histoire. Un bon exposé avec le musicien et acteur Théo Cholbi, Pierre Lottin (le fameux fils de la famille Tuche). Très bon film historique sur les Harkis.