Le film est intéressant pour 2 raisons ; d’une part, il traite d’une période peu connue de l’histoire et qui n’est pas à l’honneur de la France, qui se targue d’être la patrie des droits de l’Homme, à savoir l’accueil des réfugiés espagnols, fuyant l’Espagne franquiste vers la fin de la guerre civile (1939), appelée Retirada (retraite), notamment après la chute de Barcelone (26 janvier 1939), se traduisant par un afflux de 500 000 personnes, regroupés dans des camps de concentration, d’abord dans les Pyrénées-Orientales (Saint-Cyprien, Argelès-sur-Mer, Le Barcarès) puis dans l’Hérault (Agde) et l’Aude (Bram). D’autre part, la Grande Histoire est vue à travers celle du dessinateur Josep Bartoli (1910-1995) qui réussit à s’évader et gagner, en 1943, le Mexique (où se trouve le gouvernement républicain en exil) où il rencontra la peintre Frida Kahlo (1907-1954), divorcée depuis 1938 de Diego Rivera (1886-1957). Aurel a su créer son propre style (notamment par le rendu des mouvements par à-coups) et susciter de l’intérêt par une narration particulière, par l’intermédiaire du petit-fils, Valentin, du gendarme qui a permis l’évasion de Josep. Tout cela explique ses nombreuses récompenses : César 2021 du meilleur long métrage d’animation, Lumière 2021 du meilleur film d’animation, prix du meilleur film d’animation du cinéma européen 2020.