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Kevin dioles
45 abonnés
681 critiques
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4,0
Publiée le 13 mars 2021
JOSEP (2020): Le noir et le gris seront les couleurs dominantes de ce dessin animé. Pour être plus précis, de ces dessins souvent filmés d'une façon saccadée. Certains passages se regarderont comme une bande dessinée, d'autres auront la fluidité d'un film d'animation. Des moments de souffrance mis en valeur par une qualité de dessin reflétant les mêmes caractères techniques du crayonné de Josep Bartoli, dessinateur de presse Espagnol. Parfois le coup de crayon sera gras, pour ensuite devenir plus fin. Une animation intelligente, très sensée dans ses procédés d'évolution suivant les changements d'existences à l'intérieur de cette histoire. Un film d'animation étrange, passionnant, mais très intéressant à regarder. Le scénario: un ancien gendarme français reviendra sur cette période de sa vie se passant en 1939, dans un camp de réfugiés espagnols en France, une population ayant fui la dictature Franco, pensera être accueillie à bras ouvert dans le pays des Droits de l'homme, se retrouvera maltraitée et humiliée. Pour son premier long métrage, le dessinateur Aurel rendra un très bel hommage à cet artiste qu'était Josep Bartoli. Quatre étoiles pour cette réalisation en accord total avec le style des écrits de ce témoignage si particulier. Remarquable.
Quelle que soit la précision historique le trait de l'artiste et les éléments importants sont bien respectés. L'astuce chronologique du récit au petit fils d'un témoin direct est une idée utile au rythme qui au final en étant modéré respecte complètement l'atmosphère voulue et qui ressort des dessins: crue, sans concession et sans trop de jugement sinon ceux que l'on ne peut que partager. Le film montre très bien la réalité humaine où des personnes totalement méprisables ont des pouvoirs que les personnes modérées ne peuvent que subir sans comprendre juste parce que c'est ainsi. L'artiste échantillon de l'humain dessine et c'est bien dit il le fait pour évacuer ses émotions et lorsqu'il ne le fait plus ainsi c'est qu'il a été corrompu.
Début 1939, les antifranquistes fuient l’Espagne mais sont enfermés dans des camps par les français. Serge est gendarme, il surveille les camps. Josep est prisonnier, il passe son temps à dessiner. Les deux hommes nouent une amitié malgré leur statut qui les oppose. Le dessin est très original, très beau mais pourtant très statique, ce qui ne dynamise pas le récit, assez lent. L’ensemble manque de rythme, j’étais à la limite de l’ennui malgré l’intensité du sujet. C’est très beau esthétiquement mais malgré un sujet fort, le temps semble long.
Le sujet - le traitement réservé aux républicains espagnols réfugiés en France suite à la victoire du franquisme - est plus qu'intéressant, et le film semble s'attacher à montrer qu'avant même le régime de Vichy, la France avait déjà pris le parti de traiter les indésirables au moyen de camps et affichait une haine viscérale des "Rouges". Les graphismes sont intéressants bien qu'ils nuisent parfois à l'attachement au récit, la faute à certains passages qui font très "inachevés". De plus, les personnages très schématiques et sans nuances ne suscitent que peu d'adhésion...
Excellent film d'animation qui, avec talent et finesse, revient sur une page douloureuse de l'histoire des Républicains espagnols internés en France. C'est vraiment très bien réalisé, parfois avec humour, toujours avec pudeur. Une parfaite réussite.
Un film animé aux critiques dithyrambiques. Certes le récit est poignant et tiré d’une histoire vraie, mais je n’ai pas trop aimé le graphisme, et pour être franc je me suis un peu ennuyé. Déjà couronné de nombreux prix dont le Louis Dellluc 2020 et deux Lumière de la presse, gageons que les récompenses ne vont pas s’arrêter là...
Ce film d’animation, qui donne plus d’importance au dessin (le mode d’expression initial de Aurel) qu’à l’animation elle-même, a le grand mérite de revenir sur un moment un peu oublié de l’histoire : la « retirada », la fuite de 500 000 républicains Espagnol vers la France à la fin de la guerre civile, et les honteuses conditions d’accueil qui leur ont été réservées par le pays des Droits de l’homme (malheureusement la personnalisation manichéenne des gendarmes Français amoindrit le propos). La construction est hésitante, mais le film est esthétiquement assez réussi, et intellectuellement intéressant, à la fois un moment d’histoire, un hommage à un homme hors du commun, Josep Bartoli, et une réflexion sur le rôle du dessin comme témoignage.
D'une beauté époustouflante. Le dessin parle, le cinéma raconte, la bande-son sublime. Tous les arts s'entremêlent pour un résultat d'un puissant réalisme et en même temps d'une grande poésie. L'histoire est, de plus, fort intéressante, dénonçant des épisodes bien peu glorieux de l'État français.
Beaucoup, à commencer par moi, se mettront facilement dans la peau de Valentin découvrant cette période méconnue de l’histoire française ainsi que l’artiste Josep Bartolí. En 1939, la Retirada a vu plus de 450 000 espagnols trouver refuge en France dans des conditions misérables. Une terrible réalité qui nous frappe en plein visage lorsque surgissent à l’écran les véritables croquis de l’artiste espagnol. Une puissance qui est valorisée par le style graphique emprunté évoluant tout au long du récit. Le dessinateur Aurel livre avec Josep une première réalisation forte de par son sujet constituant à la fois un bel hommage et un devoir de mémoire. Une belle occasion d’enrichir sa culture et de se faire plaisir au cinéma !
Très beau film, émouvant et instructif. J'ai appris l'existence de ce peintre et dessinateur à l'itinéraire si douloureux et pourtant résilient. J'ai appris aussi le sort qui fut réservé aux réfugiés espagnols, en particulier au camp de Rivesaltes. Pas à l'honneur de la France. Le film est aussi une belle histoire de transmission entre un grand-père et son petit-fils. Le dessin permet de montrer beaucoup de choses en les suggérant, ce qui leur donne beaucoup de force.
Premier long-métrage du dessinateur de presse Aurel, qui a travaillé pour Le Monde et Le Canard Enchaîné, “Josep” est un film d’animation historique qui retrace l’histoire de Josep Bartolí, un combattant antifranquiste et artiste dessinateur. L’action se déroule sur le lit de mort d’un grand-père qui narre ses souvenirs à son petit-fils. Il nous raconte l’année 1939, lorsque les républicains espagnols luttent contre la mise en place du régime autoritaire du général Franco et de sa rencontre avec le dessinateur. On y découvre la vie de réfugié dans plusieurs camps, nombreux à mourir par manque d’hygiène. L’histoire est parfois confuse malheureusement et l’intensité de l’animation ne suffit pas à nous interroger sur la douleur de cet épisode dramatique de l’Histoire. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Quand une histoire, ici celle de l’amitié entre un gendarme et le réfugié / prisonnier politique qu’il garde parmi d’autres dans un camp, se mêle à l’Histoire avec un grand H il est toujours mal venu d’exprimer une critique réservée. Je n’en dirais donc trop rien sur le fond mais seulement sur la forme. Celle d’un film d’animation, avec recours à de nombreux dessins originaux de l’artiste dont une partie de la vie est contée ici. Ce n’est pas le meilleur moyen pour une narration détaillée. Mais c’est un moyen habile de mettre au premier plan l’œuvre dans son contexte historique. De nombreuses scènes sont en langue originale (catalan, castillan ? je ne saurais dire) et sous-titrées comme il se doit. On ne peut que regretter que les scènes dans un français parlé avec un accent catalan à couper au couteau n’aient pas également été sous-titrées car ces dialogues-là sont difficilement compréhensibles pour qui n’a pas l’oreille de la région. Le mode et les choix narratifs ne font enfin qu’effleurer le contexte historique. On en sait tous un minimum et on se raccroche donc utilement à ses propres repères mais sinon la guerre civile espagnole, le franquisme vainqueur et la suite (logique, on le sait aujourd’hui) que sera le déferlement nazi et les autres camps qui s’ouvriront sans que les premiers ne se ferment sont traités de manière un peu trop lapidaires. Ce sont les limites de l’exercice de style.
"Josep" a d'abord de quoi déstabiliser : des premières images fixes, presque en "stopmotion", avec un sujet méconnu, ça a de quoi effrayer. Une fois cette première appréhension passée, le premier long métrage d'Aurel livre un témoignage fort, jamais larmoyant, sur une page sombre de l'histoire de France, sur laquelle un gros travail de mémoire reste à faire. Le choix de la forme est judicieux (un film d'animation sur un dessinateur) et délivre un message fort sur la tolérance, le courage, l'insoumission... Mais un propos surpasse les autres : les Espagnols ont aussi été victimes d'un odieux racisme en 1939 et ont subi un traitement inhumain. Malgré cette expérience, le film s'achève avec une note d'espoir : un voyage au Mexique rempli de couleurs, après une heure au sein d'un camp où tout ne peut qu'être gris... Un film fort, mais aussi formateur et très pédagogique pour les plus jeunes, porté par un casting de voix (Sergi Lopez dans le rôle titre) impeccable.