C'est quoi cette mamie est la suite de C'est quoi cette famille, sorti en août 2016. Le film ayant réuni près de 800.000 spectateurs, une suite a rapidement été mise en chantier. "Les feux étaient au vert, les producteurs et les partenaires ok. On a pu se mettre au boulot ! Camille Moreau et Olivier Treiner étant indisponibles, j’ai pris mon stylo, mon clavier plutôt, et ai écrit cette suite avec Sébastien Mounier", confie Gabriel Julien-Laferrière.
Après Neuilly sa mère, SMS, C'est quoi cette famille et Neuilly sa mère, sa mère, Gabriel Julien-Laferrière réalise sa 5ème comédie avec C'est quoi cette mamie. À noter que le metteur en scène a l'habitude de travailler avec de très jeunes comédiens comme en témoignent ses longs-métrages mais également la série Fais pas ci, fais pas ça, pour laquelle il a réalisé huit épisodes.
À 71 ans, Chantal Ladesou trouve son premier rôle principal dans un long-métrage avec C'est quoi cette mamie. "Je suis allé la voir sur scène et pris rendez-vous avec elle. J’ai découvert une femme irrésistiblement drôle et pleine de répartie. J’ai immédiatement pensé qu’elle allait faire des étincelles dans ce personnage de grand-mère un peu « barrée ». J’ai aussi compris pourquoi elle avait tant de fans : Chantal est une actrice qui pousse les curseurs et qui a raison de le faire. Plus elle en fait, mieux ça passe et plus elle paraît naturelle. En son genre, Chantal est un phénomène unique. Elle a un bagout d’enfer, un instinct rare et un sens inné de la comédie. Etonnamment, elle est très paradoxale : elle prend ses personnages à bras le corps, sans tabou, sans peur, mais avec une vraie humilité", déclare Gabriel Julien-Laferrière.
Pour cette suite, Gabriel Julien-Laferrière fait de Gulliver le partenaire principal de Chantal Ladesou. "En trois ans, les ainés étaient devenus ados. Obliger aujourd’hui des gamins de quinze, seize ou dix-sept ans à aller passer leurs vacances avec leur grand-mère n’était pas crédible. Alors j’ai choisi d’envoyer Gulliver, le plus petit. C’était compatible avec le scénario, et j’étais certain que Sadio Diallo qui l’interprète « tiendrait le coup », et qu’avec Chantal, ils allaient former un couple formidable. Mais je voulais aussi que ce second film ne pénalise aucun des membres de la famille, et retrouver tous les acteurs du premier film, dont la réussite est vraiment collective", relate le cinéaste.
Gabriel Julien-Laferrière est dans son élément avec les enfants. Il aime jouer et s'amuser avec eux tout en les dirigeant. Le metteur en scène a découvert le travail avec les enfants en 2006, sur son premier film en tant que réalisateur deuxième équipe, Big City de Djamel Bensalah. "Là ils étaient quand même une trentaine ! Le plus important est de bien les choisir : il ne faut engager que des gosses motivés. Sur un tournage, un enfant qui s’ennuie peut vous rendre la vie infernale. Pour qu’il continue à jouer, alors qu’il n’en a plus envie, il faut négocier, inventer des subterfuges, lui faire des promesses, des cadeaux. C’est l’horreur ! Le casting de C’est quoi cette famille a duré six mois. Tous les mercredis et samedis, je voyais et revoyais des candidats. Je les faisais revenir plusieurs fois de suite et je n’ai gardé que ceux qui avaient pris plaisir à revenir et qui s’étaient amusés. Quand on leur a demandé de revenir tourner la suite, ils ont tous immédiatement accepté."
Gabriel Julien-Laferrière a été, pendant longtemps, l’assistant de très grands auteurs-réalisateurs de cinéma, comme Léos Carax, Claire Denis, Chantal Akerman, Nicole Garcia ou encore Elia Suleiman. "J’adore leur cinéma, les films sont magnifiques, mais parfois, je sortais des projections de films sur lesquels j’avais travaillé plusieurs mois de ma vie, un peu désespéré, envahi par leur noirceur. Quand je suis devenu réalisateur, je me suis juré de ne faire que des films dont on sort heureux, plus léger, un sourire aux lèvres, en respirant la vie."
Gabriel Julien-Laferrière essaie d’abord de trouver une vérité de la situation et des personnages dans l'écriture de ses dialogues. Ensuite, il fait des lectures à la table avec les acteurs et les encourage à improviser, amender le texte. "En ce qui concerne les répliques, on ne peut jamais deviner celles qui vont faire tilt ! Je me souviens que dans Neuilly sa mère, un personnage dit : « J ‘suis qu’un loser, j’suis Balladur ! ». À l’époque, tout le monde m’avait suggéré de couper cette phrase, sous prétexte que dans les écoles, personne ne savait qui était Balladur… Je l’avais quand même gardée… Elle a fait le tour des cours de récrés pendant des années ! Le dialogue c’est du savoir-faire, de l’instinct, et surtout des acteurs pour le porter."
Gabriel Julien-Laferrière avait laissé entendre à Chantal Ladesou que son rôle serait plus étoffé, mais pas au point de devenir le pilier du film et d’avoir les honneurs de son titre. "Quand il m’a fait lire son nouveau scénario, évidemment, cela m’a fait un plaisir fou ! Pas parce que « Mamie » piquait la vedette aux enfants, mais parce que j’allais la retrouver, avec, cette fois, la possibilité de l’explorer dans toute sa fantaisie et sa complexité. Et puis, quand même, j’avoue que c’était la première fois qu’on m’offrait un premier rôle au cinéma. Après une bonne trentaine de films dans des personnages secondaires, mon petit ego d’actrice s’en était trouvé bien « revigoré » !", s'enthousiasme la comédienne.