Film de zombies, ambiance J. Carpenter et Mad Max, grosse action, grosses poursuites de bagnoles, grosse boucherie, gros effets spéciaux, etc, etc.
Films de zombies : À partir du moment où les personnes sont malades et qu’ils se transforment en zombies, elles perdent tout statut d’être humain. On peut donc les massacrer avec une jubilation sadique, ce ne sont plus que de la chair à massacrer, écrabouiller, écraser comme des cafards, pour notre plus grand plaisir, et surtout sans aucune culpabilité. On a tôt fait d’oublier, dans la seconde où s’opère la mutation, que c’était des êtres humains quelques secondes auparavant. C’est le même processus d'extermination que celui inventé par les nazis : déshumanisation, dépersonnalisation, chosification ; ce ne sont plus que des cafards ou des rats, on peut donc les exterminer. Une civilisation qui traite ses morts de la sorte, ou qui fantasme de les traiter ainsi, ici à travers des œuvres de fiction (qui rapportent de l’argent), on peut se poser de sérieuses questions sur la santé mentale de cette civilisation et s'inquiéter sérieusement sur son avenir. Ici les survivants qui vivent parmi les zombies sont tous devenus des affreux sales et méchants, plus rien n’est humain, tout s’est effondré par contamination. L'humanité n'est plus réduite qu'à une petite poignée (une mère et ses deux filles et un gentil grand père un peu fou) qui a échappé on ne sait comment ni pourquoi à cet effondrement mental. Elle justifie à elle seule le film et la mission du héros : sauver les apparences (parce qu’il faut bien tenter de sauver quelque chose, sinon, bouh, ce serait trop noir), sauver nos pauvres âmes abîmées et perdues. Sanctification caricaturale du héros mué en super héros qui sauve une poussière d’humanité, et donc le monde. Bah oui, il faut bien une petite dose de morale dans tout ce bazar pour faire passer la pilule dans la mare des crocodiles pleureurs. Mais attention, ce n’est que du cinéma… Bah oui, bien sûr.