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    La Vie scolaire
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    Olivier Barlet
    Olivier Barlet

    293 abonnés 393 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 septembre 2019
    Qu’est-ce qui fait que ces personnages sont crédibles et que ce film gagne la gageure d’être à la fois drame et comédie ? Sans doute faut-il s’intéresser à sa fabrication pour répondre. Grand Corps Malade et Mehdi Idir se sont appuyés sur des personnes existantes pour écrire les personnages. Il n’y a pas de stars dans La Vie scolaire. Tous les figurants sont issus du quartier (Les Francs-Moisins à Saint-Denis), et trois des cinq personnages principaux. En somme, presque tous jouent leur propre rôle. Il a bien sûr fallu les préparer : quinze jours de répétition dans une classe pour qu’ils sentent leur groupe et puissent simuler une classe en effervescence. Ils s’approprient leur texte sans être formatés.
    (...) Derrière l’humour pointe le drame. Genette ne disait-il pas que l’humour est un tragique vu de dos ? On sort d’une comédie mais on a vu un film grave, car le contexte social est là. Si la relation entre Yanis (Liam Pierron) et Samia est convaincante, c’est qu’ils partagent un vécu particulier en dehors du collège. Il fallait ce contexte pour sortir le film d’une série de saynètes, lui donner un fil directeur, un récit. L’humour continue, mais l’émotion se loge dans les intervalles, sans que ce ne soit jamais tire-larme.
    (...) Ce film destiné à un large public n’a pas pour programme de dresser un constat accablant. Il n’est pas un cri de colère ou un appel à tout changer. Il suggère au contraire que la tâche est rude vu le contexte social et l’inadéquation des politiques publiques, et que ce n’est pas près de changer. Mais il n’invite pas pour autant à baisser les bras. (lire l'intégralité de la critique sur le site d'Africultures).
    ATHMOS.ONER
    ATHMOS.ONER

    151 abonnés 259 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 août 2019
    Commencer une critique de film en racontant une anecdote personnelle peut sembler étrange mais croyez-moi, cela fait sens. Dans les années 90, j’ai effectué mon service militaire en tant que pion dans un collège en ZEP (zone d’éducation prioritaire). J’avais évité les banlieues difficiles toute ma vie et me voici plongé au cœur de Gennevilliers ! Avec 3 ambulances appelées le jour de la rentrée (œil crevé, doigt coupé, KO après bagarre) je voulais retourner faire un service dans l’armée mais heureusement, une surveillante haute comme 3 pommes, qui se débrouillait à merveille, m’a prodigué des conseils et je suis resté pour vivre une année aussi intense qu’enrichissante. J’ai alors découvert des enfants de 10 à 19 ans ! Tous très animés et qui surfaient constamment sur les limites. Entre violences physiques et verbales, il fallait tout donner à chaque instant pour éviter que l’ensemble explose. L’humour comme arme de défense qui désarme bien des problèmes et qui permet de voir la part de gentillesse en eux, toujours cachée pour mieux se protéger et s’affirmer.
    Après Patients, Grand Corps Malade et Mehdi Idir s'attaquent à "la vie scolaire" avec une justesse absolue. En visionnant leur film, j’avais l’impression de revivre mon service en ville.
    Même si les situations sont plus actuelles, force est de constater que la forme et le fond des problèmes restent les mêmes et le film fait mouche en permanence. Le choix d’acteurs moins connus et d’adolescents qui n’ont jamais joués auparavant apporte un surplus de crédibilité et l’ensemble fonctionne à merveille et fait même des étincelles pétaradantes !
    Entre situations cocasses, réparties verbales hautes en couleurs, coulisses CPE/Profs, tout y est ! La grande force du film est de nous faire rire en permanence, sans jamais être caricatural.
    Le duo nous livre une nouvelle réussite qui restera un témoignage d’une grande exactitude aussi bien pour l’attitude des élèves que pour la réaction des équipes enseignantes.
    tupper
    tupper

    132 abonnés 1 377 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 août 2019
    J’avais lu et entendu que ce film était ancré dans la réalité pour témoigner de cette génération de collégien. Sur ce plan c’est raté de mon point de vue. A la dure réalité le film choisi plutôt le côté feel good et optimiste. Un peu trop bisounours et convenu au final. Ca met du baume au cœur mais ça ne témoigne en rien du présent.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 058 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 17 février 2020
    Je crois que c'était pire que tout ce que j'ai pu imaginer... En fait je crois que je n'en peux plus de ces films sur les collèges de banlieue où on montre quelqu'un qui débarque, qui croit fortement dans les valeurs de l'école qui va tout faire pour sauver les gamins, leur offrir un avenir... Dans le genre on a déjà eu les Héritiers, vaste fumisterie, les Grands esprits, film d'une naïveté accablante... et là maintenant on a la vie scolaire.

    Ce qui m'agace encore plus là, c'est qu'il n'y a pas d'intrigues à proprement parler, c'est juste des « tranches de vie (scolaire) ». Je ne sais pas si ça se veut naturaliste, mais ça ne l'est absolument pas et donc ça ne fonctionne absolument pas, c'est juste une suite de saynètes où la CPE a toujours raison, quoiqu'il arrive, où elle fait toujours tout bien, où elle est bien propre sur elle, jamais un mot ne dépasse sa pensée... Horripilant... Si je voulais voir un film sur Mère Thérésa c'est ça que je serais allé voir... Là c'est juste ridicule.

    Pire elle va même faire le boulot du Principal (et de PsyEN). Un surveillant a fait une connerie, c'est elle qui règle le problème et sa démission sans en référer à son supérieur hiérarchique, c'est hallucinant. Tout est fait pour montrer à quel point elle est essentielle à l'établissement, ô combien elle est gentille, bienveillante, douée, etc. Je peux difficilement exprimer le mépris que j'éprouve pour ce genre de personnage beaucoup trop parfait pour être intéressant et crédible.

    Donc très rapidement c'est le néant absolu, le personnage n'a aucune faille, elle règle toutes les situations, elle sait se faire respecter, remets ses collègues à leur place s'ils ont un comportement sexiste... mais bon vanner le prof qui est clairement à bout, on s'en fout c'est kasher, on a le droit.

    L'autre problème du film est là, on a immédiatement les gentils et les méchants (et les idiots) il n'y a aucune ambiguïté et clairement le film ne développe aucune empathie pour le prof dépassé par les gamins, il est le mauvais prof, mais par contre le prof qui parle arabe avec les parents, qui dragouille la CPE, lui doit être porté aux nues. Le film condamne immédiatement tous les personnages et aucun ne change, jamais, à aucun moment... aucun ne dévie de sa voie toute tracée par un scénario pantouflard et passablement mauvais.

    Et ici je ne parle du déterminisme social des élèves, mais bel et bien des personnages qui n'existent pas et n'évoluent pas... Adultes ou enfants...

    Alors je cherche des qualités au film... j'aime bien Zita Hanrot, mais elle est nulle, elle n'a rien à jouer ici... j'aime beaucoup Antoine Reinartz, mais même constant il fait son petit air abattu qu'il fait si bien et c'est tout, rien de plus, rien de moins. C'est véritablement le néant ce film.

    Le seul point positif, c'est qu'il rend Entre les murs de Laurent Cantet encore meilleur en comparaison. Le film était beaucoup moins politiquement correct, on voyait les profs galérer, commettre des erreurs et je suis désolé, il était beaucoup plus ancré dans le réel, dans le quotidien de la gestion de classe que ce truc là où tout semble écrit soit pour faire une blague, soit pour faire pleurer dans les chaumières parce que le pauvre Yanis il veut s'en sortir, mais la vie est difficile quand même... Mais il a cru quoi Grand Corps Malade ? que je vais chialer pour un archétype du « bon garçon qui a beaucoup souffert et qui à cause de cette blessure profonde fait des conneries » ?

    Le pire c'est que le film ne pose aucune question sur ce que c'est que d'enseigner à un public difficile, sur quelles méthodes employer là où même les Héritiers et les Grands esprits proposaient quelque chose. Là c'est juste du m'as-tu vu, regardez-moi être exceptionnel...

    Puis tout ça est filmé sans aucun intérêt, c'est laid, plat... il y avait moyen de filmer ça comme Kubrick filmait les tranchées dans les Sentiers de la gloire avec de longs travellings dans les couloirs ou que sais-je... lors des échanges, c'est d'une platitude absolue, il n'y a aucun cinéma, ça n'a même pas la vitalité que peut insuffler Cantet dans son film...

    Ce film est très clairement un désastre... un désastre bien de gauche politiquement, on te montre bien que la vie c'est compliqué, mais que grâce à l'école républicaine les gamins ont une porte de sortie, qu'il ne faut pas baisser les bras car ils sont tous gentils et ont tous un bon fond... En plus on sent bien qu'ils ont fait exprès de retourner totalement les clichés au niveau des élèves pour que ça soit le plus politiquement correct possible. Il n'y a rien qui dénote, rien qui fait tâche, tout est bien poli, bien gentil, un film bien propre sur lui à l'image de sa CPE.

    Mais attention on n'accuse personne, il ne faudrait froisser personne. Ni les parents... ni la société... tout le monde fait ce qu'il peut...

    Je crois que gentil n'aura jamais été autant une insulte que pour qualifier ce film. Je le hais.
    Barharb
    Barharb

    4 abonnés 4 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 juillet 2019
    Une très bonne surprise. ce film nous rapproche d'un univers très voisin mais que nous ne côtoyons pas au quotidien.L'univers de la banlieue souvent traité dans les faits divers violents, nous est présenté dans un quotidien plus banal. On y découvre des "personnes" confrontés à un univers parfois sans espoir, mais tellement humains... Pour une fois le sujet n'est pas traité avec misérabilisme. Le ton se veut réaliste sans optimisme démesuré, mais tout de même une petite lumière au bout du tunnel. On y montre toute l'importance des enseignants, dont la mission, au combien difficile, est valorisée à son juste niveau. Une vrai mission qui peut changer l'avenir de quelques-unes.uns. Les acteurs jouent juste, une mention spéciale pour la CPE Zita Hanrot, souhaitons qu'elle suscitera des vocations. On ressort après
    "un voyage en terre inconnue" en ayant un peu appris de l'autre et avec un peu d'optimisme.
    ffred
    ffred

    1 692 abonnés 4 014 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 septembre 2019
    Sans Patients, le premier film de Grand Corps Malade et Mehdi Idir, je ne serais sans doute pas allé voir celui-ci. S'il est un peu moins réussi, il n'en reste pas moins intéressant et au final très agréable. La mise en scène aurait pu être moins sage mais elle reste rythmée avec quelques jolis effets. Le scénario est assez cousu de fil blanc, on sait ce que l'on vient voir et l'on sait comment cela va se terminer. Cela finit aussi par un peu tourner en rond. Mais il fait la part belle aux personnages auxquels on s'attache du coup immédiatement (même aux moins aimables). Et c'est surtout très drôle. Certaines scènes sont même hilarantes. Sans faute aussi pour le casting. Si les adultes sont très biens, les jeunes sont criant de vérité et tous très convaincants pour une première apparition à l'écran. Drôle, parfois grave, touchant et émouvant, La vie scolaire sort un peu du lot de la comédie française actuelle et nous fait passer un très bon moment. Passage en classe supérieure réussie donc pour les deux réalisateurs. Sympathique et attachant.
    Christoblog
    Christoblog

    825 abonnés 1 673 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 1 septembre 2019
    Autant le dire tout de suite, La vie scolaire ne présente pratiquement aucun intérêt.

    Ce tableau de la vie quotidienne dans un collège du 93 est construit autour de clichés rebattus et baigne dans un sentimentalisme qui le dessert du début à la fin. Le scénario n'hésite pas à enfiler les situations déjà vues mille fois en s'appuyant sur une galerie de personnages hyper caricaturaux (le bon prof est vraiment très bon, le prof inadapté est vraiment obtus).

    Il ressort de ce concentré de bien pensance l'impression d'assister à une fade bleuette qui échappe au désastre total par la grâce du personnage principal jouée par la très convaincante Zita Hanrot et par le dynamisme communicatif de la bande de jeunes.

    Pour le reste (s'intéresser à un vrai contexte, saisir la profondeur d'enjeux complexes, surprendre par une narration décomplexée) il vaut mieux revoir la palme d'or Entre les murs, ou attendre la sortie du film Ladj Ly (qui est tourné en banlieue mais n'est pas consacré à un établissement scolaire), Les misérables.

    Très décevant de la part du duo Grand Corps Malade / Mehdi Idir, qui nous avait donné un premier film plutôt réussi : Patients.
    NoSerious Man
    NoSerious Man

    180 abonnés 178 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 septembre 2019
    Samia (Zita Hanrot) arrive fraîchement de province en tant que CPE d'un collège à Seine-Saint-Denis. Réputé pour sa communauté d'élèves fortement dissipée et aux enseignants à l'autorité caduque, il sera le théâtre d'une année scolaire grave et cocasse dont Samia sera la principale actrice. Effectivement, la petite trentenaire s'est engagée à dresser un collège de molosses en puissance, rebelles, insolents et drôles à la fois avec un objectif bien précis en tête
    spoiler: Sauver sa vie de couple.
    Sa vivacité d'esprit lui permettra-t-elle d'être le porte-parole idéal de Yanis, son petit protégé intelligent mais influencé par le mauvais comportement de ses camarades, et d'arriver à son objectif primaire en même temps ? Mardi 3 septembre 2019, ce jour marque la fin des vacances d'été pour la plupart des élèves en enseignement primaire. Les enseignants, les élèves et les simples spectateurs comme moi vont vu cette "Vie scolaire" chacun à sa façon, entre ceux qui ont découvert leur classe avec laquelle ils passeront une année de leur vie, et ceux qui ont eu l'opportunité de découvrir le nouveau bébé filmique de Grand Corps Malade et son collègue cinéaste Mehdi Idir. Originellement célèbre pour ses chansons de style "slam", souvent étudiées au sein des cours de français ou de musique, Fabien Marsaud se fraie définitivement une place au sein des quelques espoirs d'un cinéma français semblant se perdre peu à peu dans une flopée de comédies balourdes, privilégiant les avalanches de gags au traitement scénaristique. Après le succès de "Patients" (2017), premier métrage passionnant consacré à l'événement ayant marqué sa vie à jamais, celui qu'on surnomme régulièrement Grand Corps s'intéresse à la scolarité jugée difficile des élèves en banlieue française. Un sujet semblant assez incertain, voire lourd au premier abord... Pour un résultat ayant rapidement dissipé mes réserves tant le début du film nous donne de l'entrain à pénétrer dans une zone que seuls les grands cinéastes comme Matthieu Kassovitz ou Laurent Cantet ont su traiter de manière juste !
    "La Vie scolaire" est une peinture sociale réjouissante oscillant entre rire et émotion, tendresse et insolence. Sur une trame classique, le film nous propose un regard à la fois critique, drôle et nostalgique de l'éducation nationale sous le yeux de la talentueuse Zita Hanrot, sous les traits d'une conseillère principale d'éducation de sang chaud dont le traitement de la personnalité est à la fois étendu et attachant. Chaotique, la classe de 3ème dont nous affrontons les mauvaises plaisanteries tout au long du film est l'archétype du champ de bataille opposant élève et professeur. Avec une mise en scène aussi virtuose que celle de l'émouvant "Entre les murs" (2008), dont le réalisme des situations le rendait quasi-documentaire, "La Vie scolaire" parvient à se démarquer comme étant un film beaucoup plus "cinématographique" que le précédent tant la mise en image et la bande originale arrivent à donner une dimension artistique au monde de l'éducation. Assister à une vraie mise en scène pour un film sur le milieu scolaire, c'est suffisamment rare pour que je le surligne ! Pourtant, au-delà de son aspect très cinématographique, le film n'en demeure pas moins criant de vérité. Celle-ci se manifeste fortement dans son humour, ravageur, goguenard et jamais poussif narguant principalement l'image que renvoie les élèves de banlieue au niveau culturel, ainsi que l'abus de certains professeurs et assistants / surveillants scolaires prenant un malin plaisir à punir et humilier les élèves pour le moindre faux-pas. spoiler: La première séquence dans la salle de musique représenterait à elle-seule la perdition de ces élèves face à la culture ; lorsque ceux-ci esquintent gentiment la mélodie de "L'Eau vive", une cinquantaine de pochettes musicales est dressée derrière eux et semble les égarer ! Pourtant, c'est peu après que l'un des élèves se découvrira un don et un savoir considérable pour la musique, attirant ainsi l'attention de notre héroïne. Secondement, ce sont les séquences montrant Dylan (Alban Ivanov) entre autres, lister les pires punitions qu'il ait pu donner, qui blâment fortement mais non sans humour l'absurdité dont font preuve les enseignants à l'égard de leurs élèves.
    Contrairement aux préjugés, le manichéisme cède sa place à la nostalgie, la plupart des séquences de classe m'ayant ré-évoqué le (dé)plaisir de découvrir en compagnie d'une communauté humaine au cours de mes années en classes supérieures. Les plus pointilleux d'entre nous remarqueront une légère surdose de "pathos" scénaristiquement, ce qui à défaut de m'avoir dérangé, me rappelle hélas que le contexte du film s'oublie peu à peu au fil du film. spoiler: Effectivement, il est regrettable que l'émotion ne dégage que d'éléments externes à la vie scolaire, alors que le scénario avait tellement à faire en se concentrant sur les capacités des élèves à obtenir le brevet. Je noterais aussi une dernière séquence assez peu probable et concluant le film beaucoup trop rapidement.

    En bref, "La Vie scolaire" conclut très convenablement mon été 2019 au cinéma. Une petite tournée rafraîchissante, divertissante et accessible dans un milieu social que Mehdi Idir et Grand Corps Malade ont su traiter à peau neuve, ce dernier faisant ainsi une bienvenue abstinence de son art habituel sans pour autant trahir son identité. Moins agressif que "La Haine", plus subtil que "Les Profs" (même s'il était facile), la jolie surprise française de l'année ? Probablement !
    Yves G.
    Yves G.

    1 455 abonnés 3 482 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 septembre 2019
    « La Vie scolaire », c’est le nom qu’on donne à l’unité administrative d’un collège qui, sous l’autorité du CPE (conseiller principal d’éducation) et de quelques surveillants est chargée de faire respecter le règlement intérieur.
    Sur un mode quasi-documentaire Grands Corps malade et Mehdi Idir – qui y usa ses fonds de culotte – sont retournés au collège des Francs-Moisins, en Seine-Saint-Denis, à une encablure du Stade de France, filmer une année scolaire d’une classe de troisième.

    L’ensemble est fictionnalisé avec quelques acteurs professionnels – Zita Hanrot (qui creuse lentement, depuis Fatima qui lui valut le César du meilleur espoir féminin, son chemin dans le cinéma français) et Alban Ivanov (qui multiplie depuis "Le Grand Bain" les seconds rôles en or) – entourés d’amateurs recrutés sur place.

    Le duo avait réalisé en 2017 "Patients", sur l’univers hospitalier. Le film, aussi drôle que juste, avait remporté un succès critique et public légitime. Il figurait dans mon Top 10.

    "La Vie scolaire" reprend les mêmes ingrédients avec la même réussite.

    Dans une veine qui m’a rappelé l’autobiographie épatante de Kheiron Nous trois ou rien, La Vie scolaire maintient un équilibre fragile entre l’humour et la gravité. Chaque scène est drôle, qui se nourrit de la « tchatche » incroyable des jeunes face à laquelle l’autorité des adultes peine à ne pas se fissurer. Mais chaque scène est en même temps grave, qui souligne les failles d’une institution incapable d’offrir un avenir à ses élèves malgré l’humanité débordante des enseignants.

    On frise souvent le pathos ; mais on n’y tombe jamais comme dans ce conseil de discipline où chaque argument, aussi pertinent soit-il (« L’institution n’est pas faite pour moi »), un contre-argument qui ne l’est pas moins (« Non, Yanis, ne renverse pas les responsabilités en mettant tes fautes sur le dos de l’institution »).

    On rit franchement à quelques running jokes : l’élève mytho qui excuse ses retards avec des motifs toujours plus rocambolesques (la grève d’Air France, une antilope qui bloque le trafic…), le surveillant bas du front qui se bourre de chips, le prof d’EPS obèse qui pratique des sports improbables (le hockey à roulette, le foot-vélo…).

    Bien sûr, La Vie scolaire n’est pas le premier film qui, avec plus ou moins de réussite, filme la classe. Il est difficile de dépasser le modèle du genre : Entre les murs, sans parler de succédanés moins marquants : "La Vie en grand", "Les Héritiers", "Swagger"…

    Le sujet n’a rien de novateur, le traitement n’a rien de révolutionnaire ; mais il y a une telle humanité, une telle énergie dans cette "Vie scolaire", dans ses enseignants si empathiques, dans ses collégiens si attachants, qu’il serait dommage de la rater.
    gaetan1.arnould
    gaetan1.arnould

    48 abonnés 386 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 septembre 2019
    Le genre, déjà très usité, du film en collège de banlieue, n'est pas révolutionné, loin de là et on retrouve un peu toujours la même trame, la même morale et le même genre de personnages. Mais la vie scolaire se distingue néanmoins par son atmosphère plus positive, alors que la plupart des films traitant du sujet sont souvent lourds et assez négatifs. Certains y verront peut être une certaine naïveté mais ce côté feel good en fait en tout cas un film sympa à regarder.
    Kaselo
    Kaselo

    5 abonnés 7 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 juin 2019
    Vu en avant première. Après "Patients", le duo de réalisateurs nous invite une nouvelle fois à découvrir une réalité sociale partiellement abordée dans sa complexité par les médias. Présenté comme un lieu sanctuarisé au sein duquel les valeurs de la République en sont l'étendard, l'Ecole a pour mission d'instruire et d'éduquer les élèves. Cependant, les expériences scolaires de ces derniers peuvent être altérées par des événements extérieurs, juvéniles, familiaux, pouvant contribuer ainsi au décrochage scolaire, au mal-être, etc. En réalisant ce film engagé, les réalisateurs nous plongent dans le quotidien des personnels d'éducation. Précisément, ils s'intéressent à la vision d'une CPE novice dans sa fonction, et qui "fait ses armes" dans un établissement réputé difficile. Dans le rôle de Samia, Zita Hanrot réalise une prestation de qualité. Dynamique, rayonnante et à la fois sensible dans l'interprétation de son personnage, elle mobilise plutôt bien les différentes casquettes du métier du CPE en termes de posture et de positionnement. Si le sérieux de ce film est plutôt bien abordé, l'aspect comique et cocasse est quant à lui bien représenté et porté par des jeunes acteurs qui, en réalité, jouent leur propre rôle d'élève. C'est vraiment génial cet élan de fraîcheur qu'ils apportent ! Un naturel déconcertant et des scènes authentiques qui resteront sans conteste dans les mémoires. Petite déception toutefois sur le rôle et la place attribués aux assistants d'éducation qui ne correspondent pas vraiment à la réalité. Hormis Moussa Mansaly, les autres auraient mérité une figuration plus crédible. Un film que je vous conseille vivement et qui ne vous laissera pas indifférent !
    Lauréline E
    Lauréline E

    15 abonnés 2 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 août 2019
    Tout n'est pas tout rose mais tout n'est pas tout noir non plus dans "cette grande dame qu'on appelle St-Denis".
    Apres Patient, qui me parlait déjà beaucoup en tant que soignant, j'ai beaucoup aimé La vie scolaire qui reflète bien le quartier où j'ai grandit.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 327 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 septembre 2019
    Alors c’est sûr – et je n’entends pas discuter ce point là – ils ont vraiment l’air tous les deux pétris de bonnes intentions ces deux compères que sont Grand corps malade et Medhi Idir. Ça se ressentait déjà dans leur précédent « Patients » : malgré sa forme assez rudimentaire, ce premier film transpirait d’une belle humilité. Il y avait là-dedans l’envie de transmettre des vécus. Des ressentis. Des réalités… Pas de héros. Pas de jugement. Il y avait juste des fardeaux à porter, des mal-êtres difficiles à exprimer et surtout pas mal d’incompréhension. Au fond personne n’était à blâmer, il y avait juste des situations à comprendre. Un regard à exercer. Et pour moi, à partir du moment où des auteurs ont pour démarche centrale celle d’offrir un regard, alors forcément, je ne peux m’empêcher de les respecter, de les apprécier, et surtout de considérer ce qu’ils ont à m’offrir. Et pourtant… Et pourtant ça m’attriste de le dire mais, me concernant, « La vie scolaire » est ce film qui montre toutes les limites du duo en tant que cinéastes. D’accord il y a toujours la sincérité de la démarche et toutes les qualités que j’ai citées ci-dessus. « La vie scolaire » est un film qui veut montrer chacun avec bienveillance et tendresse. Chaque débordement s’explique toujours par des réalités qui se percutent mais qui ne se comprennent pas. Tout le monde est plus ou moins prisonnier d’une situation qu’il subit mais qu’il apprend à accepter ; avec résignation certes, mais aussi avec une certaine forme de sagesse. Seulement ce film a beau être pétri de bonnes intentions, il n’en reste pas moins que, selon moi, la force du cinéma réside avant tout dans sa capacité à dire sans les mots ; à jouer de la suggestion de l’image, du montage et du son – bref à faire ressentir les choses plutôt que de nous les montrer – or, sur ce point, cette « Vie scolaire » enchaîne vraiment les maladresses au point que je ne suis jamais vraiment parvenu à me plonger dans son intrigue.

    « Maladresses » est d’ailleurs pour moi le maître-mot qui caractérise la réalisation de ce long-métrage. Maladresse de l’écriture d’abord. Tout est expliqué. Surligné. Si bien que chaque personnage sera forcément amené à disserter sur son ressenti du moment, sur la réalité de la situation, et parfois même plusieurs fois durant l’intrigue. Certes, on noie tout ça de « wesh », de « frère » et de « gros » pour que ça fasse plus naturel. Plus vrai. Mais cela n’empêche pas pour autant cette lourdeur didactique de transformer chaque scène en un moment purement artificiel. Les intentions apparaissent toujours à l’écran comme de grosses ficelles qu’on ne parvient pas à cacher. Et même si le casting est plutôt convaincant dans l’ensemble (bien que d’apparence trop âgée en ce qui concerne les rôles de collégien), ce n’est malgré tout pas suffisant pour nous sortir de cette impression de théâtre de marionnettes factices à qui on fait dire ce qu’on a envie de leur faire dire. L’autre souci, c’est la mise-en-scène. Beaucoup d’effets et de tentatives certes, mais un manque réel de maîtrise dans leur utilisation. On sent que le duo Grand Corps / Idir a sollicité pas mal d’œuvres de référence, allant de « Boys N The Hood » à « La Haine » en passant par « Polisse et « Mr. Robot ». Mais tout ce qu’ils en prélèvent est en permanence utilisé à contre-emploi. Exemple criant par exemple avec ces champs-contrechamps où le sujet est systématiquement placé du mauvais côté du cadre. Dans « Mr. Robot » ce choix formel se révélait pertinent car cela nous permettait de percevoir ce monde à travers les yeux de son héros : fragmenté, dépourvu de sens et de sensation, déconnecté d’une certaine forme de réel. Faire ressentir l’artifice dans cette série allait clairement dans le sens de ses intentions. Par contre, dans « La Vie scolaire », ce procédé formel est utilisé pendant des moments d’échanges sincères ; au moment où – enfin – une connexion est en train de s’opérer entre les protagonistes. Et alors que les acteurs s’acharnent à rendre ces moments intenses – à traduire toute leur sensibilité de l’instant au travers de leur faciès et leurs intonations – la réalisation nous détourne de cela en utilisant un procédé formel qui brutalise notre perception et fait ressortir tout le caractère artificiel de la situation. Pour le coup, ça n’a tout simplement aucun sens. Et s’il n’y avait que ça. Si ce n’était qu’un détail. Mais ce genre d’utilisation hors-de-propos est assez récurrent dans cette « Vie scolaire ». C’est le cas notamment des ralentis qui sont sollicités de manière très hasardeuse, en rupture la plupart du temps avec le rythme induit par le montage de la scène où ils s’inscrivent. C’est aussi le cas avec cette mise en parallèle entre les deux fêtes : celles des élèves et celles de profs. Le parallélisme ne dit pas grand-chose à part peut-être un besoin commun d’évasion face à la rudesse du quotidien. Pire encore, la scène insiste sur une mise en miroir des personnages de Samia et de Yanis ; mise en miroir dont finalement le film ne fait rien. A aucun moment cette confusion fugace de l’espace ne cherche à établir de connexion ou ne questionne la nature du moment. C’est un effet de mise en scène purement gratuit et vide de sens. Un cache-misère. Le problème, c’est qu’à bien tout prendre, ce méli-mélo d’intentions – toutes bonnes au demeurant – aboutit en définitive à une œuvre bancale qui ne cesse d’envoyer des signaux contradictoires. On opte d’un côté pour une photographie et une mouvance du cadre proches au genre réaliste à la française, mais d’un autre côté on la contredit par une écriture très artificialisée et des effets de style superficiels. De même, la dimension testimoniale que cette œuvre essaye de mettre en avant se heurte clairement au désir qu’on ses auteurs d’être dans une démarche de discours à outrances. A trop vouloir en dire et en faire, finalement ce film dégage peu de choses. Beaucoup d’évidences. Beaucoup de ressorts d’intrigues éculés et téléphonés ( spoiler: La mort à venir du pote de Yanis est aussi visible que l’est une piste de Rissy en approche de nuit
    ). Et parfois même, ce film se perd dans des moments particulièrement illisibles. ( spoiler: Pourquoi Yanis finit en SEGPA à la fin ? Est-ce qu’on essaye de nous faire comprendre que c’est une forme de punition ? Est-ce qu’on essaye de nous faire comprendre qu’il y a des gamins en SEGPA qui n’ont rien à y foutre mais qu’on stocke là pour fuir la réalité de leurs problèmes ? Woh ! Eh les gars ! La SEGPA ça marche pas du tout comme ça ! Si vous voulez tacler le système scolaire, au moins taclez-le en connaissance de cause !
    ) Alors après, c’est vrai que malgré tous ses défauts, je n’ai aucune antipathie pour ce film. Pour moi il ne marche pas. Il pue le fake du début jusqu’à la fin. Et, pire que tout, il n’arrive même pas à me séduire en tant qu’objet artistique. Mais bon, à croire que je ne sais pas résister aux démarches bienveillantes et manifestement sincères. A croire qu’il suffit parfois qu’on me foute deux minutes de Shuriken pour obtenir ma sympathie… Au fond « La vie scolaire » n’est pas un film non-film ou un film mauvais. Il est juste un film terriblement maladroit. Et le pire c’est que, à l’image de ses personnages, c’est aussi cela qui peut, à certains égards, le rendre touchant… Mais bon… Ça ne reste que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    𝓂𝒶𝓉 𓆈 𝒽𝒾𝓈
    𝓂𝒶𝓉 𓆈 𝒽𝒾𝓈

    141 abonnés 1 143 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 janvier 2020
    -La vie scolaire est un film réalisé par grand corps malade et Mehdi Idir sorti le 28 août 2019 au cinéma avec plus de 415 600 entrées sur 33 semaines. Les acteurs principaux sont Zita Hanrot (Samia Zibra) ainsi que Liam Pierron (Yanis Bensaadi).
    -Dans un collège de banlieue, Zamia Zibra, une jeune CPE, sa situation personnelle est compliquée, puis ça la rapproche naturellement de Yanis, ado vif et intelligent. Même si Yanis semble renoncer à toute ambition en se cachant derrière son insolence, Samia va investir toute son énergie à le détourner d'un échec scolaire, et de l'amener à se projeter dans un avenir meilleur.
    -Très bon film qui reflète bien la réalité de nos jours dans certains établissements. Zita Hanrot, une actrice que je n'avais jamais vu à l'écran auparavent est juste incroyable dans ce film, elle réussit a nous faire ressentir toute sortes d'émotions ! C'est drôle, touchant et émouvant les personnages sont attachants, ils nous font découvrir leurs quotidiens rempli d'espoir, c'est marquant du début à la fin. C'est rythmé, on est touché par ces jeunes et leurs professeurs. C'est une très belle performance que je recommande bien évidement.
    Alice025
    Alice025

    1 661 abonnés 1 364 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 septembre 2019
    Une comédie émouvante sur un fait de la société actuelle, la vie à l'intérieur d'un collège difficile de Saint-Denis, où équipes d'enseignants et de surveillants vont tenter d'aider et de transmettre des valeurs aux élèves. Ce film fait très brut, très réaliste, on en oublierait même que c'est une fiction. Le casting est super, très naturel, et les dialogues sont bien trouvés, beaucoup de punchlines qui feront rire. Malgré un milieu et un contexte difficile, l'espoir s'y dégage assez bien et on ressort avec le sentiment d'avoir passé un très bon moment.
    http://cinephile-critique.over-blog.com
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