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    Murina
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    Pierre Kuzor
    Pierre Kuzor

    110 abonnés 328 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 avril 2022
    Ai vu "Murina" premier film de la réalisatrice croate Antoneta Alamat Kusijanovic, Caméra d'Or (Prix du meilleur 1er Film) du Festival de Cannes 2021. C'est exactement ce type de film que j'adore. Un scénario travaillé mais pas trop explicite qui laisse beaucoup de place à l'imagination et à l'intelligence du spectateur, une mise en scène souple et discrète, des déplacements de caméra et des cadrages qui en racontent plus que les mots, peu de personnages (ici 4) mais tous très dessinés avec un vrai parcours psychologique, une photographie luxueuse mais pas tape à l'oeil. Bref, j'ai adoré "Murina". L'action se déroule pendant quelques jours d'été dans une île adriatique. Julija, 17 ans est avec ses parents, sa mère très belle et silencieuse et son père bourru, soupe au lait et dont le visage rappelle la face des murènes qu'il pêche au harpon avec sa fille. Pour Julija la pêche sous marine et les fonds marins sont un espace de liberté, de silence, de quiétude. Dès qu'elle sort des eaux c'est pour entendre son père en ébullition permanente crier et violenter son entourage. Quand le père reçoit pour quelques jours chez lui le millionaire Javier, Julija tombe sous le charme (comme nous) de cet homme tout en étant très intriguée par l'attitude de ses parents face à ce personnage qui resurgit du passé. Rien n'est jamais exprimé, expliqué. Le spectateur se retrouve dans la même position que la jeune fille, et essaye de comprendre ce qu'on lui cache, ce qui réunit ces trois adultes qui ont si peu de points communs. Un malaise s'installe petit à petit et le drame psychologique devient de plus en plus haletant. Un magnifique film sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte qui n'est pas sans faire penser à "A nos amours" de Maurice Pialat, où la même attirance et rejet total du père vampirique est une des nombreuses analogies. Gracia Filipovic dont c'est le premier film est une vraie révélation et la tension grandissante du film lui doit beaucoup. Son jeu très corporel et actif et sa façon d'être en même temps très spectatrice est formidable. Danica Curcic qui interprète la mère, au physique qui rappelle Penelope Cruz, a un charme et un magnétisme prégnants, c'est à travers son interprétation que le spectateur peut faire des hypothèses sur les secrets qui lui sont cachés. L'interprétation puissante du père de Leon Lucev fait qu'on adore détester ce père irascible et imprévisible et il suffise que le mystérieux Cliff Curtis dans le rôle de Javier apparaisse pour qu'on soit envouté tout comme les membres de cette famille. Un premier film à voir absolument, dont les scènes de plongées marines sont somptueuses et qui sont souvent des métaphores de ce qui est indicible. Un film aux airs d'été étouffants et palpitants. Une vraie surprise, une vraie pépite, une vraie Caméra d'Or.
    Min S
    Min S

    57 abonnés 453 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 avril 2022
    Un superbe océan, effectivement la photographie est magnifique, j'ai bien aimé le scénario, bon rhytme.
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    350 abonnés 1 785 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 avril 2022
    C’est une réalisation de la Croate Antoneta Alamat Kusijanovic. Elle a écrit le scénario avec Christina Lazaridi. Murina a remporté la Caméra d'Or au Festival de Cannes 2021. Pour la petite anecdote, le film a été coproduit par Martin Scorsese.

    Encore une découverte cinématographique avec cette fois un film venu de Croatie. Alors ce n’est point dans la capitale Zagreb que va se passer ce film, mais dans les petites îles. Un endroit où vit une population dont le quotidien tourne autour du tourisme et de la pêche. Ils ont encore un gros ancrage culturel. C’est donc dans ce contexte qu’on va suivre la jeune Julija. Sa famille un grand projet, mais elle ne partage pas forcément leur idée.

    Le personnage de cette adolescente est intéressant. On va se prendre dans ce dilemme auquel elle fait face. D’un côté, elle est heureuse de cette vie autour la pêche et ne veux surtout pas quitter son île natale. De l'autre, elle n'en peut plus de l'éducation stricte voire même violente de son père. Une chose est sûre, elle va tout faire pour que le plan de son père capote. En effet, si celui-ci réussit, elle aura perdu sur les deux tableaux. Ils devront s’en aller, mais elle devra rester avec eux. Son fort caractère va être une grosse opposition pour son père et leur affrontement vont faire des étincelles.

    En parallèle, on va sentir beaucoup de fragilité en elle. La façon dont son père l'a éduquée, lui a donné beaucoup d'incertitudes. Il la rabaisse et la frappe. Dans ce contexte, en tant qu’adolescente, elle n'arrive pas à se construire. C'est sûrement pour cela qu'elle va se réfugier auprès d'un adulte en l’identifiant à la figure paternelle. Des moments plutôt émouvants tant ils sont désespérants à voir pour elle. Il est, en effet, triste de voir comment cette adolescente se raccroche à la moindre branche pour essayer de s’imaginer une meilleure situation que sa condition actuelle. Comme un cri de désespoir d’une jeunesse voulant s’épanouir.

    Si Murina marche, c'est en grande partie grâce à Gracija Filipovic qui assure à tous les points. Alors que les rôles secondaires seront beaucoup moins éclatants, la Croate arrive à tenir l’attention du public. Il fallait une grande prestation pour combler ce personnage fort et omniprésent et cela a été le cas. Il faut tout de même reconnaître que la présence de Cliff Curtis fait toujours son effet. Au-delà de son rôle dans En eaux troubles cette année, le Néo-Zélandais est sûrement le plus connu de ce casting grâce à Die Hard 4 - retour en enfer et la série Fear the Walking Dead.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 1 mai 2022
    A rebours de beaucoup de productions actuelles, la réalisatrice croate Antoneta Alamat Kusijanovic nous raconte une histoire, histoire par moments métaphorique avec cette murène qui peut mordre et tuer, mais aussi guider vers l’air libre la pauvresse enfermée. La famille (père, mère et jeune fille) au centre de l'histoire a été, il y a plusieurs années, employée d’un personnage qui va revenir sur l’île, dans le but espéré par la famille propriétaire de ces cailloux d’en racheter au moins une partie. On croît deviner que le père de famille aurait coulé un bateau appartenant au riche visiteur, ce qui aurait sans doute motivé son licenciement. Les relations entre les deux hommes semblent apaisées, au moins superficiellement, et le film ne s’étend de toute façon guère sur le passé.

    Le propos est bien davantage de nous faire partager les relations intra-familiales difficiles entre le père, autoritaire et frustre, et la jeune fille, timide, réservée et qui rêve de grands espaces. Le mystérieux visiteur a jadis été amoureux de la mère de famille, et cet amour est loin d’être éteint. Le drame va se nouer entre tous ces personnages. On se sent un peu frustré que le réalisateur choisisse de ne pas nous donner toutes les clés de l’histoire (qu’a donc bien pu faire dans la passé, la mère de famille pour protéger sa fille, argument qu’elle avance à un moment clé de l’histoire et qui, à la croire, justifierait son attitude actuelle qui nous semble pourtant bien peu courageuse). On ne le saura pas, le réalisateur laissant au spectateur le soin d’imaginer ce qu’il veut. Ce parti pris ne retire rien à la qualité du film. L’image est splendide, par moment vraiment poétique, les caractères bien dessinés, la psychologie des personnages plus fine qu’il ne pourrait a priori y paraître et les acteurs sont très bons (Danica Curcic, la mère de famille, a beaucoup de charme et un petit côté Penelope Cruz). Un vrai bon film.
    traversay1
    traversay1

    3 554 abonnés 4 847 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 janvier 2022
    Caméra d'Or du dernier Festival de Cannes, Murina, de la Croate Antoneta Alamat Kusijanovic, se déroule à moitié sur terre, une île paradisiaque de l'Adriatique, et pour l'autre moitié sous la mer, avec un père et une fille qui chassent les murènes au harpon. Cela nous vaut de belles scènes aqueuses, comme une respiration, paradoxalement, car sur la terre ferme, les tensions sont exacerbées et l'atmosphère orageuse, à l'opposé du ciel d'été. Tout le film est dans le contraste entre l'environnement idyllique et le climat familial, avec un père despotique, une mère passive et une fille rebelle qui accueillent un riche invité, qui peut changer leur destin. Le film en dit peu sur le passé des différents protagonistes et il y a plus que des zones d'ombre dans la relation entre l'adolescente et ses géniteurs. C'est volontaire de la part de la réalisatrice qui laisse aux spectateurs le soin d'imaginer d'où vient la frustration de son héroïne, simple désir d'indépendance ou tentative désespérée de s'évader d'une prison dorée. La qualité de l'interprétation est indéniable de même que la fluidité de la mise en scène, très maîtrisée pour un premier long-métrage, mais il y manque un petit quelque chose pour être totalement séduit, y compris dans son dénouement qui laisse ouvertes un certain nombre d'interrogations. Comme le prétendait le titre d'un film oubliable de 2001 : les gens en maillot de bain ne sont pas (forcément) superficiels et ce n'est pas la jeune fille de Murina qui pourra dire l'inverse.
    islander29
    islander29

    857 abonnés 2 352 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 avril 2022
    un film qui m'a fait penser au mythique "Respiro" (2000 ?) : des relations humaines sur fond d'océan;..On est en immersion sur la côte croate...c'est une évasion souvent poétique, souvent humaine, avec des relations en balance et une adolescente qui attire le désir autour d'elle...Elle est fraiche et rayonnante, avec un père et une mère qui l'emprisonne quelque part......L'atmosphère est douce, tranquille, maritime, et le specateur est témoin de belles ballades sur la méditerranée (au dessus et en dessous)...c'est un film subtilement psychologique, sur la liberté d'une jeune fille qui ne parvient à s'émanciper....Le film est quelque part lumineux, évanescent, d'une sensualité très jubilatoire....L'actrice principale, porte le film sur elle, avec beaucoup de talent....Une belle lumière, une musique discrète, une mise en scène esthétique et réaliste..Il y a beaucoup de raisons à mon sens de s'échapper au cinéma sur ce film......En plus il y a la Méditerranée toute bleue....
    Ninideslaux
    Ninideslaux

    78 abonnés 244 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 avril 2022

             Vive le cinéma croate! Et merci, Martin Scorcese, d'avoir produit le film d'Antoneta Alamat Kusijanovic, un film si différent, mystérieux, poétique, avec des personnages d'autant plus attachants qu'ils gardent toujours leur part d'opacité. Si cependant vous vous êtes endormis au Grand Bleu, passez votre chemin, car il y a beaucoup de grands bleus....
             Ante (Leon Lucev) vit sur une petite ile de la côte croate, sèche, désertique: le reg. Mais, partout, la mer, sublime. Il vit de quoi, à part pécher des murènes avec sa fille de dix-sept ans, Juliya, (Gracija Filipovic)? On ne sait pas. 
          Mais il a un grand projet: vendre une partie de l'ile à son "meilleur ami", un richissime américain, Javier (Cliff Curtis), pour y construire un hôtel de luxe. Avec l'argent, la famille pourra enfin s'acheter un appartement à Zagreb, vivre normalement. Qui y croit? Nela (Danica Curcic), sa très jolie femme, une ancienne miss... Mais sans doute Ante ne quittera t-il jamais son royaume maritime, royaume dérisoire où il ne règne que sur deux sujettes...
          Justement, Javier débarque sur un yacht avec une bande de jet-setters. Pour eux on organise une fête, à laquelle les femmes doivent se montrer, mais en suivant les diktats du maitre. Robes décentes, surtout pour Juliya à peine sortie de l'adolescence, qui passe sa vie en maillot de bain, inconsciente de la provoquante femellité de son corps (athlétique sans être sèche ou musculeuse, cette actrice est magnifique)
           Qui est Javier? Que vient il faire chez cet homme qui a été son employé, et qu'il méprise (tout autant qu'Ante, en fait, le déteste)? Revient il, en plein divorce, pour revoir Nela? Qui est Ante, ce tyran qui brutalise et enferme une fille dont, par ailleurs, il est très fier? A quoi pense t-il lorsqu'il regarde Javier flirter avec Nela, alors qu'ils ont été amoureux dans leur jeunesse? Qui est Nela confrontée au retour de cet homme qui, lui, a réussi? Pourquoi choisit -elle toujours de soutenir Ante,  de prendre toujours le parti de cette brute contre Juliya, par peur de lui, ou par le reste de quelque fort attachement? Et surtout, que deviendra Juliya, cette petite boule de révolte qui se faufile dans l'eau, souple comme une murène, abominable poisson à corps de serpent, mais qui dans la vie ressemble plutôt à un pauvre poisson rouge enfermé dans un aquarium, qui ne cesse de se cogner à ses parois, qui presse sa mère de partir avec son ancien amoureux, de fuir cette ile-prison...
         C'est beau, c'est intelligent, c'est original, c'est différent. 

    tixou0
    tixou0

    695 abonnés 1 999 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 20 mai 2022
    Le" Premier film" (que le jury ad hoc distingue dans la sélection de son choix - ici, il concourait au titre de la "Quinzaine") primé à Cannes en 2021 coche les "bonnes" cases, notamment parce que portrait d'une jeune fille s'essayant à la lutte contre le patriarcat et le machisme, et réalisé par une trentenaire, la Croate Antoneta Alamat Kusijanović. Les qualités techniques sont bien au rendez-vous, mais, pour ma part, y ai vu un exercice de style laborieux, se réduisant sur le plan scénaristique à une interminable mise en place des prérequis dramatiques spoiler: (le père, tyranneau domestique, la mère, effacée et soumise, la fille, cherchant à prendre son envol - et, en deus ex machina restant au milieu du gué, un ami perdu de vue, qui a fait fortune en Amérique et à qui le père tente de placer un terrain, faussement de cocagne).
    Du coup, c'est le spectateur qui souffre de cette anémie stylistique que le boboland confond si aisément avec l'inspiration... Autant que la murène ("Murina") pourchassée. Et le casting, au moins ? L'ingénue est ici sportive, d'où de belles séquences dans l'Adriatique. Le père surligne dans le bourru, virant à l'empêcheur de grandir en rond, et même au grand méchant, pas très clair... La mère a la nostalgie tristounette de sa jeunesse - du temps où ses maigres appas l'avaient faite "reine de beauté" locale. Quant à l'ami prodigue, "Javi", on s'étonne un peu de le voir incarné par le Maori Cliff Curtis : pas très "couleur locale"... On imagine que le co-producteur, un certain Martin Scorsese, qui l'avait distribué pour sa part en dealer aux origines ethniques imprécises dans "A Tombeau ouvert", l'aura proposé sans vergogne...
    Le tout fait un grand "bof, bof", quant aux qualités d'écriture et de mise en scène de la lauréate. Mais rien de choquant à Cannes, où le sujet à la mode suffit à faire les récompenses dans le vent (marin) de la Croisette !
    velocio
    velocio

    1 299 abonnés 3 132 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 avril 2022
    Jeune femme croate vivant à New-York, Antoneta Alamat Kusijanovic a en quelque sorte réalisé le rêve que semble caresser Julija, le personnage principal de son film : quitter un pays où le machisme est toujours présent. Si l’homme croate n’est donc pas présenté de façon très positive, il n’en est pas de même pour la beauté des paysages de ce pays. Quant à l’avenir des relations homme / femme dans ce pays, il est entre les mains de la jeunesse, représentée ici par une jeune fille qui reproche sa passivité à sa mère et qui sort de sa coquille pour s’efforcer de se libérer du joug paternel.
    Adelme d'Otrante
    Adelme d'Otrante

    175 abonnés 1 137 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 avril 2022
    Murina c'est une histoire d'émancipation féminine sous le soleil de Croatie. La réalisatrice semble amoureuse de sa jeune et jolie héroïne qui passe l'entièreté du film en maillot de bain, s'en dégage une tension sexuelle permanente. Mais cela ne suffit pas à retenir l'attention du spectateur pour ce film dont l'originalité et l'intérêt sont très relatifs. Je ne comprends pas vraiment son prix cannois malgré la présence de maître Scorsese à la production.
    miouze
    miouze

    53 abonnés 158 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 juin 2024
    Ce film très aquatique est un patchwork d'ambiguïtés !
    La mère qui veut (ou pas ?) aller avec ce gars, qui est (ou pas ?) le père de sa fille, elle-même troublée (pourquoi ?)
    Le tout baigne dans une semi-loyauté / soumission et lassitude envers le père (et mari) à l'autorité carrément moyenâgeuse.
    La beauté de la mer côtoie l'ennui des 2 femmes, partagées entre le doute et l'envie, le courage et la résignation.
    Photographie splendide.
    Une fin en queue de poisson (sans jeu de mots) dont je ne sais pas trop quoi penser...
    Cliff Curtis, séduisant à souhait, nous régale de son charisme envoûtant
    HomoLibris
    HomoLibris

    29 abonnés 133 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 26 avril 2022
    Un TV film un peu longuet. Une histoire vue et revue (un père autoritaire, une mère ayant l'impression d'avoir gâchée sa vie, une fille rebelle, un objet de tentation). Un scénario sans aspérité. Des personnages très manichéens. Jeu d'acteurs quelconque. Des incohérences flagrantes dans les prises de vue. Perso, j'ai trouvé que la côte dalmate n'était pas vraiment mise en valeur par la photographie, plutôt banale.
    Hélène D.
    Hélène D.

    30 abonnés 84 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 25 avril 2022
    Faudra m’expliquer ce qu’il y a de bien dans ce film. Une jeune fille de 17 ans qui chasse la murène vit sous l’autorité d’un père austère. Elle rencontre un ami de ses parents sympathique et ouvert qu’elle veut rejoindre pour une vie plus heureuse. Le gars ne veut pas l’emmener. Fin de l’histoire!
    Muriel F.
    Muriel F.

    53 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mai 2022
    J'ai adoré ce film de Antoneta Alamat Kusijanovic. La quête de la liberté de Julia, jeune fille qui fait face à un père autoritaire et une mère par trop soumise. L'arrivée d'un ancien ami du couple qui attise les soifs de départ, voire de rebelions quand ce n'est pas l'appat du gain puisque l'homme est très riche. Les plans sont magnifiques, filmés au plus près pour mieux ressentir les émotions. Le paysage et surtout la mer sont parties prenantes des tensions autant que de l'indépendance recherchée. A voir !
    Jipéhel
    Jipéhel

    39 abonnés 176 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mai 2022
    La tête sous l’eau

    Vous me connaissez, un film croate, qui plus est Caméra d’or à Cannes, et votre Jipéhel fonce voir le drame réalisé par Antoneta Alamat Kusijanovic. 96 minutes après, il en ressort loin d’être déçu, même si ce huis clos très aquatique s’avère plus qu’oppressant. Sur l’île croate où elle vit, Julija souffre de l’autorité excessive de son père. Le réconfort, elle le trouve au contact de sa mère – et de la mer, un refuge dont elle explore les richesses. L’arrivée d’un riche ami de son père exacerbe les tensions au sein de la famille. Julija réussira-t-elle à gagner sa liberté ? 1er film et un coup de maître. Voilà une jeune réalisatrice à suivre de près… Ce n’est sans doute pas un hasard si le grand Scorcese a coproduit ce film.
    Ce n’est pas par hasard non plus, si l’héroïne de ce drame est une championne d’apnée. Car, le moins qu’on puisse dire, c’est que l’atmosphère dans laquelle baigne – comme une évidence -, les 4 personnages est étouffante. Même si le père me paraît plutôt caricatural et outré, - trop c’est trop -, le scénario se tient fort bien et les réactions du quatuor se comprennent aisément et on partage donc leurs doutes, leurs peines et même leur violence. Au centre de l’intrigue, deux générations de femmes piégées dans un monde où le machisme et la violence sont rois. - ce que, nous révèle la cinéaste, on appelle volontiers la mentalité croate. Les décors sont austères, secs, pierreux, quasi dans végétation. Tout comme la maison très spartiate. L'eau reste le seul endroit où se cacher. C'est un lieu humide et sombre, qui représente presque un refuge pour Julija. Tout est donc ici calculé au détail près. Un beau film mais, claustrophobes et aquaphobes, s’abstenir !
    La jeune Gracija Filipovic, sans être une beauté parfaite, possède un charisme et une force tout à fait étonnants. De chaque plan, elle illumine ce drame de sa présence. Danica Curcic, Léon Lucev, Cliff Curtis, l’entourent avec énormément de talent dans des rôles plus que complexes. Durant une heure et demie, la mer, avant de devenir promesse de liberté, est montrée comme la prison dont l’héroïne voudrait tant s’échapper. Evitant tout effet carte postale, la réalisatrice nous enferme avec ses personnages dans cette prison entre ciel et mer où l’on assiste à un récit de passage à l’âge adulte d’une force dévastatrice. Tragique et bouleversant.
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