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Olivier Laad
7 critiques
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2,0
Publiée le 26 avril 2022
Je ne reviendrais pas sur le scénario et ma description générale des personages car cela est bien décrit dans d'autres critiques.
Je suis par contre surpris qu'aucune critique ne mentionne le caractère monolithique des personnages et le manque de subtilité de leur personnalité. Je pensais que le film allait nous révéler fautes facettes de ces caractères et de leur relation. Mais non, le père reste bourru, autoritaire sans qu'aucun voile ne soit levé sur ce qu'il a pu être avant, ce qui la conduit à devenir ainsi et l'évolution de la relation avec sa femme et sa fille. Les personnages ne se révèlent guère et l'actrice principale nous montre un visage fermée, sans quasi aucune expression que sa moue renfrognée.
Du coup ce film se cantonne à une dimension psychologique un peu simpliste qui m'a déçu. Malgré les belles images et une bonne entrée en matière je suis resté sur la faim, d'un film finalement pas très original d'une ado qui essaye de s'émanciper d'un père despotique.
Animal peu sociable, voire vicieux et féroce, la murène est étrangement associée dans ce film à une élégante naïade croate, championne d'apnée et de chasse sous-marine. Pour autant, Murina nous emmène dans une de ces îles paradisiaques de la côte dalmate au nom imprononçable et encore peuplées, si l'on en croit le scénario, d'affreux machos, tyrans domestiques et un peu escrocs sur les bords. L'histoire trop caricaturale, l'interprétation surjouée nous font un peu penser à ces telenovelas sud-américaines où les scènes romantiques avec violons et œillades mouillées alternent avec roulements de tambour et claquements de fouets. Reste la mer et les paysages, c'est déjà pas mal !
Le film est produit par Martin Scorsese, c’est déjà un bon début. Il est en outre récipiendaire de la Caméra d’or à Cannes en 2021 (qui récompense le meilleur premier film toutes sections confondues) après être passé par la Quinzaine des réalisateurs, c’est encore mieux. Et tout cela pour un petit film croate, un cinéma très rare sur nos écrans, réalisé par une femme sur le récit initiatique d’une jeune fille qui doit s’affranchir, ce qui semble plutôt avenant. Et bien on en sera pour nos frais tant ce « Murina » n’offre rien d’exceptionnel ni de transcendant à son spectateur si ce n’est les magnifiques paysages de cette île croate perdue en mer Adriatique. C’est donc le contexte dépaysant qui attire le plus nos pupilles, ou en tout cas davantage que l’histoire en elle-même. Et cette prédominance de bleu partout : le bleu du ciel, le bleu de la mer, le bleu du mobilier jusqu’au bleu des maillots de bain de l’héroïne donnant un joli cachet esthétique au film.
Des histoires d’apprentissage et de passage à l’âge adulte, le cinéma nous en livre des dizaines par années. Notamment féminines. Et si celle-ci tranche quelque peu avec ce que l’on a l’habitude de voir c’est surtout par son contexte exotique et empreint de tradition et surtout par la domination patriarcale exercée par le père sur sa fille et sa femme. L’arrivée d’un ancien ami pour une vente de terrain va perturber l’équilibre de ce trio familial. Mais, très grosse incongruité, on a choisi l’acteur néo-zélandais et maori Cliff Curtis pour jouer ce rôle de croate, ce qui n’a guère de sens si ce n’est celui de faire plaisir au producteur Scorsese qui l’a déjà fait jouer plusieurs fois. Ensuite, les séquences de la cinéaste Antoneta Alamat Kusijanovic ont beau être belles, même sous l’eau, elles n’égalent pas la perfection et la maestria d’un vieux film italien qui lui ressemble et auquel on pense beaucoup : l’immense « Respiro » d’Emmanuel Crialese et son côté envoûtant et hypnotique.
Le problème majeur de ce « Murina » est le manque de développements de l’histoire et des personnages. On ne sait pas grand-chose du passé qui unit les parents et cet ancien ami. On n’en sait pas beaucoup plus sur ce que ressentent réellement les personnages. On ne comprend les choses que via le regard de Julia, l’héroïne, mais il y a beaucoup trop de non-dits pour que l’on s’attache vraiment à son sort. Et il y a un manque de logique parfois dans les actions des personnages (le père qui ne dit rien à son ami, la mère jalouse de sa fille, ...). On est dans le brouillard et on finit par trouver tout cela poseur et languissant. Et si « Murina » se rêvait en œuvre d’atmosphère, cela ne fonctionne pas avec tout le monde. Beau à regarder, interprété avec force par son actrice principale, ce long-métrage encensé nous a pourtant laissé de marbre et au bord de l’ennui.
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Caméra d’Or au Festival de Cannes 2021, “Murina” expose la relation entre une fille et son père sous le cagnard d’une île Croate. Face à l’autorité sévère de son père, c’est dans les profondeurs de la mer, que la jeune fille trouve son émancipation. Ce quotidien ennuyeux va basculer lors de l’arrivée d’un vieil ami du père. Charismatique et riche, ce dernier s’invite dans un jeu de séduction interdit avec la jeune Julija… Pour son premier long-métrage, Antoneta Alamat Kusijanovic signe une chronique crédible et délicatement menée, mais dont le prix étonne. En effet, “Murina” emploie un ton fade et s'étire en longueur sans jamais sortir de son écriture banale. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Tout dans Marina est estampillé "film d'auteur" destiné à être remarqué : une unité de lieu remarquable, une réalisatrice déjà récompensée pour un court-métrage sur le même sujet, une jeune actrice charismatique, des thèmes à fort potentiel dramatique.
Mais d'une certaine façon, cette qualité programmatique joue contre le film, qui ne ménage pas beaucoup de surprises : le père possessif et violent n'est pas très sympa, l'ami visiteur et riche va séduire la jeune Julija dont les désirs d'émancipation vont se heurter à la dure réalité.
Se succèdent donc différentes scènes très signifiantes et filmées de façon conventionnelle (et parfois un peu maladroite), sans que l'intérêt pour ce que raconte Murina ne grandisse beaucoup : une petite déception, pour cette Caméra d'Or du festival de Cannes 2021.
Superbe film, tant au niveau de l'image, à dominante bleue, qu'au niveau de la mise en scène et du jeu des acteurs. C'est une histoire déjà vue, mais cette fois-ci perçue de manière plus poétique (par son environnement) et humaine, voire philosophique (la métaphore de la murène entre autre). Excellent jeu.
La caméra est éblouissante. La pesanteur de l'atmosphère et la sensualité sont palpables. Tout est malsain. Le thème du film n'est pas selon moi l'émancipation d'une jeune fille du joug familial, mais la perversité.de chaque personnage vis-à-vis de chaque autre personnage. Le père, cette brute, est le le plus lisible, donc le moins pervers. La réalisatrice laisse les ressorts du passé énigmatiques, pour ne s'attacher qu'à cette perversité.. Un film qui m'a laissée mal à l'aise. Si c'était l'objectif, comme je le crois, c'est une réussite.
Julija a dix-sept ans. Elle vit quasiment à l’état sauvage sur une petite île de la côte dalmate, entre un père autoritaire, ancien capitaine au long cours, et une mère aimante, ancien prix de beauté, écrasée par l’autoritarisme de son mari. Tout changera peut-être avec l’arrivée de Javier, un millionaire auprès duquel le père de Julija travailla jadis et qu’il espère convaincre d’investir dans un ambitieux projet immobilier.
J’avais cru en allant voir ce film que Murina était le prénom de son héroïne. Eussé-je réfléchi deux secondes, j’aurais compris qu’il s’agissait en fait de la murène, qu’on voit Julija et son père chasser dans les fonds sous-marins opalins de la Dalmatie. Cet animal n’a pas bonne presse. Il y a de quoi : cette disgracieuse anguille de mer est prête à s’amputer pour se libérer des pièges dans lesquels elle sera tombée. On aura vite compris la métaphore : pour se libérer de l’emprise de son père, Julija va devoir accepter un sacrifice. Le sujet ainsi posé, on redoute que "Murina" creuse un sillon déjà souvent exploré : la fin de l’adolescence d’une jeune fille qui se heurte au monde des adultes, à leur sexualité, à leurs mesquineries façon "Bonjour tristesse", "L’Effrontée" ou "L’Année des méduses".
Tout se réalise en l’espace de deux jours à peine dans un huis clos au grand air, dans l’été croate, face à la Grande Bleue. Javier revient. Il a un charme fou. Il a été amoureux de Nela, la mère de Julija ; il l’est encore ; il ne le cache guère. Nela, qui végète depuis trop longtemps sur cette île minuscule, en est secrètement flattée. Le père de Julija ferme les yeux, qui est certes un patriarche possessif, mais dont la priorité est de convaincre Javier de mettre au pot de son projet immobilier. C’est là que Julija vient s’immiscer dans ce triangle amoureux, dont la sensualité incandescente électrise un trio qui l’était déjà plus que de raison.
On se demande comment se dénouera cette intrigue minimaliste. On exagèrerait en disant que le suspense nous cloue à notre siège. Mais tout est crédible dans ce crescendo dramatique, dans les sentiments qu’il exacerbe, dans les caractères qu’il peint.
Murina dénonce le machisme dans une famille croate malheureuse (ado triste, épouse soumise, père tyrannique) troublée par la présence d'un invité charismatique. Sa réalisation délicate, sa photographie magnifique, sa narration fluide, son casting excellent et sa fin émouvante avec un dernier plan superbe en font un bon film.
Beaucoup de défauts. Les personnages n'évoluent pas ; on les quitte comme on les a trouvés au début du film. On a l'impression que quelques événements restent inexpliqués à moins qu'ils ne servent pas le propos, mais dans ce cas, pourquoi les évoquer ? Exemples : # Si tu savais tout ce que j'ai fait pour te sauver ? # est-il revenu pour revoir l'épave du bateau de son père ? # a t-elle fait exprès de rater son tir pour ne pas tuer son père ? # jusqu'où nagera t-elle ? L'Italie ? # est-elle la fille de l'ami ? # quel était l'enjeu de cet incendie ?
Lorsqu'elle récite un poème écrit par son père, Julija oublie volontairement le vers suivant : « Et quand tu seras en paix, je te demande une chose : tu n'as pas le droit de prendre mon père, tu devras toujours le ramener. » Autant dire que Julija ne pense pas un mot de cette phrase et ne serait pas mécontente s'il devait disparaître. "Murina" se déroule dans un contexte de tension entre Ante et sa fille, le père étant également stressé par une affaire qu'il espère conclure. C'est dans cette optique qu'il accueille Javier, que lui et sa femme Nela connaissent bien. Un retour qui ravive des souvenirs puisque les deux hommes convoitaient la reine de beauté de l'ile. Ante en est conscient, mais les affaires sont les affaires. Après les retrouvailles, on ressent très vite beaucoup d'ambiguïté et de jalousie dans ces relations tendues que ce soit sur un plan relationnel ou charnel. Un attirance qui semble réciproque au sein d'un triangle « amoureux » avec deux femmes qui semblent coincées dans une vie qu'elles ne veulent pas ou plus. Javier dit que les yeux ne mentent pas et effectivement... Quand le chat n'est pas là, les souris dansent comme en témoigne l'une des meilleures scènes du film lorsque Ante part plonger. On a l'impression de voir une vraie famille même s'il y a toujours une certaine ambiguïté. Si Nela est importante, Antoneta Alamat Kusijanovic dresse surtout le portrait de Julija, qui n'est clairement pas épanouie et qui rêve d'autres choses comme quand elle observe des jeunes de son âge s'amuser ou quand elle s'émerveille lorsque Javier lui dit qu'elle peut être ce qu'elle veut dans la vie. "Murina" est finalement un bon et beau film avec des personnages attachants, de très bons acteurs et un magnifique cadre.
Un bon premier long-métrage, sensuel et oppressant, qui se déploie comme un roman d’apprentissage, celui d’une ado qui cherche à « tuer le père » (méchamment despotique) pour devenir adulte, femme. Et libre. Rien de très original dans cette trame, mais une vraie maîtrise dramatique. La façon de mettre en place un petit jeu dangereux de séduction et de rébellion, jeu à quatre bandes, est habile et sans esbroufe. La caractérisation des personnages et le choix des symboles donne au film des allures de conte moderne. Quant à la mise en scène, elle est aussi fluide que l’élément qui imprègne toute l’histoire. La réalisatrice a une jolie manière, notamment, de regarder et de suivre le personnage central, qui cherche sans cesse à se faufiler, comme la murène du titre, pour esquiver son père ou s’ouvrir de nouvelles voies.
Sans doute un contraste voulu entre la paix du paysage splendide et ensoleillé et une atmosphère « malsaine » où le père à l’ancienne, aimerait cadenasser fille et épouse… Mère et fille s’avèrent rivales, en séductrices du riche commerçant à la recherche d’un terrain pour construire un hôtel, sur cette superbe côte croate…..
Ce père qui peut nous paraître « primaire » est aussi le personnage, le moins antipathique…..Mère et fille, rêvent de s’échapper vers un autre monde « rêvé ». J’ai apprécié la tension « malsaine » qui nous maintient en attente d’événement « dramatique » mais l’image est si belle qu’on peut imaginer « le dépliant touristique »
Un film au final oppressant tant la condition de femme est difficile en Croatie. Très bien joué, on l'imagine autobiographique. Pas sûr que les îles adriatiques croates soient ce paradis décrit. Plutôt une prison ici tenue par un tyran domestique ancien militaire d'une armée brutale comme on sait l'être dans les Balkans.