Pas trop mal, contenant la plupart des ingrédients que l'on peut rechercher en se dirigeant vers un titre de ce genre, en particulier si on a aimé le premier avec qui il partage bon nombre de qualités... Tout en étant malheureusement beaucoup moins surprenant - évidemment, si ce n'était que ça, cela serait pardonnable - mais surtout beaucoup moins immersif, d'une part à cause du parti pris de substituer le spectaculaire à l'intimisme, et, d'autre part, à cause d'un certain manque de vraisemblance. En effet, si on peut passer outre les petits défauts d'une 3D un peu inégale parce que la mise en scène reste soignée, pour se sentir happé par un film, à la manière dont une créature pourrait vous happer, c'est beaucoup plus difficile dès lors qu'on ne croit pas aux réactions des personnages. Il ne s'agit pas du jeu des acteurs, là encore un peu inégal, mais plutôt satisfaisant, voire carrément bon par moments, ...Mais davantage de l'écriture qui, elle, pose de gros problèmes. Par exemple, l'aspect troublant des similitudes entre les scènes vécues par les deux groupes séparés et suivis en parallèle, provient de l'impression que l'on assiste à quelque-chose d'artificiel, et cela détache nécessairement des événements. Dans la même veine, certaines facilités scénaristiques vues et revues - je pense à une certaine scène d'un des 36 opus des Dents de la Mer, par exemple et celleux qui ont vu les deux films devraient comprendre immédiatement, si elles ne sont pas à proprement parler invraisemblables - seulement si peu probables ! - ont également le tort de détacher le spectateur car elles sont particulièrement cousues de fil blanc.
Mais ce détachement de la situation à cause d'un côté grand spectacle un peu bourrin ( ...à la M.Bay... Hasard ? ) trop préfabriqué pour être crédible, ce n'est même pas le pire... Je suis très critique peut-être, mais je prends quand-même du plaisir facilement, alors même si déçu de ne pas retrouver l'immersion du premier volet, jusque-là je m'accroche et me laisse embarquer, ... Sauf que...
Lorsque l'un des personnages adultes du film prends la décision d'accompagner un.e enfant alors que celui/celle-ci fait une fugue au risque de ne plus jamais revoir sa famille, dans un milieu ultra-dangereux, en particulier pour elle, alors que pour couronner le tout elle ne se base que sur une intuition tirée par les cheveux... Lorsque cet.te adulte, au lieu de ramener l'enfant en lui expliquant calmement que c'est ce qu'il a promis de faire et qu'il vaut mieux ne pas se séparer et mieux se préparer... Lorsque cet.te adulte décide que, oui, pourquoi pas, on va faire ça...
C'est tellement téléphoné que le scénariste veut deux groupes que, là, je sais, définitivement, que je suis dans un film, et à plus aucun moment ensuite je ne peux me laisser happer par lui. En spectateur qui a pris de la distance, je continuerai à apprécier les éléments de genre que je recherchais - volontés d'avancer face aux dangers, humanité déshumanisée, etc... - MAIS je les regarderai de loin, au lieu de les toucher du bout des doigts. Dommage.
Un film qui vaut peut-être même davantage 2.5 que 3, du coup, mais bon il lui reste quand-même à mes yeux trop de (petites) qualités pour ne pas les saluer.