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Enrico M
53 abonnés
24 critiques
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5,0
Publiée le 13 août 2018
Une claque mais une belle grande claque, de celle qui vous réveille et relativise tous les films que vous avez vu dans les derniers mois. Du coup la claque devient une caresse parce que Sauvage est aussi brutal qu'il est doux, aussi dark qu'il est lumineux et Félix Maritaud, c'est la naissance en direct d'un très grand. Depuis quand n'a-t-on pas vu un acteur donner son âme et son corps avec autant de rage et d'amour à une caméra ? Camille Vidal-Naquet signe un premier film en forme de tsunami et on en ressort galvanisés, trempés des pieds à la tête mais heureux d'y avoir participé et sans doute plus humains aussi. Bravo ! 5 étoiles parce qu'il n'y en a pas 10...
Sombre. Nihiliste même. Ce Léo, formidable découverte d'un acteur en éclosion, refuse une autre vie que celle qui le consume peu à peu. Refuse les mains tendues qu'il croisera sur son chemin chaotique, fait de violence, d'humiliations et de déni de sa personne. Lui, il veut être libre, juste libre, une liberté suicidaire, mortifère. Et puis un peu d'amour car il en manque (comme dans cette scène poignante où il prend dans ses bras la médecin qu'il ne connait pas). Ce premier long-métrage de Camille Vidal-Naquet bouscule, frappe fort comme un uppercut et laisse le spectateur lessivé par tant de noirceur. Un film assumé, puissant, non exempt de défaut mais toujours sincère. Un réalisateur autant qu'un acteur à suivre...
Découvrez la vie au quotidien d'un prostitué qui a aussi une âme romantique. Ce qui n'est pas le cas de beaucoup de ses condisciples et bien entendu nullement de ses clients. Si Sauvage tourne exclusivement autour de son héros qui vit de façon précaire et qui joue à la roulette russe avec sa santé, le film montre pourtant énormément ses passes, en grande partie de façon explicite. Pas de tabou sur le sexe et beaucoup plus en définitive sur les sentiments, c'est une option narrative assez surprenante et il est difficile de ne pas voir une certaine complaisance dans le sordide dans plusieurs scènes salées. On comprend bien l'envie de Camille Vidal-Naquet, le réalisateur, de donner un aspect documentaire à son long-métrage mais jusqu'à preuve du contraire il s'agit d'une fiction qui cherche une épaisseur romanesque sans se donner vraiment les moyens d'y parvenir. Et comme la mise en scène n'a rien d'ébouriffant, on reste assez souvent plaqué au niveau d'un réalisme cru qui rabaisse le spectateur au rang de voyeur. Ces réserves ne doivent pas faire oublier malgré tout l'excellence de l'interprétation de Félix Maritaud, remarquable du début à la fin, y compris dans les moments les plus chauds et inconfortables.
Pour son premier long-métrage, Camille Vidal-Naquet nous dresse le portrait sans concession d'un paumé au grand cœur interprété par un Félix Maritaud époustouflant. Chronique sur la prostitution masculine d'une grande crudité et à la violence ordinaire - certaines séquences sont à la limite du soutenable - Sauvage se concentre en réalité davantage sur le parcours d'un jeune homme à la fois libre et perdu, dont on ne connaît ni le nom ni le passé, qui semble comme hors du temps, et qui parait hésiter entre le choix de la vie et celui de la mort. Un film absolument prenant, souvent dur, qui nous embarque dans une succession de séquences scotchantes. Entre rires et larmes, une œuvre bouleversante.
A l'image de la scene d'ouverture, sauvage vous surprendra par sa qualite d'ecriture, au fil des rencontres, pour faire naitre une emotion et empathie pour une belle ame. Felix maritaud par son jeu remarquable, transpire l'univers sauvage. Pas un film pour tout le monde, certes, mais en entrant dans la salle si vous connaissez deja le bref synopsis ,vous serez transportes. Magnifique film. j'ai adoré
Grosse déception, ça aurait pu faire un bon court et encore, ça aurait été du déjà vu, mais ben là je me demande quelle est la culture cinématographique des gens qui mettent 4 ou 5 étoiles à ce film ! une série de scènes qui se répètent, égales à elle-même, une amourette à laquelle on ne croit pas une seconde, une fin prévisible... bref, à part 2-3 trucs drôles, le reste verse dans un misérabilisme vieux et pénible qui n'apporte rien
Film très bien écrit (magnifique ouverture) qui relate une tranche de vie d'un homme prostitué et avant tout, sa précarité. Félix Maritaud est époustouflant de présence et de sincérité, il électrise le scénario. La tension assez permanente est maintenue par l'imprévisibilité du fil narrateur, une fois que l'attachement à Léo est assuré et sa déchéance refusé. J'ai trouvé le film relativement pudique.
Un film plutôt cru qui se laisse regarder sans ennuis ni déplaisir, grâce au personnage principal attachant qui arrive à nous émouvoir et nous faire oublier certaines scènes répétitives et faiblesses de scénario. A voir sans aucun doute mais pour public averti.
Très beau film, plein de sentiments et d'exactitude sur l'humain, les relations humaines. La caméra franche du réalisateur est sans artifice et permet de plonger de plonger totalement dans le quotidien du personnage principal.
"Sauvage" est une simple love story : celle d'un junky qui cherche l'amour en se prostituant et qui tombe amoureux d'un gigolo que seul l'argent intéresse. Un amour impossible. Un amour trash. C'est très bien joué, le jeune Félix Maritaud est formidable dans un rôle très délicat, la réalisation est bien menée, pourtant le film rate son objectif. En voulant choquer pour interpeller la critique, Camille Vidal-Naquet a donné trop de place au corps, à la sexualité et à la violence. Il aurait fallu habiller ses personnages. On cherche vainement les sentiments entre les poils, les bites et les plugs anal. C'est bien filmé mais c'est froid. C'est dommage pour une histoire d'amour.
Je n'ai pas du tout aimé. Le personnage n'est pas du tout attachant. C'est trop cru et malsain, j'avais l'impression que le réalisateur cherchait juste à être dans la provoc en accumulant les scènes de sexe mais sans que cela apporte quelque chose à l'histoire.
Léo a vingt-deux ans. Il se prostitue. Il vit à la rue, se nourrit de fruits volés ou de détritus, se lave dans une flaque d'eau sale. Sa santé s'en ressent.
Le premier film de Camille Vidal-Naquet flirte avec le documentaire. Son sujet est dur sinon glauque : la prostitution masculine. Il le filme frontalement sans l’esthétiser, comme l'avait fait par exemple récemment "Brothers of the Night" de Patric Chiha. S'il ne quitte pas d'une semelle Léo, il montre les "tapins" qui l'entourent, une petit bande cosmopolite où les étrangers, dont on imagine volontiers que leur situation au regard du droit du séjour n'est pas forcément régulière, prédominent.
"Sauvage" est transcendé par son acteur principal. Félix Maritaud, remarqué dans "120 battements par minute" - où il jouait le rôle ingrat de l'amant de Nahuel Perez Biscayard avant sa rencontre avec Arnaud Valois - donne à Léo une troublante authenticité. Léo a gardé l'innocence de l'enfance - dont on ne saura rien mais qu'on imagine malheureuse. Il tapine sans l'avoir vraiment choisi et sans avoir conscience de le subir. C'est pour lui un mode de vie "normal" faute d'en connaître aucun autre.
Comme "Brothers of the Night", Camille Vidal-Naquet montre que les tapins masculins sont majoritairement hétérosexuels. C'est le cas de Ahd (Eric Bernard) dont Léo se rapproche et auprès duquel il aimerait trouver une tendresse, un havre que sa vie lui refuse. Il montre aussi, sur un mode quasi-documentaire, les atteintes à la santé que la prostitution provoque. À trois reprises Léo est dans le cabinet d'un médecin - la première fois pour la première scène, surprenante, du film, la deuxième pour la plus belle et la plus émouvante.
"Sauvage" montre la prostitution sans l'euphémiser. Le film, interdit aux moins de seize ans, filme les corps nus, les sexes en érection, les fellations tarifées. Il interroge en passant la situation des handicapés et des personnes âgées réduits à recourir aux services de prostitué.e.s pour échapper à leur solitude sexuelle. Il contient une scène révoltante où Léo devient le jouet des pulsions sadiques d'un couple SM.
L'accumulation de ces vignettes joue au détriment de l'ensemble qui fait parfois du surplace. Le postulat de départ est clair : Léo est un "sauvage" que le réalisateur se refuse à juger. Mais sa santé déclinante et la rencontre d'un amant aimant qui lui offre l’espace d'un instant une planche de salut ne suffisent pas à en faire un film consistant.
A travers les errances de Léo, c'est tout le monde sombre de la prostitution qui est évoqué, avec nombre de scènes crues et dérangeantes. Un scénario finalement assez creux dont certaines séquences sont prévisibles ou mal amenées, sur une façon de filmer amateure.
Sur le papier, c'est le genre de film gay vu, revu et rerevu. Mais, celui ci, il faut avouer qu'il est particulièrement réussi. Son casting est absolument parfait. Pas de jeu poussé et de dialectes vomitif, tout est dans la justesse et l'émotion, pour tout le monde. Ajouté à ça la réalisation, et ce film dégage un réalisme qui nous fait autant mal au ventre que monter les larmes. Pas de demi mesure, pas de censure, pas de bons sentiments, juste une réalisation très bien menée, pour un spectateur ravi de cette découverte.