L'éternel retour de la saga Saw.
En 2004 sortait le cultissime "Saw", thriller horrifique à petit budget signé James Wan, qui allait marquer les esprits de par ses scènes, plus macabres et folles les unes que les autres, mais également par son impressionnant et remarquable twist final. S'ensuivit de multiples suites, 6 pour être précis, s'éloignant de l'esprit inculqué par Wan (proche de Fincher et de Seven notamment par certains moments) et se rapprochant du simple film gore bête et méchant, éludant, ou reléguant au second plan, seulement, l'aspect policier, bien que présent. La saga Saw se conclu de bien triste manière avec son épouvantable (à tous les sens du terme) "Saw 3D : Chapitre final" en 2010. À la surprise générale (ou pas), la saga revint avec un reboot sobrement intitulé "Jigsaw" en 2017, film que je ne porte pas dans mon cœur et considéré par beaucoup, dont moi, comme le pire de la saga.
Après 8 films, dont le niveau n'a fait que dégringoler d'épisode en épisode, la saga revient (à nouveau) cette fois portée par Darren Lynn Bousman, réalisateur des actes 2, 3 et 4 (le second étant l'une des suites les plus agréables à regarder) et Chris Rock, humoriste américain et sous le nom de "Spirale".
Alors, ça vaut quoi ?
Pour la première fois depuis le premier épisode de la saga, Bousman (re)fait de Saw un thriller policier avant le simple film gore : c'est bien simple, les amateurs d’hémoglobines et de tortures en tout genre se sentiront sans doute lésés devant le 9ème long-métrage de la saga qui ne contient que 4 pièges (tous un peu tirés par les cheveux) du machiavélique "Tueur au Puzzle" dont la scène d'introduction, et donc, très peu de sang.
"Spirale", l'héritier de "Saw" revient donc à ses origines, le thriller policier à l'ambiance fiévreuse.
Cependant, celui-ci s'affranchit de la saga originelle, délaissant ainsi le fameux pantin au profit du masque de cochon mais également sa voix ténébreuse pour un timbre bien moins terrifiant.
De plus, là où le premier épisode de la saga arrivait à faire bondir les spectateurs grâce à son double twist final plus que réussi, "Spirale" laissera les policiers en herbe sur leur faim : l'enquête, menée par Zeke campé par Rock n'arrivera jamais à prendre son envol et à tenir le spectateur en haleine.
Le twist final quant à lui, est l'un des plus décevant de la saga car complétement raté et plutôt prévisible en réalité :
William, le nouveau Jigsaw, est censé être tué en milieu de film, cependant c'est le seul personnage que l'on ne voit ni se faire attraper par le tueur ni se faire piéger ni mourir. On ne retrouve de lui qu'un morceau de peau portant son tatouage et un corps méconnaissable car dépecé. Cela est d'autant plus surprenant que William est l'un des personnages principaux du film. Dès lors on peut se douter que celui-ci n'est pas mort et qu'il est, au contraire le tueur au puzzle
.
Pour finir, la prestation de certains acteurs (généralement moyenne mais acceptable à l'accoutumée) est ici quasi-exécrable. Un Samuel L. Jackson absolument pas impliqué dans son rôle moins que quand il s'agissait d'aller toucher son chèque, la séduisante mais déconcertante Marisol Nichols (la capitaine de la brigade) et enfin et surtout Chris Rock qui manque cruellement de crédibilité pendant tout le long métrage et à qui le costume de policier ne va malheureusement pas. Seul Max Minghella (aperçu dans The Social Network notamment) sort de ce marasme avec la mention "passable".
Malgré l'effort et l'envie certaine de Bousman d'insuffler une dynamique nouvelle à "Saw" en redonnant à la saga son caractère policier avant tout, ce neuvième opus s'effondre et décevra à la fois les amateurs de thrillers mais aussi de films gore : un comble pour un "Saw".
Tout cela avant, peut-être, un réel retour aux origines ou, du moins, un éternel retour de la saga.